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Industrie

2023 : l'année cruciale pour la survie de l'industrie européenne

Publié le 8 février 2023

Par Catherine Leroy
4 min de lecture
Véhicules 100 % électriques, émissions de CO2 des camions, mécanisme de taxe carbone aux frontières, règlements batteries, infrastructures de recharge, énergies... L'industrie européenne joue sa survie avec les prochains textes du Green Deal européen. Karima Delli et Pascal Canfin, députés au Parlement européen, font le point sur les enjeux.
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Karima Delli et Pascal Canfin du parlement européen reconnaissent que l'année 2023 sera cruciale pour l'industrie européenne terme de nouveautés règlementaires.

Si la décision de la fin de vente des véhicules thermiques en 2035 a représenté un acte essentiel dans le calendrier européen visant à un objectif de neutralité carbone en 2050, les autres textes du paquet Climat de la commission européen poursuivent leur cheminement parlementaire. Et le moment est décisif pour l'industrie européenne.

 

"La fin de vente des véhicules thermiques dont le principe apparaît aujourd'hui inscrit dans le marbre s'avère sans doute le plus spectaculaire. Mais la feuille de route pour la décarbonation des transports est énorme. Et 2023 sera sans doute l'année "utile" avant la fin de mandat des parlementaires en 2025", avance Karima Delli, présidente de la commission des Transports et du tourisme au Parlement européen (parti des Verts), lors d'un point avec la presse ce mercredi 8 février 2023.

 

Près de 50 lois dans le Green Deal

 

Après l'adoption du Mécanisme d'ajustement carbone aux frontières (MACF), à la fin de l'année 2022, d'autres textes, tout aussi importants, doivent faire l'objet de prochains votes. Comme notamment le règlement sur les infrastructures de recharge (Afir), la nouvelle stratégie européenne pour la création d'une filière de production de vélos devrait être présentée dans les jours qui viennent. Le règlement batteries ou encore les standards d'émission de CO2 des camions viendront aussi, la Commission européenne dévoilera ce texte le 14 février 2023. L'industrie européenne devrait s'en trouver profondément modifiée.

 

"Le Green deal représente près de 50 lois pour l'ensemble des secteurs économiques. Souvent, le sujet de la transition énergétique est lié à celui de la souveraineté mais notre objectif est double. Et l'Europe a bien une stratégie offensive de localisation en Europe", poursuit Pascal Canfin, président de la commission de l'Environnement, de la santé publique et de la sécurité alimentaire au Parlement européen (parti Renew), également présent à la conférence de presse.

 

A lire aussi : Pascal Canfin, député européen : Pour le moteur thermique, la messe est dite

 

Objectif zéro émission pour les camions

 

Si la voiture particulière a dit adieu en Europe aux moteurs thermiques, il semble que la direction du tout électrique (à batterie et à hydrogène) apparaisse également comme la seule piste envisagée. Mais les calendriers diffèrent pour les cars, les bus et les poids lourds.  "Il n'est pas question de relancer la filière du GNV pour les poids lourd set toute la puissance de transformation doit se placer sur le véhicule zéro émission", précise Karima Delli.

La date butoir se situerait en 2030 pour les bus de ville, 2035 pour les cars et 2040 pour les camions.

 

Cela représente une direction stratégique qui nécessite également de rénover l'intégralité de la chaîne du fret. En effet, 90 % des marchandises entrantes sur le sol européen passent par la mer. Il s'agit alors d'équiper l'intégralité des ports en bornes de recharge rapide, tout comme les zones logistiques où transitent les camions.

 

L'hydrogène décarbonée comme enjeu politique

 

"Le problème est que depuis la guerre en Ukraine, l'Europe est devenue un continent imprévisible. Tout notre enjeu est de le rendre plus prévisible, notamment sur les prix de l'électricité en créant  un marché de long terme sur l'électrique. Nous sommes à un moment où la France et l'Allemagne doivent faire la paix des braves sur cette question de l'énergie", poursuit Pascal Canfin.

 

Ce marché de long terme fait ainsi l'objet de désaccords entre la France et l'Allemagne. La première souhaitant inclure l'hydrogène décarboné fabriqué à partir du nucléaire dans le champs d'action. L'Allemagne souhaitant de son côté, ne veut entendre parler que d'énergies renouvelables.

 

Le Parlement européen soutient la position de 45 % d'énergies renouvelables en 2030. La mesure préconisée par Pascal Canfin, c'est l'hydrogène décarboné, issu du nucléaire ou non. Ce dernier a ainsi précisé que la France mettrait son veto au texte sur la directive énergies renouvelables si l'hydrogène décarboné pour l'industrie européenne n'est pas inclus.

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