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Constructeurs

Comment faire baisser la facture des réparations des véhicules électriques ?

Publié le 6 novembre 2025

Par Jean-Baptiste Kapela
4 min de lecture
France Assureurs constate un surcoût moyen de 11 % pour la réparation d'un véhicule électrique par rapport à un modèle thermique. La fédération formule plusieurs propositions pour contenir cette augmentation, avec notamment l'élaboration d'un indice de réparabilité.
Véhicule électrique france assureurs
France Assureurs constate un écart moyen de 11 % sur l’ensemble des garanties entre un véhicule électrique et thermique. ©AdobeStock-Trygve

Les voitures électriques et les hybrides rechargeables coûtent en moyenne 11 % plus cher à réparer que les véhicules essence et diesel de même génération. C’est ce que révèle l’étude de France Assureurs, parue le 6 novembre 2025, en collaboration avec Mobilians et SRA. La fédération a choisi d’étudier ce sujet afin de mesurer l’impact de la croissance des véhicules électriques (VE) dans le parc automobile pour l'assurance. Selon elle, le scénario le plus probable pour l’avenir du parc est celui de l’Ademe, qui prévoit 49,5 % de véhicules électriques en circulation d’ici 2050.

 

Pour évaluer cet impact, l’étude de France Assureurs s’appuie sur la base de données de ses adhérents, soit un échantillon de 1,9 million de véhicules. En prenant pour base 100 les véhicules thermiques englobant les hybrides classiques , l’organisation a comparé les indemnisations versées à la suite d’un sinistre.

 

 

Ainsi, entre une voiture thermique et un modèle électrifié – incluant les hybrides rechargeables (PHEV) –, elle constate un écart moyen de 11 % sur l’ensemble des garanties. Cette différence s’accroît de trois points lorsque l’on isole uniquement les dommages au véhicule. En ce qui concerne les bris de glace, l’écart se creuse encore : les véhicules électrifiés coûtent 28 % plus cher à réparer. "Ces écarts peuvent varier selon les modèles, notamment lorsqu’il s’agit de SUV", précise France Assureurs.

 

Les propositions de France Assureurs

 

Face à ce constat, France Assureurs formule trois propositions afin d’enrayer l’augmentation des coûts liée à l’électrification du parc. La première consiste à mettre en place des normes d’accessibilité et de réparabilité des batteries. Pour les assureurs, le cadre réglementaire actuel ne traite que du recyclage et du bilan environnemental, mais pas de la réparabilité. L’organisation soutient donc l’idée d’intégrer ce critère dès la conception du véhicule.

 

Ensuite, France Assureurs demande aux constructeurs de favoriser la libre concurrence entre réparateurs. Cela implique de rendre accessibles aux garages indépendants les outils de diagnostic ainsi que les pièces détachées, et d’interdire les clauses contractuelles réservant leur commercialisation aux fabricants ou à leurs réseaux agréés. Les assureurs encouragent aussi une utilisation plus large de pièces recyclées.

 

 

Enfin, France Assureurs annonce la création d’un indice de réparabilité comparable à celui déjà en place dans le secteur de l’électroménager. Ce projet, confié à l’association Sécurité réparation automobile (SRA), vise à rendre l’indice visible pour le consommateur et applicable dès la sortie d’un nouveau modèle. Son élaboration reposera sur des données techniques concrètes, comme celles issues des crash-tests.

 

Pourquoi des coûts plus élevés ?

 

Mais pourquoi les véhicules électrifiés affichent-ils des coûts de réparation plus élevés ? Sans surprise, la batterie en constitue le premier facteur. Elle représente entre un tiers et la moitié du prix d’une voiture électrique, selon l’étude. Son démontage, son diagnostic et sa réparation s’avèrent complexes, d’autant que les constructeurs ne facilitent pas toujours son accès. La fédération constate par ailleurs qu’un constructeur sur deux seulement propose des batteries réparables.

 

France Assureurs souligne également que les pièces des modèles issus des "pure players" du véhicule électrique – comme Tesla ou XPeng – sont plus difficiles à obtenir que celles des constructeurs traditionnels. Par ailleurs, les voitures électrifiées sont plus technologiques et donc plus lourdes que leurs homologues thermiques.

 

 

En moyenne, les modèles électriques sont 41 % plus lourds qu’un véhicule essence ou diesel, un écart qui atteint 80 % face à un hybride rechargeable. Ce surpoids amplifie les chocs et, par conséquent, les coûts de réparation. Le pare-brise et les optiques de phare sont également 24 % plus coûteux à remplacer.

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