S'abonner
Constructeurs

Pour sa marque Beijing, BAIC va s'appuyer sur un réseau de trente distributeurs

Publié le 7 juin 2024

Par Christophe Bourgeois
6 min de lecture
Figurant parmi les plus importants constructeurs chinois, BAIC s'apprête à s'implanter en France. Il s'appuiera pour cela sur sa marque Beijing et sur un importateur indépendant. Dès septembre 2024, ce dernier souhaite la distribuer dans un réseau d'une trentaine d'opérateurs, répartis sur tout le territoire.
BAIC Beijing distribution France
BAIC, l'un des plus importants constructeurs automobiles et de camions en Chine, arrive en France via un importateur privé. ©AdobeStock

Un nouveau constructeur chinois sur le marché français ! Et cette fois-ci, il ne s'agit pas d'une start-up, mais de l'un des plus importants constructeurs automobiles de Chine.

 

BAIC est une entreprise gouvernementale qui existe depuis 1958. Elle a vendu deux millions de véhicules en 2023 et est présente dans 110 pays, principalement en Asie, au Moyen-Orient et en Afrique. BAIC ("B" pour "Beijing", "Pékin" en chinois) est le pendant pékinois de SAIC ("S" pour Shanghai), qui commercialise en France MG Motor via une filiale, et Maxus via un importateur.

 

A lire aussi : Xpeng dévoile son plan d'action pour le marché français

 

Dans son portfolio, BAIC dispose en Chine de quatre marques, dont trois distinctes. La première, Beijing, est celle qui sera importée en France. Cette dernière se compose d'une gamme de dix véhicules, dont cinq gros 4x4, commercialisés spécifiquement sous la marque Beijing Off Road, écrite en caractère chinois.

 

La seconde est Arcfox, nouvelle marque récemment créée et qui ne vend que des modèles 100 % électriques. Enfin, la troisième, Foton, est le premier producteur de pick-up, de véhicules utilitaires et de camions en Chine.

 

La marque Beijing ("Pékin" en chinois) est l'une des quatre marques du groupe BAIC. ©Le Journal de l'Automobile

 

En parallèle, BAIC a signé depuis le milieu des années 2000, des joint-ventures avec Hyundai et Daimler, dont il détient près de 10 % du capital depuis 2019. L'année dernière, le constructeur chinois a ainsi assemblé 500 000 Mercedes-Benz et 300 000 Hyundai. BAIC est également propriétaire de l'ancienne marque suédoise Saab. Selon le classement Forbes China, BAIC se positionne à la 62e place. À titre de comparaison, BYD se place à la 66e place.

 

En France, BAIC est représenté par une société indépendante d'importation détenue par Renaud Beloeil et Ling Ge. Cette société prévoit de commercialiser trois véhicules, deux SUV du segment C et D, ainsi qu'une berline du segment D. Mais contrairement aux autres constructeurs chinois qui sont tous arrivés avec des modèles 100 % électriques, du moins sur le marché français, BAIC compte distribuer deux modèles essence.

 

Il s'agit du Beijing X55, un SUV de 4,62 m de long et du Beijing X7, qui lui mesure 4,74 m. Afin de ne pas être pris en faute vis-à-vis de BMW, il sera rebadgé X75. Ils sont tous les deux équipés d'un bloc essence 1.5 de 180 ch, couplé à une boîte automatique à double embrayage à sept rapports. Un choix d'importation plus qu'audacieux, puisque les deux véhicules affichent des émissions de CO2 de 180 g/km, ce qui correspond à un malus de plus de 20 000 euros  !

 

Le Beijing X75 est un SUV doté d'un 1.5 essence de 180 ch, mais malussé à plus de 20 000 euros. ©Le Journal de l'Automobile

 

"Il s'agit effectivement d'un problème que nous retrouvons uniquement sur le marché français, reconnaît Leng Ge, en charge du développement du réseau pour BAIC. Nous cherchons actuellement des solutions pour réduire ce malus", sans donner aucune piste de réflexion. Le X55 est annoncé entre 35 000 et 38 000 euros, tandis que le X75, entre 43 000 et 48 000 euros. Les véhicules sont garantis cinq ans ou 100 000 km.

 

En parallèle, la société compte importer la Beijing EU5, une berline 100 % électrique, utilisée par les compagnies de taxi à Pékin. Longue de 4,65 m, elle dispose d'une batterie fournie par CATL dont la capacité n'a pas été précisée, mais qui est annoncée avec une autonomie de 401 km. Déjà disponible en Espagne, l'EU5 est commercialisée autour des 32 000 euros, ce qui en ferait en France, une offre inédite sur le marché.

 

La Beijing EU5 est une berline 100 % électrique avec 400 km d'autonomie. ©Le Journal de l'Automobile

 

Une trentaine de distributeurs

 

Pour la distribution, BAIC dit être en contact avec une quinzaine de concessionnaires. "Pour commencer, nous souhaitons avoir un distributeur par région en nous appuyant, non pas sur des grands groupes, mais sur des partenaires locaux, très bien implantés sur leur territoire et qui ont une proximité avec leur clientèle", explique Ling Ge.

 

Si l'importateur n'a pas communiqué dans le détail les conditions de commercialisation (contrat de concessionnaire ou d'agent), dans un premier temps, il ne réclame qu'une enseigne à apposer sur le lieu de vente. Les premiers modèles sont prévus pour septembre 2024.

 

Implantation de stations d'échange de batteries

 

À terme, BAIC compte s'appuyer sur un réseau d'une trentaine de points de vente avec un business plan très ambitieux de 15 000 voitures sur trois ans. En parallèle, la société compte développer un réseau d'échange de batteries, à l'instar de ce que propose un autre constructeur chinois, Nio.

 

"BAIC a installé 300 stations d'échange de batteries en Chine", présente Ling Ge. Sur une vidéo, on peut voir un taxi EU5 qui entre dans un local. Un robot vient démonter la batterie déchargée tandis qu'un autre vient la remplacer par une chargée. L'opération dure seulement une minute vingt. "Chaque station contient 18  batteries", explique Ling Ge.

 

En Europe, BAIC est commercialisé sur les marchés allemand, polonais et espagnol. Le constructeur est également présent en Italie, mais sous forme de CKD et est distribué sous la marque italienne DR Motor.

Partager :

Sur le même sujet

Laisser un commentaire

cross-circle