Le groupe Hyundai Motor frappé par les droits de douane au deuxième trimestre

Le constructeur automobile Hyundai Motor a annoncé, le 24 juillet 2025, une baisse de 15,8 % de son bénéfice d’exploitation au deuxième trimestre, à 3 602 milliards de wons (soit environ 2,24 milliards d’euros). L’entreprise sud-coréenne dit avoir été pénalisée dans son résulat par les nouveaux droits de douane imposés par les États-Unis sur les véhicules et pièces détachées.
Le groupe composé de Hyundai, Kia et Genesis a évalué à 828 milliards de wons (soit environ 520 millions d’euros) le coût des droits de douane américains au deuxième trimestre 2025. La direction prévient d’un impact encore plus marqué au troisième trimestre.
Pour l’instant, Hyundai maintient son objectif de bénéfice annuel, d'autant que le bénéfice d’exploitation était conforme aux attentes des analystes. Mais le constructeur prévoit de réajuster ses projections après le 1er août, date d’entrée en vigueur potentielle de mesures tarifaires réciproques.
"Nous pensons que les tarifs actuels de 25 % sur les véhicules coréens pourraient légèrement baisser, mais il est difficile d’anticiper dans quelle mesure", a déclaré Lee Seung-jo, directeur financier du groupe. L’accord conclu la semaine passée entre les États-Unis et le Japon, abaissant les droits à 15 % et épargnant Tokyo de sanctions plus larges, a mis en alerte les entreprises sud-coréennes.
"Il est crucial que Hyundai rassure les investisseurs sur sa capacité à gérer l’incertitude liée aux droits de douane, et sur sa participation éventuelle aux discussions commerciales entre Séoul et Washington", a commenté Shin Yoon-chul, analyste au cabinet Kiwoom Securities. Et ce dernier de poursuivre : "Mais, comme au premier trimestre, le constructeur est resté silencieux. Une posture qui pourrait refroidir les investisseurs étrangers."
Politique de prix et de production locale
Le rapport trimestriel édité par Hyundai Motor Group offre un aperçu de la manière dont le troisième constructeur mondial encaisse ces tensions tarifaires dans un marché stratégique. Il faut rappeler que plus de 40 % de son chiffre d’affaires proviennent des États-Unis. Avec Kia, près de deux tiers des véhicules vendus sur ce marché crucial sont importés.
Pour limiter les dégâts, le groupe avait anticipé ses acheminements vers les États-Unis. Cela lui a permis de maintenir ses prix malgré la hausse des coûts. Il en a résulté une croissance des immatriculations de 10,3 %, à quelque 256 000 unités, soit la dynamique la plus porteuse pour le groupe à travers les différents grands marchés mondiaux. Les distributeurs doivent maintenant faire face à une fonte des stocks disponibles.
Hyundai Motor Group prévoit désormais d’adapter ses tarifs en fonction des conditions du marché et de la concurrence, plutôt que des seuls droits de douane. Le groupe sud-coréen envisage aussi de diversifier ses sources d’approvisionnement et d’accroître la production locale à plus long terme. Il ne faut pas oublier, en effet, que la hausse des taxes douanières frappe également les pièces détachées, l’acier et l’aluminium.
Au cours de ce deuxième trimestre, le groupe a annoncé une amélioration de 7,3 % de son chiffre d’affaires, à 48 287 milliards de wons (environ 30,03 milliards d’euros). HMG a d'ailleurs fait mieux que la prévision des analystes qui tablaient sur un 47 000 milliards de wons, soit 29,24 milliards d’euros. Cependant, au pied de la page, le revenu net de l'entreprise est en chute libre (-22,1 %), à 3 250 milliards de wons (2,02 milliards d'euros).
Ralentissement en Europe, Inde et Chine
Dans son bilan, le constructeur rapporte un total de 1,043 million d'immatriculations, progressant ainsi de 0,9 % sur un an. Outre les Etats-Unis, le marché domestique a aussi contribué, en totalisant 189 000 livraisons (+1,5 %), tout comme la région Afrique-Moyen Orient (+4,6 %, à 74 000 unités).
En revanche, la trajectoire de Hyundai Motor Group a été plus compliquée sur d'autres marchés d'importance. Avec 159 000 unités au compteur, l'Europe a généré 2,2 % d'immatriculation en moins. Un recul qui n'est rien en comparaison à ceux observés en Inde (-9,9 %, à 131 000 unités), en Chine (-29,6 %, à 31 000 unités) ou encore en Asie-Pacifique (-4,3 %, 50 000 unités).
Sur l'intégralité des ventes du constructeur, autrement dit 1,066 million de véhicules (+0,8 % en un an), Hyundai Motor Group a écoulé 645 000 SUV (+4,4 %), 366 000 voitures particulières (-3,7 %) et 55 000 véhicules commerciaux (-6,8 %).
Les véhicules électrifiés ont cumulé 262 000 unités au cours de la période. Les ventes de voitures électriques ont bondi de 33,9 %, à 79 000 unités, et celles des hybrides ont grimpé de 38,5 %, à 169 000 unités. Les alternatives proposées par les hybrides rechargeables ont atteint 13 000 unités, en hausse de 30 %.
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