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Constructeurs

Leapmotor cherche un second souffle en France

Publié le 4 mars 2024

Par Christophe Bourgeois
4 min de lecture
La mise en place de la nouvelle politique fiscale française sur le bonus complique la présence de la marque chinoise Leapmotor dans l'Hexagone. Pour autant, l’importateur EVE se veut assez confiant pour 2024 grâce à une gamme élargie.
Leapmotor T03
La T03, commercialisée depuis le mois de septembre 2024 en France, n'est pas éligible au bonus. ©Leapmotor

Après la création d'une coentreprise avec Leapmotor, dans laquelle il détient 51 % pour les marchés hors Chine, Stellantis était resté très discret sur ses projets avec son nouveau partenaire chinois. Mais mi-février 2024, il est sorti du silence et a annoncé qu'il pourrait assembler des modèles Leapmotor dans l'usine historique de Fiat de Mirafori (Italie) en 2026.

 

A lire aussi : Stellantis fait de Leapmotor un partenaire stratégique

 

Aujourd'hui, le site, qui assemble des Fiat 500e et des Maserati, pourrait monter jusqu'à 150 000 Leapmotor par an. Le déploiement de cette production redonnerait de la vitalité à cette usine souvent en sous capacité. Cette implantation permettrait également au constructeur, attaqué par le gouvernement italien, d'augmenter la production de voitures pour passer de 750 000 à un million de voitures made in Italy.

 

Arrêt du bonus

 

En attendant, la start-up chinoise, importée en France par EVE qui distribue également les utilitaires DFSK, et filiale du groupe SN Diffusion, importateur également de Seres, subit de plein fouet la nouvelle politique du gouvernement. La marque est en effet l'une des victimes de l’arrêt du bonus pour les voitures électriques.

 

A lire aussi : Le réseau Seres est en colère

 

En 2023, l’importateur a immatriculé 510 voitures en France métropolitaine, "un peu moins d’un millier si l’on inclut les Drom-Com et les précommandes", précise EVE. En février 2024, la marque a immatriculé 15 véhicules. Très loin des ambitions espérées par EVE.

 

"Si le gouvernement n’avait pas mis en place sa politique, nous estimons que nous aurions pu vendre au minimum 2 500 voitures en 2024 et atteindre un peu moins d'une centaine de points de vente", indique l’importateur.

 

Baisse des prix

 

Pour pallier cette politique, Leapmotor a baissé le prix de la T03, sa citadine électrique et unique modèle distribué en France. Elle perd 2 500 euros pour passer de 25 990 à 23 450 euros.

 

Leapmotor dispose d’un réseau de 55 points de ventes. "Nous avions une trentaine de dossiers supplémentaires prêts à être signés, mais avec le bonus, les investisseurs sont malheureusement aujourd’hui dans l’attente", poursuit-il. Le dernier en date est le groupe JMJ qui a ouvert quatre sites dans l’est de la France.

 

Pour autant, par la voix de Didier Sirgue, président de SN Diffusion, EVE se veut confiant, même si la création d’une société commune entre Stellantis et Leapmotor chamboule quelque peu les projets de l’importateur.

 

Petite batterie sur la T03

 

Mais d'ici le déploiement sur le terrain du partenariat, EVE prévoit de lancer deux modèles en 2024. Le premier sera une évolution de la T03. Elle sera dotée d’une batterie de capacité réduite de 10 %, "autour des 38 kWh" et surtout, elle sera transportée de Chine vers la France en train.

 

"Non seulement cela nous permettra de réduire le temps de transport, qui passera de six à deux semaines, mais nous espérons peut-être avoir un score environnemental qui sera compatible avec le bonus", espère EVE.

 

En septembre prochain, Leapmotor commercialisera également le C10, un SUV électrique du segment D, d’une longueur de 4,73 m. Ce véhicule a été présenté au dernier salon de Munich. À noter que la présence de la marque chinoise en Europe est pour l'heure restreinte au territoire français uniquement.

 

Un nouveau véhicule

 

Si les informations sont pour l’instant très parcellaires, le C10 est annoncé avec une batterie de 800 V, ce qui permet de réduire les temps de charge. Une technologie d’ailleurs encore assez rare sur le marché, car il n’y a que Porsche, Audi et le groupe Hyundai-Kia qui la proposent.

 

Pour l’instant, aucun prix n’a été communiqué, mais l’importateur se veut confiant sur le positionnement face à la concurrence que seront les Tesla Model Y, BYD Seal U ou Skoda Enyaq.

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