BYD commercialisera une nouvelle marque en France
Dix-huit mois après son arrivée sur le marché européen et huit mois après son lancement en France, le constructeur chinois BYD va commercialiser d'ici la fin de l'année 2024, une nouvelle marque.
Baptisée Denza, cette dernière a été créée en 2010 et est le fruit d'une collaboration entre BYD et Mercedes-Benz. Le premier modèle est sorti en 2014. Depuis 2022, le constructeur chinois a repris 90 % des parts de la coentreprise.
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En Chine, Denza commercialise trois modèles. Le premier est le N7, un SUV 100 % électrique du segment D. Ce cinq places, assez élégant, affiche une longueur de 4,86 m et annonce une autonomie de 600 km selon le cycle d'homologation chinois, ce qui, en normes WLTP, correspond à environ 450 km.
Le deuxième est le N8 qui n'est autre qu'un BYD Tang avec une carrosserie différente. Pour rappel, le Tang, qui est actuellement commercialisé en Europe et qui laissera sa place à la fin de l'hiver à un nouveau modèle, est un SUV sept places, également électrique, qui se positionne sur le segment E.
Transport de personnes
Enfin, le troisième est le D9. Présenté lors du dernier salon de Munich, il s'agit d'un monospace qui affiche des dimensions peu courantes en Europe, à savoir une longueur de 5,20 m et un empattement de 3,11 m.
Disponible en quatre roues motrices, ce sept places est doté d'une motorisation hybride rechargeable, appelée DM-i, et qui affiche ici une puissance totale de 406 ch.
Dans le détail, le bloc thermique essence de 1,5 de cylindrée (138 ch), qui n'entraîne pas les roues, alimente une batterie LFP à lame de 40 kWh. Cette dernière fournit de l'énergie aux deux moteurs électriques, dont la puissance est de 170 kW (231 ch) à l'avant et de 45 kW (61 ch) à l'arrière.
Le D9 est également disponible en 100 % électrique. La fiche technique chinoise indique une autonomie de 600 km (NEDC), soit environ 450 km. Il dispose, selon les versions, d'un ou deux moteurs électriques.
Distribué dans le réseau BYD
Dans sa première livrée, le D9 développe 230 kW (312 ch), dans la seconde, un bloc de 45 kW (61 ch), vient seconder celui à l'avant, transformant ainsi le D9 en un quatre roues motrices. L'ensemble est alimenté par une batterie LFP à lame dont la capacité ne nous a pas été communiquée, mais qui dispose d'une puissance de charge de 166 kW.
Pour son arrivée en France et en Europe, c'est donc le D9 qui a été retenu par Denza. Si le constructeur, à l'occasion de la visite de son siège social à Senzhen (Chine), n'a pas indiqué quelle version sera commercialisée sur nos marchés, il a néanmoins précisé qu'il sera distribué par les concessionnaires qui ont déjà le panneau BYD. Une offre qui leur permettra d'être présents sur l'intégralité des segments automobiles, excepté, du moins pour l'instant, sur les segments A et B.
Le retour du monospace ?
L'arrivée du D9 n'est pas un cas isolé. Si le marché du grand monospace était réduit à sa portion congrue, il semblerait qu'il revienne grâce à l'électrification avec un positionnement résolument haut de gamme. Avec un succès restreint.
Mercedes-Benz et Volkswagen ont ouvert le bal avec respectivement le EQV et le ID.Buzz. Si l'ID.Buzz affiche un bilan modeste de 733 immatriculations, l'EQV n'a été vendu qu'à 245 exemplaires, contre 977 unités pour le Classe V.
De son côté, Lexus a choisi l'hybridation simple avec son LM. Ce grand monospace qui s'appelle Alphard dans sa version Toyota, est très populaire en Asie ; il est utilisé pour les navettes d'hôtel, d'aéroport, etc.
Lexus l'a volontairement positionné très haut de gamme avec un prix qui commence à 123 000 euros et qui grimpe à près de 150 000 euros dans sa version quatre places.
Un autre chinois, Maxus, pourrait également débarquer sur ce segment. Derrière cette marque qui vient de mettre sur le marché ses premiers utilitaires, se cache SAIC, qui n'est autre que la maison mère de MG.
Pour le marché français, BYD n'a communiqué aucun prix, mais pour information, les versions DM-i et électrique du D9 sont facturées à partir de 400 000 RMB en Chine, soit 51 600 euros. Mais il est fort probable que le D9 ne soit pas vendu en dessous des 70 000 euros, voire plus en Europe.
Agréable à conduire
La commercialisation du Denza pourrait donc se présenter comme une offre très intéressante, d'autant plus unique si le constructeur chinois retient la version PHEV, qui aurait l'avantage de disposer d'une fiscalité pas trop agressive, si cette dernière n'évolue pas, et d'une polyvalence d'usages plus intéressante que les modèles 100 % électriques. D'autant plus qu'il se révèle très agréable à conduire.
Nous avons en effet eu l'occasion d'en prendre le volant pour une première prise en main sur une aire d'évolution aménagée pour l'occasion par BYD. Malgré sa lourde et imposante stature, le Denza D9 dans sa version DM-i, a une fluidité de conduite, bien aidée par ses deux moteurs électriques.
Le 0 à 100 km/h, une valeur très mise en avant par les constructeurs chinois, de 7,9 s, est très honorable pour un tel véhicule. Au test de l'élan, le grand monospace a montré une belle stabilité, eu égard à son gabarit.
Un confort royal
Dans l'habitacle, les occupants bénéficient d'une très belle habitabilité. Les deux passagers en deuxième rangée sont les mieux installés, d'autant plus que, dans notre version haut de gamme, ils disposaient chacun d'un écran de contrôle leur permettant de piloter l'inclinaison, la ventilation et la climatisation de leur siège, ainsi que le système multimédia de la voiture et bien d'autres fonctions.
En troisième rangée, le Denza D9 dispose d'une banquette trois places fractionnable et montée sur glissière. À noter que même en sept places, le coffre se montre très accueillant et peut contenir toutes les valises des occupants.
Une marque à construire
À moyen terme, le D9 pourrait ne pas être le seul modèle Denza à être disponible en Europe. Si nos interlocuteurs chinois n'infirment ou ne confirment l'information, le N7 pourrait rejoindre les concessions. "Nous voulons avoir un véhicule fort pour le lancement de la marque", explique Janson Zhan, en charge du produit pour le marché européen.
Néanmoins, l'arrivée de Denza pourrait créer de la confusion dans l'esprit des clients européens, alors que la marque BYD n'a aucune image en Europe et n'est toujours pas installée. "L'Europe est un marché de référence pour les constructeurs chinois, rappelle Janson Zhan. Nos clients regardent ce qui s'y passe. Denza a une existence relativement récente en Chine et nous travaillons ardemment pour la développer sur le marché local. Si nous commercialisons les modèles Denza avec un logo BYD en Europe, cela enverrait un mauvais signal auprès de nos clients."
D'autant plus que la marque peine à s'installer sur son marché local. Selon Inovev, Denza a vendu sur les sept premiers mois de 2023, un peu moins de 68 000 véhicules, un volume à comparer au 1,4 million de BYD.
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