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Constructeurs

Un premier semestre 2024 au rythme de l’hybride

Publié le 2 juillet 2024

Par Jean-Baptiste Kapela
6 min de lecture
Le marché automobile français doit sa hausse de 2,8 % des immatriculations ce premier semestre 2024 aux véhicules hybrides non rechargeables et aux voitures électriques qui ont respectivement crû de 40,1 % et 14,8 %. En revanche, les ventes d'hybrides rechargeables ont du plomb dans l’aile et reculent de 5,5 %.
Peugeot e-208 electrique
La Peugeot 208 est le modèle à batterie le plus vendu en France au cours des six derniers mois. ©Stellantis

Ce premier semestre 2024, le marché automobile semble avoir bonne mine. Les immatriculations de véhicules neufs s'améliorent de 2,8 % par rapport au premier semestre 2023, pour atteindre les 914 889 unités. Cette hausse s’explique en grande partie par l’augmentation des ventes de véhicules hybrides non rechargeables, qui ont progressé de 40,1 %.

 

A lire aussi : Les 10 points marquants du marché automobile en juin 2024 : le ralentissement se confirme

 

Les véhicules neufs hybrides arrivent en deuxième position des motorisations les plus vendues derrière l'essence, avec un volume de 262 463 immatriculations et une part de marché de 28,7 %.

 

Preuve de cet engouement, sur le premier semestre, presque tous les constructeurs affichent une forte croissance sur cette motorisation, à l’image de Peugeot et Citroën, dont les ventes d’hybrides non rechargeables ont respectivement augmenté de 11 579,8 % et 2 459,4 % par rapport au premier semestre 2023.

 

Renault et Toyota en figures de proue de l’hybride non rechargeable

 

Renault, pour sa part, vend désormais plus de véhicules hybrides non rechargeables que de modèles thermiques (essence et diesel confondus). Une technologie qui représente 44,1 % de ses immatriculations.

 

La marque au losange fait partie des constructeurs qui vendent le plus de véhicules hybrides, avec 66 160 immatriculations au premier semestre, suivie de Toyota, la marque nippone pionnière en la matière. Cette dernière a vendu ces six premiers mois 52 141 hybrides non rechargeables.

 

Pour expliquer cette effervescence autour de cette motorisation, il faut observer la gamme des constructeurs. Dorénavant, chaque marque tente de substituer les motorisations thermiques par de l’hybride, ce qui a pour conséquence d'accroître l’offre sur cette énergie.

 

Pour ce qui est du modèle hybride le plus vendu en France, il s’agit de la Toyota Yaris, avec 16 551 immatriculations, talonnée par la Clio V hybride, avec 16 138 unités.

 

L’hybride rechargeable en berne

 

Du côté de l’hybride rechargeable, l’engouement est beaucoup moins présent sur ce premier semestre 2024, avec seulement 73 687 immatriculations et une part de marché de 8,1 %. Par rapport aux six premiers mois de 2023, cette motorisation recule de 5,5 %. Dans cette énergie, seul le groupe Toyota tire son épingle du jeu avec une augmentation de ses véhicules hybrides rechargeables de 479 % pour la marque mère et 167,9 % pour Lexus par rapport au début d’année 2023.

 

Mercedes s’y retrouve aussi avec le volume cumulé le plus élevé, à savoir 12 017 unités (+48,4 %). Précisons d’ailleurs que cette énergie représente la principale part de marché de la marque allemande puisqu’elle pèse pour 47 % de ses volumes de ventes. Ce coup de frein sur les hybrides rechargeables est la résultante des aides sur les véhicules électriques et de l’étoffement de la gamme de véhicules hybrides "classiques" qui incitent les particuliers et les entreprises à s'orienter vers ces dernières.

 

Le leasing social favorise les voitures électriques françaises

 

Avec 158 398 unités vendues au premier semestre 2024, les véhicules à batterie font partie des motorisations qui ont perçu la plus forte croissance (+14,8 % par rapport au début d’année 2023). Les voitures électriques représentent désormais une part de marché de 17,3 %. Une évolution positive gonflée par les immatriculations liées au leasing social.

 

Pour rappel, il s’agit du dispositif du gouvernement visant à permettre aux foyers les plus modestes de se procurer un VE à des loyers attractifs, autour des 100 euros par mois. Initialement prévu pour 25 000 véhicules, le leasing social a connu un fort succès, poussant le gouvernement à monter le nombre de dossiers à 50 000.

 

Une initiative qui a eu pour effet de booster les immatriculations des marques françaises. Près de 80 % des véhicules du leasing social proviennent des marques du groupe Stellantis. Ainsi, sur le podium des constructeurs ayant vendu le plus de véhicules électriques, les marques françaises sont en tête. Peugeot a donc immatriculé 27 215 véhicules sur le semestre, soit une croissance de 70,1 %. Renault a pour sa part écoulé 24 581 VE, un total en progression de 43,3 %.

 

L’impact de la fin des bonus

 

Sur ce premier semestre, la Peugeot e-208, qui s’est vendue à 17 341 unités, est le véhicule électrique le plus en vue en France. Précisons par ailleurs que la 208 est le modèle le plus vendu en France, toutes motorisations confondues ( 51 029 unités).

 

La Megane E-Tech arrive ensuite en deuxième position des modèles électriques les plus vendus avec 11 356 immatriculations ces six derniers mois, suivie de la Model Y de Tesla avec 11 517 véhicules vendus.

 

Tesla arrive d'ailleurs en troisième position des marques ayant distribué le plus de VE ces six derniers mois, avec 19 738 immatriculations. La marque d’Elon Musk accuse néanmoins un recul de ses ventes de 27,4 %.

 

La suppression des aides pour les modèles produits en Chine a mis un coup à certains modèles qui auraient pu figurer dans le top du classement, comme la Dacia Spring, dont les ventes ont chuté de 39,6 % ce semestre par rapport à 2023, ou encore la MG4.

 

MG a d’ailleurs vu la totalité de ses ventes de VE décroître de 29,5 %. Avec l’arrêt du bonus auprès des ventes à entreprise et l'essoufflement des immatriculations du leasing social, les ventes de VE reculent de 10,4 % ce mois de juin. Une baisse qui pourrait s'accentuer dans les prochains mois.

 

Les véhicules thermiques poursuivent leur décroissance

 

Les immatriculations de véhicules essence restent majoritaires dans les modèles immatriculés ce semestre avec une part de marché de 32,1 %. Les mises à la route reculent toutefois de 13,1 %. Une diminution corrélée à l’accroissement des véhicules hybrides non rechargeables dans la gamme des constructeurs. Les modèles essence représentent toujours une part importante des ventes pour de nombreuses marques comme Seat (85,6 %), Citroën (69,7 %), Opel (59,2 %) ou encore Volkswagen (56,4 %).

 

Loin de leur âge d’or, les immatriculations de véhicules diesel poursuivent leur chute en raison d'une offre constructeur qui se réduit comme peau de chagrin et de politiques peu incitatives. Les immatriculations ont reculé de 22,9 % par rapport à 2023, pour atteindre les 72 362 véhicules vendus au premier semestre 2024. Soit une part de marché de 7,9 %. Renault arrive en tête des ventes sur cette énergie, suivie de Peugeot, Citroën et Dacia.

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