S'abonner
Industrie

Bruno Le Maire défend une stratégie protectionniste pour l'Europe

Publié le 18 octobre 2022

Par Catherine Leroy
3 min de lecture
Le ministre de l’Économie soutient la préférence industrielle sur le sol européen face aux mesures de protectionnisme affichées par les États-Unis et la Chine. Il appelle également les constructeurs à poursuivre les relocalisations de production, y compris pour les modèles de segment B, comme la Peugeot 208.
Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, lors du Sommet automobile le 18 octobre 2022.

"Il n'y aura pas d'avenir pour l'industrie automobile européenne sans réciprocité dans les échanges commerciaux", a indiqué Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, lors du Sommet automobile, qui s'est déroulé en marge du Mondial de l'Automobile.

 

Alors que le président de la République rendra visite à Joe Biden, son homologue américain, on peut facilement imaginer l'un des nombreux sujets qui seront évoqués. Le président des Etats-Unis a, en effet, décidé de l'Inflation Reduction Act, qui réserve les aides à l'achat de véhicules électriques aux modèles fabriqués sur le sol américain et dont les batteries sont au moins produites avec 40 % de matières premières locales.

 

"Tous les efforts faits aujourd'hui seront vains si l'Europe ne résiste pas mieux à la concurrence internationale et n'est pas plus agressive pour défendre ses intérêts économiques. La préférence européenne en matière industrielle doit faire partie des instruments économiques", a poursuivi Bruno Le Maire.

 

A lire aussi : Emmanuel Macron : un bonus porté à 7 000 euros contre une relocalisation de la production automobile

 

Un premier pas a déjà été fait par le gouvernement en accordant un bonus augmenté à 7 000 euros, dès le 1er janvier 2023, pour les ménages à revenus modestes. En contrepartie, les constructeurs français ont également entamé un mouvement de localisation, que ce soit Renault avec la décision de la production de la future R5 électrique à Douai ou encore Stellantis dont la production de six modèles électriques supplémentaires a été annoncée par Carlos Tavares, le directeur général du groupe.

 

Mais pour le ministre de l’Économie, elles ne sont pas encore suffisantes : "D'autres annonces doivent suivre. Pourquoi un véhicule de segment B, je pense par exemple à la Peugeot 208, ne serait pas produite sur le sol français ?"

 

Les baisses d'impôts vont se poursuivre

 

Pour accompagner ce mouvement, le gouvernement a lancé son deuxième plan automobile qui porte sur un montant de 2,6 milliards d'euros. "Pendant des décennies, nous avons laissé filer nos emplois industriels. C'est terminé ! Nous allons maintenir les baisses d'impôts et notamment les impôts sur les sociétés à 25 %" a insisté le ministre.

 

"Nous prévoyons également dans le projet de loi de finances 2023, la suppression en deux temps de la CVAE (cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises) :  4 milliards d'euros en 2022 et 4 milliards également en 2023. Le tout crée un environnement favorable pour l'industrie et en particulier pour l'automobile. Nous devons appuyer sur l'accélérateur plutôt que le frein et surtout arrêter de pleurer sur le lait renversé pendant des heures. La France ne l'a pas emporté sur la décision européenne et nous devons accélérer vers le monde électrique", a-t-il encore indiqué.

 

Contre les certificats dans le règlement batteries

 

Le ministre de l’Économie a également annoncé vouloir peser dans les discussions européennes sur le règlement européen concernant les batteries et notamment revoir la possibilité de certificats d'origine. "Les batteries sont un composant essentiel de la technologie électrique. Nous avons réussi à accomplir cette révolution, en engageant la production sur le sol européen de nos propres batteries. Mais si nous produisons nos propres batteries dans des conditions exemplaires tout en laissant l'Europe se faire inonder par des produits issus de centrale à charbon… ce sera un énorme gâchis de temps et d'argent", a ajouté Bruno Le Maire. Une vigilance doit donc être portée sur ces certificats d'origine, qui, selon lui, sont plus du ressort du greenwashing.

Vous devez activer le javacript et la gestion des cookies pour bénéficier de toutes les fonctionnalités.
Partager :

Sur le même sujet

Laisser un commentaire

cross-circle