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Constructeurs

L'Alpine A290 entre en piste

Publié le 13 juin 2024

Par Christophe Jaussaud
8 min de lecture
Premier modèle 100 % électrique d'Alpine, l'A290 ouvre un nouveau chapitre pour la marque créée par Jean Rédélé en 1955. Les ingénieurs ont axé leur travail sur le plaisir de conduite de cette dérivée de la R5 E-Tech. Découverte d'un modèle dont les commandes ouvrent en juillet 2024.
Alpine A290
Avec des puissances de 180 et 220 ch et une batterie de 52 kWh, l'A290 annonce une autonomie, selon le cycle WLTP, voisine de 380 km. ©Alpine/Cetadi Prod

À l'aube de la 92e édition des 24 Heures du Mans, ce 13 juin 2024, Alpine a dévoilé son A290. Un modèle symbolisant l'entrée de la marque dans l'univers du 100 % électrique avant qu'il ne soit rejoint par le crossover GT du segment C en 2025 et la nouvelle A110 à batterie en 2026. C'est aussi le premier des sept modèles annoncés par la marque d'ici 2030.

 

Bien qu'elle soit étroitement dérivée de la R5 E-Tech et sa plateforme AmpR Small, cette A290 "n'est pas une R5 peinte en bleue" appuie Sovany Ang, vice-présidente performance produit Alpine, "les territoires de ces modèles sont bien différents et les différences se ressentent aussi derrière le volant."

 

Les ingénieurs affirment que le plaisir et les sensations de conduite distillés seront plus proches de l'actuelle A110 que d'une R5. En attendant de pouvoir en juger sur pièce, cette A290 se dévoile complétement avant une commercialisation prévue en fin d'année 2024 et une ouverture des commandes en juillet prochain.

 

Le plaisir de conduire avant tout

 

Au chapitre du style, pas de révolution. On retrouve largement le concept A290_β dévoilé en 2023. Naturellement, cette A290 doit beaucoup à la R5, mais elle affirme sa sportivité par petites touches sans tomber dans la caricature. Finalement à l'image de sa principale cible qu'est la Mini.

 

La petite britannique en version 100 % électrique est déclinée en Cooper E 184 ch/135 kW (à partir de 34 000 euros, batterie de 36,6 kWh nets), mais surtout en Cooper SE 218 ch /160 kW. Cette dernière est la véritable concurrente de l'A290 avec sa batterie de 54,2 kWh bruts (49,2 kWh nets), son autonomie comprise entre 388 et 402 km et son prix d'entrée de gamme à 38 000 euros.

 

L'habitacle de l'Alpine reprend le même principe qu'à l'extérieur. Difficile de ne pas y voir des points communs avec la petite Renault. Mais d'autres matériaux rehaussent la qualité perçue. On retrouve les deux écrans, de 12,25 pouces pour l'instrumentation et de 10,1 pouces pour l'infodivertissement. La catégorie des Adas n'est pas en reste avec pas moins de 26 systèmes embarqués.

 

L'habitacle de l'Alpine est assez proche de celui de la R5, mais l'A290 peut notamment compter sur l'application Alpine Telemetrics qui offre une multitude de données. ©Alpine/Cetadi Prod

 

Sur le volant, deux boutons font leur apparition. Celui en bas à gauche, RCH, permet de régler le niveau de régénération. L'autre, en haut à droite, de couleur rouge avec les lettres OV (signifiant overtake/doubler) permet un boost de puissance en restant appuyé et au maximum pendant 10 s. Il faudra attendre 30 s pour répéter l'opération ou 15 s pour un boost de 5 s seulement.

 

A lire aussi : Philippe Krief, Alpine : "Nous arriverons sur le marché américain en 2027"

 

Pour Phillipe Krief, directeur général d'Alpine, "l'A290 ressuscite une catégorie oubliée, celle des hot hatches, si appréciée pour le plaisir de conduite qu’elles distillent." Pour arriver au plaisir souhaité, les ingénieurs de la marque se sont penchés sur de nombreux éléments qui sont spécifiques au modèle.

 

Ainsi, l'A290, dont les voies ont été élargies de 60 mm, gagne un berceau spécifique en aluminium, des portes fusées en alu également, de nouvelles barres antiroulis ou encore des amortisseurs à butée hydraulique, comme sur l'A110. Les étriers Brembo quatre pistons et les disques de 320 mm à l'avant proviennent aussi de la Berlinette.

 

Alpine promet un train avant incisif et un train arrière multibras progressif qu'un levé de pied pourra rendre vivant. De plus, la répartition des masses est plus favorable avec 57 % à l'avant et 43 % à l'arrière, contre souvent 65 % à l'avant avec un modèle thermique dont le moteur est bien plus lourd.

