Rentabilité réseaux 2024 : le grand plongeon pour Stellantis

Opel : drapeau en berne
Opel n’a pas communiqué sur des chiffres officiels de rentabilité. Selon nos informations, l’année 2024 n’a pas été très glorieuse, avec une rentabilité négative de -1 %. Les immatriculations n’ont pas été à la hauteur, elles ont enregistré une baisse de 7,5 % à 40 007 pour représenter une part de marché de 2,3 %. "La politique commerciale et le positionnement d’Opel ne sont pas bons, regrette un important concessionnaire. La marque a la même stratégie que Peugeot, celle du premium généraliste, ce qui est compliqué sur un marché comme la France. Et pour l’instant, elle ne semble pas vouloir faire évoluer sa politique ou seulement à la marge." Le réseau regrette, en effet, qu’elle ne soutienne pas les ventes par des politiques commerciales adaptées au marché.
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Peugeot : une rentabilité très discrète
Après 1,4 % en 2022 et 0,8 % en 2023, le réseau Peugeot serait resté dans le vert en 2024. Bien que la marque ne communique pas le chiffre, la rentabilité moyenne serait d’environ 0,8 % selon certains distributeurs. Un résultat finalement correct après un début d’exercice difficile.
La rentabilité était de ‑1 % au premier trimestre 2024, avant de se redresser peu à peu pour revenir proche de zéro au troisième trimestre. Le constructeur a réagi pour desserrer l’étau avec notamment la hausse des commissions, une aide financière sur le VO afin d’améliorer la rotation, mais aussi une certaine souplesse dans la mise aux normes de la nouvelle identité de marque.
La part des ventes électriques a semblé être un point d’achoppement. En effet, le lion avait fixé un objectif de 25 % que certains distributeurs jugeaient irréaliste compte tenu du marché. Peugeot a terminé l’année 2024 avec 39 947 véhicules électriques immatriculés en France, soit 17,2 % de ses ventes.
Plus largement, les immatriculations de Peugeot ont reculé de 3,6 % en 2024, à 232 714 unités. De quoi afficher une part de marché de 13,5 %. Après deux mois d’activité en 2025, les choses semblent s’améliorer avec une pénétration de 16,25 %, avec 41 663 unités. De bon augure pour le nouveau patron de Peugeot, Alain Favey, qui a fait de la performance de la marque en France sa "priorité numéro 1".
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Citroën et DS Automobiles : Citroën plonge, DS se noie
Rien ne va plus au pays de Citroën. "La rentabilité moyenne est de -0,7 %, mais derrière ce mauvais chiffre, se cachent de grandes disparités avec des résultats bien moins bons pour une partie non négligeable des distributeurs", indique le réseau. Et aucun des piliers de la distribution automobile, si ce n’est peut‑être l’après‑vente et les services, est dans le vert. "Nous manquons cruellement de volume", poursuit le réseau.
Les immatriculations ont, en effet, reculé de 11,4 % et la marque n’a représenté plus qu’une part de marché de 6,5 %, alors que le constructeur veut à tout prix revenir à 10 %. "La C3 démarre pas trop mal, mais pas sur le BtoB, car les offres commerciales ne sont pas assez bien placées, explique le réseau. En outre, nous ratons des ventes avec la version MHEV qui a tardé."
Autre importante difficulté : le VO. "Certains groupes paient le prix fort de buy‑backs hors marché, ce qui a un impact sur leur trésorerie", poursuit le réseau. Et ce n’est pas DS Automobiles qui va rattraper le coup. "La rentabilité est catastrophique", alerte le réseau. Selon nos informations, elle est, en effet, de -2,3 % !
Nous avions déjà évoqué dans le dernier numéro du Journal de l’Automobile toutes les raisons de ses très mauvais résultats : des ventes en chute libre et des VO eux aussi hors marché. Et concernant la marque, le réseau est très peu confiant pour 2025.
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FCA : Jeep et Alfa Romeo en forme mais une rentabilité en baisse
Chez FCA, les résultats sont en demi‑teinte. Avec une rentabilité négative de 0,4 %, les résultats commerciaux de chaque marque sont très hétérogènes. "Chez Fiat, les ventes ont été très mauvaises, mais nous avons connu une très bonne année avec Jeep grâce à l’Avenger et une bonne fin d’année avec Alfa Romeo et le Junior", indique le réseau.
Dans le détail par marque, Fiat a chuté de 18,8 % à 32 770 véhicules, soit moins de 2 % de part de marché, alors que Jeep a enregistré un record avec 11 970 immatriculations (+ 58,2 %), dont 7 754 Avenger, tandis qu’Alfa Romeo a progressé de 11,9 % (4 373), après avoir connu des années de disette. "Le 600 a du mal à décoller, reconnaît le réseau. À loyer égal, ce sont l’Avenger et le Junior qui, lui, connaît un bon démarrage, qui séduisent les clients."
Néanmoins, malgré ces relatifs bons résultats, les frais fixes des concessions, les mauvaises valeurs résiduelles de la Fiat 500e et l’intégration dans le réseau Distrigo ont fait plonger les distributeurs FCA. "Nous gagnons beaucoup moins d’argent sur le SAV et les pièces détachées", souligne‑t‑il. Quant aux retours de la 500e, un certain nombre de distributeurs se retrouvent avec des écarts de prix très élevés.
Selon nos informations, cela irait jusqu’à 6 000 euros. "Il s’agit de groupes qui ont fortement réduit les mensualités pour réaliser leurs objectifs, tempère un connaisseur du dossier. Nous sommes plutôt sur des écarts de 2 000 euros, ce qui n’est de toute façon pas satisfaisant. Le constructeur pallie cette différence, mais seulement en partie."
Pour 2025, le réseau attend beaucoup de la Fiat Grande Panda et que le loyer du 600 baisse pour être plus compétitif par rapport à ses cousins de chez Jeep et Alfa Romeo.
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