Luca de Meo intègre le conseil d'administration du groupe Renault

Les actionnaires Renault ont retrouvé le sourire. Il est vrai que le redressement du groupe a de quoi réjouir les investisseurs. "Le paysage a beaucoup changé depuis l'année dernière. Nous en avons fini avec un chapitre noir, celui de pertes qui se montaient à 8 milliards d'euros en 2020", a indiqué Luca de Meo, lors de l'assemblée générale des actionnaires, qui s'est déroulée le 11 mai 2023.

Ce dernier a tenu à souligner les résultats historiques du groupe en 2022.

"Aujourd'hui, le plan marche ! Avec 5,6 % de marge, le groupe a réalisé un de ses meilleurs chiffres de ses vingt dernières années et a enregistré plus de 2 milliards d'euros de cash-flow, soit plus qu'au cours des dix années précédentes. Le tout dans un environnement très difficile, avec le contexte inflationniste et un impact direct pour le groupe de trois milliards d'euros en 2022. Malgré les problèmes sur les chaînes logistiques et la guerre en Ukraine où le groupe a été très exposé, nous avons réussi à plus que compensé le choc. Le bateau peut avancer même dans la tempête. Et quand on sort de la tempête, c'est le moment de dire merci à ceux qui sont restés sur le bateau" a-t-il rassuré les actionnaires.

Le groupe entame sa révolution

Une fois rappelés les résultats, les dirigeants du groupe ont également expliqué le futur avec sa nouvelle organisation et la création de cinq entités indépendantes.

Horse, entité dédiée aux moteurs thermiques, prend forme avec Geely et Aramco et assure déjà une présence dans sept pays. Pour Ampère, dédiée à l'électrique, l'équipe est déjà nommée et le groupe cherche d'autres investisseurs aux côtés de Qualcomm. La création de cette filiale conduira à des investissements à hauteur de 20 milliards d’euros dans le Nord de la France.

Nissan et Mistubishi peuvent investir dans Ampère et devenir des clients de Horse dans les moteurs thermiques. La filiale dédiée à l'électrique doit faire l'objet d'une introduction en Bourse à la fin de l'année, si les conditions de marché le permettent. Un "capital market day" devrait affiner cette introduction dans les prochains mois.

Mobilize a entamé son renforcement actif dans le monde du leasing. Futur is neutral engrange déjà 840 millions d'euros de chiffre d'affaires et Alpine avance également. La marque affiche des ambitions sur le sol américain et même en Chine avec un plan produits qui comptera près de 6 modèles électriques en 2027.

Cependant, cette division du groupe interroge toujours autant les actionnaires.  "Nous ouvrons le chapitre d'une entreprise automobile de nouvelle génération. Chaque équipe sera spécialisée sur un sport. Notre second principe repose sur le choix d'une approche horizontale, sur des technologies matures. Quand la technologie évolue et la demande devient volatile, il faut tout miser sur l'agilité pour prendre les virages sans partir dans le décor" a imaginé Luca de Meo.

Nouveaux mandats

L'assemblée générale est également le moment de dévoiler les rémunérations des dirigeants. Celle de Jean-Dominique Senard reste fixe à 450 000 euros pour 2022 et 2023. Celle de Luca de Meo se compose d'un fixe annuel de 1,3 million d’euros. S'y ajoute une partie variable qui atteint le plafond de 1,95 million d'euros. Elle est complétée par 75 000 actions de performances et l’acquisition d’actions Renault supplémentaires.

La résolution sur la politique de rémunération pour 2023 du directeur général, Luca de Meo, a été approuvée, bien que contestée, avec 68,3 % des voix. Mais ce dernier intègre, comme demandé, le conseil d'administration du groupe. Frédéric Mazzella le quitte à sa demande. Enfin, Jean-Dominique Senard est reconduit en tant que président avec un vote proche de 84 %.

Prés de 4,7 % des salariés du groupe (137 000) ont profité du plan d'actionnariat proposé par le groupe. Renault confirme également la volonté d'atteindre 10 % d'actionnaires salariés en 2030.