 

Une gestion du couple pour plus d'efficacité

 

La gestion du couple a également fait l'objet d'un gros travail. Le but étant de passer au mieux la puissance au sol. Ainsi, le couple maxi de 285 Nm ou de 300 Nm n'est pas envoyé totalement à la moindre sollicitation de la pédale comme sur presque tous les véhicules électriques.

 

Avec l'Alpine Torque Technology, la distribution du couple est plus proche de celle d'un modèle thermique, en fonction de la demande. Il est inutile d'avoir 300 Nm si la sollicitation est faible.

 

Michelin a développé en collaboration avec Alpine trois montes en 19 pouces dont une dédiée à la performance. ©Alpine/Cetadi Prod

 

Pour tirer le meilleur de la puissance disponible et du châssis, Alpine a choisi de travailler avec Michelin pour les pneumatiques. Ainsi, le manufacturier et la marque ont développé trois montes pour l'A290, toutes en 19 pouces. Il y a le Michelin Pilot Sport EV plutôt typé pour le quotidien et l'autonomie, le Michelin Pilot Sport S5 taillé pour la performance, et enfin le Michelin Pilot Alpin 5 pour l'hiver.

 

A lire aussi : L'Alpine A290 chaussée par Michelin se frotte au cercle polaire

 

Deux finitions et deux puissances

 

Sous le capot, l'A290 sera disponible en deux niveaux de puissance. Il y aura deux offres en 180 ch (130 kW) et deux autres en 220 ch (160 kW). La machine électrique, fabriquée à Cléon (76), est reprise de la Megane E-Tech mais avec un software largement revu. Avec moins de 1 500 kg en entrée de gamme (1 479 kg pour être précis), l'A290 effectue le 0 à 100 km/h en 6,4 s ou 7,4 s selon sa puissance. Sa vitesse de pointe est limitée à 170 ou 160 km/h selon la variante.

 

En plus des moteurs, la gamme s'appuie sur deux niveaux de finitions : GT et GTS. Le premier niveau GT (180 ch) est ensuite décliné en deux personnalités : GT Premium (180 ch) et GT Performance (220 ch). Vient ensuite la GTS (220 ch). Au lancement, il y aura aussi l'A290 GTS Première Edition limitée à 1 955 exemplaires, en hommage à l'année de naissance d'Alpine. Un petit nombre d'exemplaires qui avait également été repris pour les toutes premières A110 contemporaines.

 

A lire aussi : Alpine à l’heure du virage électrique

 

Même si l'autonomie n'est pas forcément la valeur la plus scrutée pour un modèle sportif, elle se doit d'être raisonnable pour un usage quotidien. L'A290 propose un accu de 52 kWh qui lui autorise un rayon d'action, selon le cycle WLTP, voisin de 380 km. Naturellement, plus vous aurez le pied lourd, plus l'autonomie sera faible.

 

Pour la recharge, le modèle embarque un chargeur 11 kW et il accepte 100 kW en charge rapide afin de passer de 15 à 80 % de charge en 30 minutes. Comme la R5, l'A290 intègre aussi les technologies V2L et V2G. De quoi gérer au mieux son énergie et, pourquoi pas, la revendre au réseau au bon moment pour alléger sa facture.

 

La répartition des masses de l'A290 est de 57 % à l'avant et 43 % à l'arrière. ©Alpine/Cetadi Prod

 

Avec cette A290, Alpine affirme avoir procédé comme l'a fait le créateur de la marque, Jean Rédélé. En effet, ce dernier avait choisi une 4CV pour base, puis l'avait modifiée par petite touche (mécanique, train roulant, etc.) pour aboutir à l'Alpine A106.

 

Cette A290 sera produite dans l'usine du groupe Renault à Douai (59) sur la même ligne que la R5. Le site historique d'Alpine à Dieppe (76) va, en plus de l'A110, produire dès l'année prochaine le crossover GT 100 % électrique du segment C.

 

Électrique, mais pas que

 

Avec l'A290, Alpine ouvre donc un nouveau chapitre de son histoire. Ce déploiement et les ambitions commerciales passeront aussi par un développement du réseau de la marque. Philippe Krief a indiqué qu'il allait passer de 120 à 160 points de vente d'ici 2030.

 

Un nombre relativement restreint afin de s'assurer que les investisseurs y trouvent aussi leur compte. Le directeur général estime, qu'en moyenne, chaque point de vente devrait totaliser 300 ventes par an.

 

L'heure est donc au 100 % électrique chez Alpine mais la marque n'a pas fermé la porte à d'autres technologies, notamment au moteur à combustion d'hydrogène, comme en témoigne le concept AlpenGlow Hy4 et le travail sur un V6 fonctionnant avec ce carburant.

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