Fisker prend l'eau, Nissan proposerait son aide
"Fisker est en négociation avec un grand constructeur automobile", avait annoncé le fabricant californien de véhicules électriques dans un communiqué du 29 février 2024. Si un flou subsistait quant à ce "grand constructeur", Reuters annonce qu’il s’agirait de Nissan. Selon l’agence de presse britannique, le constructeur nippon serait en "pourparlers avancés" pour investir plus de 400 millions de dollars dans Fisker.
Cet accord pourrait être conclu dès ce mois de mars 2024 et permettrait au constructeur japonais d’accéder à une plateforme de pick-up électrique. Pour le fabricant américain, cela se traduirait par un soutien financier.
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En effet, dans son bilan 2023, Fisker évoquait notamment le développement conjoint, a minima, d'une plateforme de véhicule électrique, dont la production se situerait en Amérique du Nord.
Selon Reuters, le partenariat permettrait à Nissan d’assembler le pick-up Alaska de Fisker dans une usine américaine dès 2026. D’autre part, le constructeur nippon aspire aussi à lancer son propre pick-up à batterie sur cette plateforme.
Des résultats décevants pour Fisker
Le constructeur américain n’a pas manqué de souligner ses difficultés financières pour l’année 2023. Fisker prévoit d’ailleurs de licencier 15 % de ses effectifs.
La marque californienne a indiqué dans son bilan avoir produit 4 789 Ocean au dernier trimestre 2023, dont 3 818 ont été livrés à ses clients. Sur la totalité de l’année 2023, seuls 4 929 modèles ont rejoint leur destinataire pour une production de 10 193 unités.
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En ce qui concerne la distribution de la marque, Fisker assure que 250 concessionnaires en Amérique du Nord et en Europe ont manifesté leur intérêt. Néanmoins, seuls treize distributeurs ont signé des contrats d'agent.
Un contexte peu favorable
"2023 a été une année difficile pour Fisker, avec notamment des retards de nos fournisseurs, ainsi que d'autres problèmes, qui nous ont empêché de livrer le SUV Ocean aussi rapidement que nous l'avions prévu", poursuit Henrik Fisker, son PDG.
Ce dernier précise par ailleurs que la marque a fait face à "des vents contraires inattendus" dans le lancement de la vente directe aux consommateurs nord-américains et européens. À cela s’ajoutent aussi la hausse des taux d'intérêt, l’identification d’immobilier approprié ou encore la difficulté à recruter.
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"En conséquence, nous avons pivoté vers un nouveau modèle de concessionnaire partenaire à la fin de 2023 et avons annoncé ce changement stratégique au début de janvier 2024", précise Henrik Fisker. Fisker prévoit malgré tout de livrer, en 2024, entre 20 000 et 22 000 Ocean dans le monde.
Les pure players de l’électrique en difficulté
Fisker illustre une nouvelle fois la défiance des marchés pour les pure players après les avoir pourtant glorifiés à la fin de la décennie précédente. Ainsi, Lucid, Rivian rencontrent également des difficultés similaires à trouver des investisseurs. Plus récemment en France, l'échec de l'introduction en Bourse d'Ampère, entité qui réunit les activités électriques de l'Alliance Renault-Nissan, avait été justifié par ce désamour des investisseurs.
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Les ventes décevantes, mais également un modèle économique pris en étau entre la guerre des prix et la hausse des coûts des matières premières, ont semé le doute auprès des marchés.
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