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Constructeurs

Audi va supprimer 7 500 postes en Allemagne d'ici 2029

Publié le 18 mars 2025

Par Christophe Jaussaud
3 min de lecture
La marque premium du groupe Volkswagen va supprimer 7 500 postes d'ici 2029 en Allemagne pour retrouver de la compétitivité. Audi promet aucun licenciement économique et un investissement de huit milliards d'euros dans les usines de son pays.
Audi suppression de postes
Pour retrouver une certaine compétitivité, Audi va supprimer 13,5 % de ses effectifs en Allemagne. ©Audi

Les mauvaises nouvelles s'enchaînent pour l'industrie automobile allemande. Après Bosch, ZF, Schaeffler, Continental, Volkswagen ou encore Porsche, voilà qu'Audi vient d'annoncer la suppression de 7 500 postes d'ici 2029.

 

Ce plan, qui prévoit de supprimer 13,5 % de ses effectifs en Allemagne, vise à "renforcer à la fois la compétitivité et les perspectives d'avenir d'Audi", a indiqué le PDG de la marque allemande Gernot Döllner dans un communiqué. Il évoque "des conditions économiques se durcissant de plus en plus, la pression de la concurrence et les incertitudes politiques qui posent d'énormes défis à l'entreprise".

 

 

Audi s'engage dans cet accord baptisé "Agreement for the future" à mener une "réduction d'effectifs socialement acceptable", ce qui devrait exclure les départs contraints. En contrepartie, la garantie de l'emploi, qui exclut les licenciements économiques, sera prolongée de quatre ans jusqu'en 2033, indique le constructeur dans la présentation de cet accord conclu avec le comité d'entreprise.

 

Le but est de rendre la marque aux quatre anneaux plus compétitive en simplifiant son organisation, avec "une réduction de la bureaucratie" et des "structures de gestion", précise le communiqué.

 

Un investissement de huit milliards en Allemagne

 

Audi emploie 87 000 personnes dans le monde, dont 55 000 en Allemagne. Les deux plus grosses implantations de la marque, à Ingolstadt et Neckarsulm, vont bénéficier d'environ huit milliards d'euros d'investissements d'ici 2029 pour soutenir leur transition vers la mobilité électrique, indique encore Audi.

 

Rappelons qu'Audi a fermé fin février 2025 son usine de Bruxelles, en Belgique, qui employait quelque 3 000 personnes et fabriquait le SUV électrique Q8 e-tron.

 

 

En 2024, Audi a livré plus de 164 000 modèles électriques, soit un recul de 8 % sur un an. Le marché chinois, représentant près de 40 % de ses livraisons globales (650 000 sur 1,67 million), a décliné de 11 %.

 

Plus largement, le groupe Volkswagen a lancé une grande restructuration pour retrouver de la performance d'ici la fin de la décennie. Cela se traduit notamment par 35 000 suppressions de postes pour la marque Volkswagen, près de 4 000 chez Porsche et aujourd'hui 7 500 chez Audi.

 

La théorie du ruissèlement

 

L'Europe devenant une terre de production de véhicules électriques, il est malheureusement normal de voir les effectifs fondre. En effet, quand bien même le volume de production serait identique, une voiture électrique compte moins de pièces et nécessite environ 30 % de main-d'œuvre en moins pour être assemblée.

 

Certes, la montée en puissance de l'électrique fait naître de nouveaux métiers, mais pas autant que ceux détruits, et surtout les passerelles sont quasi inexistantes. Un opérateur de chaîne de production ne deviendra jamais un codeur pour le SDV (software defined vehicle) ou un chimiste pour les cellules.

 

Les premières conséquences de cette grande transition, imposée par l'Europe, commencent donc à être bien visibles. Et il y a fort à parier que la théorie du ruissèlement va toucher tous les fournisseurs, notamment les équipementiers de rang 2 ou 3 qui ne sont pas aussi solides que les plus grands.

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