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Industrie

Shanghai : la nouvelle capitale de l’automobile mondiale

Publié le 23 avril 2025

Par Catherine Leroy
4 min de lecture
Avec près de 1 000 exposants et un festival d'innovations technologiques, le salon de Shanghai devient, le temps de dix jours, le nouveau centre de gravité de l'automobile mondiale. Marqué par l’essor des véhicules électriques et l’expansion des constructeurs locaux, l'événement illustre donc la montée en puissance de la Chine, devenue un acteur incontournable du secteur.
salon de shanghai 2025
L'édition 2025 du salon de Shanghai accueille près de 1 000 exposants entre le 23 avril et le 2 mai 2025. ©Le Journal de L'Automobile

Le salon de l'automobile de Shanghai (Chine) ouvre ses portes ce 23 avril 2025 sur une nouvelles pluie de nouveautés. BYD, Zeekr, Chery, Gac Group et ses marques Aito et Aion, SAIC avec Maxus et MG, ou encore Xpeng et Changan… s’y trouvent au côté des quelques marques européennes et japonaises.

 

 

Au total, près de 1 000 exposants sont présents dans 12 énormes pavillons dans l'ouest de la capitale économique du pays. En 20 ans, la Chine est devenue le premier marché mondial de l'automobile, en misant sur les voitures électriques et hybrides rechargeables, deux motorisations considérées comme stratégiques par les autorités.

 

"La Chine est devenue le premier producteur automobile alors qu’il y a 25 ans, les industriels ne savaient pas faire de voitures", explique Christophe Périllat, directeur général de Valeo. Qui poursuit : "En 1984 quand nous nous sommes implantés d’ici, le pays ne produisait que 250 000 unités." En 2024, la production a atteint 27,5 millions, soit deux millions de plus que la production de l’Europe et des États-Unis réunis.

 

Les ventes y ont atteint 22,9 millions de voiture particulières  en 2024 en hausse de 5,5 % par rapport à 2023. Et plus de la moitié (53% sont des modèles à nouvelles énergies composées des ventes d’hybrides et de 100% électriques). Près de 200 marques cohabitent sur le marché, naissent ou disparaissent comme des champignons, au grés de la volonté du gouvernement et des investisseurs privés.

 

 

En 2025, il pourrait se vendre en Chine plus de 26 millions de véhicules en 2025. Une nouvelle fois, le marché serait alors plus important que celui de l'Europe et des Etats-Unis réunis où les vents sont en berne.

 

"La croissance du marché est poussée par l'adoption rapide des véhicules électriques, de plus en plus équipés de fonctions comme la conduite autonome", indique AlixPartners.

 

 

Des usines ont fleuri dans toutes les régions du pays et les grands groupes SAIC (marque MG), BYD ou BAIC cassent les prix sur un marché où les clients sont plutôt jeunes et ouverts à la nouveauté et hyper connectés. Les géants de l'électronique Xiaomi et Huawei (via sa marque Harmony Intelligent Mobility Alliance) sont également présents au salon de Shanghai pour la première fois avec des voitures électriques, montrant leurs ambitions dans le secteur.

 

Le leader mondial des batteries CATL a répliqué de son côté à son concurrent BYD en annonçant lundi une batterie capable de regagner 520 kilomètres d'autonomie en 5 minutes de charge.

 

 

C’est désormais en Chine que se définissent les tendances et le technologies. Et c’est également la Chine qui sert de référence pour les constructeurs occidentaux. Renault y a d’ailleurs positionné son centre ACDC (Advanced China dévelopment center), l’entité créée au sein d’Ampère pour collaborer avec ses partenaires chinois et réduire ses délais de développement à près de 24 mois pour les futurs modèles.

 

Les constructeurs étrangers sont d'ailleurs menacés en Chine par la concurrence accrue des marques locales et une féroce guerre des prix. Les allemands sont les plus menacés. Le groupe Volkswagen a ainsi annoncé mardi soir une offensive inédite de 20 véhicules électriques sur deux ans, conçus "en Chine pour la Chine", son premier marché mondial.

 

Avec 6,4 millions de voitures exportées en 2024 (+23% sur un an), la Chine était déjà le premier exportateur mondial. Elle pourrait atteindre 30% des exportations mondiales en 2030, même freinées aujourd’hui par les taxes américaines et européennes.

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