General Motors vend, Toyota achète

...pourrait devenir numéro un mondial plus vite que prévu ! En effet, alors que GM a annoncé la vente de sa participation dans le capital de Fuji Heavy Industries (FHI), le groupe propriétaire de Subaru, Toyota s'est porté acquéreur de 8,7 % des actions vendues par l'américain et va ainsi devenir le premier actionnaire du groupe compatriote. C'est également 600 000 unités de plus qui tombent dans l'escarcelle du numéro deux actuel, se rapprochant encore un peu plus de GM. Sur la base des productions 2004, le nouveau groupe Toyota atteindrait près de 8,15 millions d'unités contre 8,75 millions pour GM.
On savait GM en difficulté, mais pourquoi ce désengagement ? "Nous avons eu un bon partenariat, commente Troy Clarke, le vice-président de GM dans le communiqué du groupe, mais des deux côtés, nous sommes parvenus à la conclusion qu'il n'existait pas assez de projets de collaboration pour soutenir l'alliance." Le dernier projet commun, la Saab 9-2X (une Subaru Impreza déguisée en suédoise pour les Etats-Unis) n'est cependant pas remis en cause. Mais qu'en sera-t-il de la prochaine génération qui devait également être commercialisée en Europe ? Pour l'heure pas de réponse.
Au-delà des produits, ce désengagement va permettre à GM de récupérer une coquette somme. En effet, la vente de ses 157 millions d'actions devrait lui rapporter environ 630 millions d'euros. Dans ce montant global, on estime à 270 millions d'euros le prix payé par Toyota pour monter à hauteur de 8,7 % dans le capital de FHI. Toyota et FHI ont déjà donné quelques indications sur le contenu de cet accord qui sera finalisé le 12 octobre. "Les deux entreprises chercheront à utiliser mutuellement leurs ressources humaines dans le domaine de la recherche, du développement, de la production et partageront certaines technologies", ont indiqué les deux groupes dans un communiqué conjoint. Mais à travers cette prise de participation Toyota ne veut pas asservir Subaru. Le communiqué précise ainsi que les deux sociétés respecteront leur indépendance de gestion. D'autant que Toyota, de la bouche de son vice-président Mitsuo Kinoshita, ne semble pas pour l'heure vouloir aller au-delà de ces 8,7 % notamment en raison de problèmes de concurrence. Et pour ceux qui pensent que Toyota est un philanthrope, le vice-président a mis les points sur les i. L'acquisition de cette participation n'est en rien un "cadeau" fait à GM : "il n'est pas question de soutenir GM, cet accord a été signé pour favoriser la croissance mutuelle de Toyota et FHI." A moins que Toyota, à l'image de Porsche avec Volkswagen, fasse du capitalisme patriotique à la fois gratifiant en termes d'image et plus rentable fiscalement ?

Christophe Jaussaud