Porsche débarque Detlev von Platen et Lutz Meschke

À la surprise générale, le conseil de surveillance de Porsche a annoncé, dans le week-end du 1er et 2 février 2025, "le départ anticipé à l'amiable" du vice-président du conseil d'administration et directeur financier, Lutz Meschke, et du directeur des ventes de la marque, Detlev von Platen.
La presse allemande fait état de divergences croissantes et tensions entre Lutz Meschke et le patron de Porsche, Oliver Blume, qui cumule cette fonction avec celle de la direction du groupe Volkswagen dans son ensemble.
Contre-performance en Chine
Selon plusieurs médias allemands, la décision est venue du conseil de surveillance et de l'un de ses membres en particulier, Wolfgang Porsche, petit-fils du fondateur de la marque. Le directeur financier est rendu principal responsable de la baisse du cours de Porsche en Bourse, qui a dévissé de moitié depuis deux ans, à 60 euros.
Les superviseurs du constructeur n'auraient pas non plus apprécié des révélations de presse sur des affaires immobilières menées par Lutz Meschke, dans la station chic de Kitzbühl, en plus de ses fonctions dans l'automobile, indique le quotidien Süddeutsche Zeitung.
Quant à Detlev von Platen, il paye peut-être les relatives difficultés commerciales de Porsche, et notamment en Chine. Sur l'année 2024, Porsche a subi un recul de 3 % de ses livraisons dans le monde, mais a surtout accusé une baisse de 28 % en Chine, son premier marché.
Porsche a révisé cet été ses prévisions pour l'année 2024 et réduit son objectif de marge à une fourchette comprise entre 14 % et 15 %, contre 15 % à 17 % précédemment.
Les États-Unis inquiètent
Plus largement, le groupe Volkswagen est dans une passe difficile avec les 35 000 suppressions de poste annoncées. Ces licenciements présagent d'un "très gros problème" pour Porsche et révèlent "la situation difficile de l'industrie automobile allemande" concurrencée par la Chine, commente Ferdinand Dudenhöffer, expert du secteur automobile.
"Les jeunes constructeurs automobiles chinois sont devenus des concurrents extrêmement coriaces et arrachent des clients aux marques haut de gamme allemandes", explique-t-il.
En parallèle, les menaces du président américain Donald Trump d'augmenter les droits de douane sur les importations européennes fragilisent le marché américain, source de revenus pour Volkswagen et pour Porsche. "Les droits de douane élevés rendent les Porsche chères aux États-Unis et la fabrication aux États-Unis est difficilement concevable" pour la marque, explique Ferdinand Dudenhöffer. (avec AFP)
Lutz Meschke, directeur financier de Porsche, lors de la conférence annuelle du constructeur en 2024. ©Porsche
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