Vincent Carré, CACF : "Crédit Agricole Mobility Care Services a été bâtie à 50/50"

Le Journal de l'Automobile : CACF et Opteven viennent de lancer officiellement leur coentreprise, Crédit Agricole Mobility Care Services. Comment s'est passé ce projet ?

Vincent Carré : Les six derniers mois ont été très denses. Nous sommes heureux d'avoir réalisé tout ce travail. Il y avait plusieurs défis à relever. Nous nous sommes réunis pour concevoir le catalogue de solutions qui conviennent à nos deux entreprises et à nos filiales. Le projet a été mené à livre ouvert. Chacune des parties a pu exprimer ses attentes en termes de marges et de commissions afin de fixer les niveaux de prix.

J.A. : Sur quelle base avez-vous construit votre relation ?

V.C. : Opteven est une entreprise sérieuse et fiable. Sa réputation sur le marché des fournisseurs de solutions de garantie est solide. Nous ne pouvions pas rêver de partenaires plus en adéquation avec nos ambitions. La coentreprise Crédit Agricole Mobility Care Services a été bâtie à 50/50. Nous y voyons la matérialisation de notre logique, celle d'une stratégie à long terme. Les décisions sont prises en commun. Personne ne prendra l'ascendant.

J.A. : À l'heure de développer les produits, qu'est-ce qui importait le plus ?

V.C. : Bien avant d'annoncer le partenariat, notre cahier des charges faisait de la valeur du produit, du niveau de satisfaction et de la capacité de réaction des éléments clés. Opteven présente tous ces atouts. Telle est la raison pour laquelle nous avons souhaité avancer avec ce partenaire.

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J.A. : Maintenant que Crédit Agricole Mobility Care Services est opérationnel, quelle est la suite ?

V.C. : Nous entrons dans la phase de connexion des systèmes. Les filiales respectives de CACF et Opteven vont se mettre en relation informatique. Cela implique un travail technique industrialisé sur fond de respect des législations locales. L'immensité de la tâche est indéniable. Nous pensons mettre près de deux ans pour déployer pleinement Crédit Agricole Mobility Care Services.

J.A. : De quelle couverture géographique parle-t-on dans le cas présent ?

V.C. : Le groupe CACF intervient dans 19 pays européens, dont neuf en commun avec Opteven. Nous allons nous concentrer sur ce périmètre. À ce jour, toutes les entités de CACF en France ont basculé. Les autres suivront.

Crédit Agricole Mobility Care Services va se concentrer sur les véhicules neufs

J.A. : Qu'en est-il pour les pays qui ne sont pas en commun ?

V.C. : En attendant l'arrivée de Crédit Agricole Mobility Care Services, ils pourront proposer des extensions de garantie avec des partenaires tiers. En ce qui concerne Leasys, notre coentreprise avec Stellantis, elle pourra profiter de Crédit Agricole Mobility Care Services avec l'aval de notre partenaire constructeur. Nous débuterons prochainement par l'Italie, car la filiale locale a manifesté son intérêt.

J.A. : Quelles sont vos ambitions commerciales ?

V.C. : Jusqu'à présent, force est d'admettre que notre performance sur ces produits de service n'avait rien de remarquable. Avec Crédit Agricole Mobility Care Services nous affichons beaucoup d'ambition. Les solutions de garantie ont été ajustées selon les pays. Les distributeurs, à savoir les concessionnaires et les entités commerciales, pourront obtenir des résultats plus probants.

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J.A. : Quels seront les canaux privilégiés ?

V.C. : Avec un taux de pénétration des extensions de garantie supérieur à 90 %, les contrats de financement en location longue durée sont clairement les plus prolifiques. D'une manière générale, Crédit Agricole Mobility Care Services va se concentrer sur les véhicules neufs. Cela prouve l'adaptabilité d'Opteven dont les activités dépendent davantage des ventes de voitures d'occasion. De notre point de vue, il y aura d'ailleurs, pour nous, la possibilité de gagner des parts de marché sur le VO dans certains pays.

J.A. : Dans un autre registre, vous rangez-vous derrière ceux qui alertent sur l'arrêt du bonus écologique ?

V.C. : Non, je ne crois pas au coup de frein. La loi d'orientation mobilité (LOM) et les différentes mesures contraignantes vont pousser les flottes au verdissement. La fin des aides doit être une opportunité. Celle de nous imposer comme un facilitateur d'accès aux voitures électriques.

J.A. : À titre personnel, vous avez un parcours de longue date dans la mobilité. Quelle est votre conviction sur l'évolution de la situation ?

V.C. : Il y a des enjeux environnementaux divers que nous connaissons tous. Partant de là, les consommateurs s'interrogent sur les usages et les motorisations. Je crois que l'abonnement présente un bon potentiel à terme. Mais je suis convaincu que la voiture va se consommer de plus en plus à domicile et que la logistique sera un élément déterminant dans la capacité à délivrer les prestations attendues.