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Constructeurs

Le cœur électrique de Renault battra en France

Publié le 17 septembre 2021

Par Christophe Jaussaud
3 min de lecture
Renault débute les négociations avec les syndicats d'un futur plan triennal couvrant la période 2022-2024. Les premières annonces du constructeur réaffirment sa volonté de faire de la France sa base industrielle pour l'électrique avec 9 modèles attribués à des usines hexagonales.
Le pôle ElectriCity, dans les Hauts-de-France, devrait accueillir la production de 5 modèles électriques, dont la Megane E-Tech Electric et la future R5. © Olivier Martin-Gambier

"Le projet vise notamment à faire de la France le cœur du véhicule électrique pour Renault Group, en augmentant son activité industrielle dans ce domaine", a indiqué le groupe, le 16 septembre 2021. Le constructeur "envisage la production de neuf nouveaux véhicules en France à horizon 2025", dont une majorité de 100 % électrique.

 

Ainsi, "sous réserve d'un accord", note la direction, le plan prévoit d'affecter au pôle ElectriCity de Douai (59), la fabrication, en plus de la Megane E-Tech Electric, de la future Renault 5 électrique, du Kangoo électrique, d'un futur SUV électrique et un autre modèle à venir.

 

En Seine-Maritime, l'usine de Dieppe (76) produirait un nouveau modèle Alpine, celle de Sandouville fabriquerait le nouveau Trafic électrique, tandis que le "futur moteur électrique 100 kW" reviendrait à l'usine de Cléon. Le futur Master ainsi qu'un "véhicule pour un partenaire" seraient produits à Batilly (54).

 

"Les annonces faites vont dans le bon sens"

 

Cet accord triennal, qui sera discuté jusqu'à la fin de l'année avec les syndicats, compte aussi un large volet sur l'emploi. 2 000 départs et 2 500 embauches se dessinent. Outre les "500 créations nettes d'emplois", en embauchant des "compétences clés", Renault prévoit pour ses salariés "10 000 formations et reconversions sur l'ensemble des métiers", a-t-il ajouté.

 

"Pour l'instant, on ne sait pas encore comment seront réalisés les départs", a précisé Mariette Rih, déléguée FO, en souhaitant qu'il n'y ait "aucun départ contraint". Mais "les annonces faites vont dans le bon sens" pour "l'empreinte industrielle de Renault en France", a-t-elle estimé.

 

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La CFDT "n'acceptera aucun licenciement sec", a prévenu le syndicat. "Le projet présenté est ambitieux, c'est positif", mais "le point noir, c'est l'ingénierie avec de nouvelles suppressions de postes", a regretté Jean-François Nanda, délégué CFDT, qui plaide pour un étalement des départs "sur la période de l'accord".

 

"On se positionnera quand on aura tous les éléments au cours de la négociation, par exemple sur le temps de travail. Les populations cols blancs sont les plus impactées par les départs" envisagés, a souligné Guillaume Ribeyre, délégué CFE-CGC. "Tout est conditionné à l'aboutissement d'un accord", a-t-il signalé.

 

Nouvelles compétences et formations

 

L'ingénierie et les fonctions support ont déjà payé un lourd tribut à la restructuration de Renault, dans le cadre du plan d'économies détaillé en mai 2020. Sur les 4 600 suppressions d'emplois annoncées alors pour la France (parmi 15 000 suppressions au total dans le monde), 2 500 concernaient l'ingénierie (1 500) et les fonctions support (1 000).

 

Le plan de 1 900 départs volontaires ouvert pour ces salariés, via une rupture conventionnelle collective (RCC), n'est pas encore terminé. Les 2 100 suppressions de postes dans les usines ont été réalisées avec des départs naturels.

 

Dans son projet, la direction prévoit 2 000 embauches pour les usines françaises et "plus de 5 000 parcours de formation et reconversion", selon son communiqué. Pour l'ingénierie, la direction évoque "1 600 départs potentiels" et "400 recrutements sur de nouvelles compétences clés, comme les data sciences ou la chimie des batteries", ainsi que 3 000 formations ou reconversions. Dans les fonctions support, il y aurait 400 départs, 100 recrutements de "compétences clés" et 2 000 formations ou reconversions. (avec AFP)

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