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Les Français ne seraient pas assez nombreux à envisager l'achat d'une voiture électrique

Publié le 6 février 2024

Par Nabil Bourassi
3 min de lecture
D'après une étude de Deloitte, la progression des intentions d'achat de véhicules électriques par les Français est trop lente et ne permettra pas d'atteindre les objectifs de réduction de CO2. L'analyse fait même état d'une baisse de la demande en Allemagne ou aux États-Unis.
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Aux États-Unis, les intentions d'achat de véhicules électriques ont chuté au cours de ces derniers mois. ©AdobeStock-Michael Flippo

Coup de frein sur le marché de la voiture électrique ? "Un plateau", répond Guillaume Crunelle, spécialiste de l'industrie automobile au Cabinet Deloitte et qui a présenté la nouvelle étude sur les consommateurs et l’automobile. D’après cette enquête, seuls 9 % des Français envisagent la voiture électrique comme leur prochain achat. C’est seulement deux points de plus sur un an.

 

Le consultant qui ne veut pas céder à "l’alarmisme" s’inquiète toutefois de la faiblesse de cet indicateur. "C'est assez préoccupant si on s'intéresse à la trajectoire nécessaire pour atteindre les objectifs en termes de lutte contre le réchauffement climatique", explique Guillaume Crunelle, cité par l’AFP.

 

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Les Américains reviennent massivement sur le thermique

 

C’est pire encore ailleurs, puisque les Allemands ou les Américains, sont moins nombreux à envisager un tel achat. L’étude a été réalisée avant l’annonce surprise par le gouvernement allemand, de cesser de subventionner l’achat de voitures électriques. Aux États-Unis, la part des consommateurs disposée à acheter un véhicule thermique a augmenté de quasiment dix points pour atteindre 67 % (contre 41 % en France).

 

Or, pour Guillaume Crunelle, le lien entre achat et prix n’est plus à démontrer. Les Français sont de plus en plus nombreux à avoir fixé le seuil de 30 000 euros pour le budget d’achat de leur nouvelle voiture. Ils sont passés de 56 à 62 %. Même si le prix des voitures électriques a baissé, il n’empêche que les voitures thermiques proposent plus de choix sur ce créneau tarifaire. Ainsi, l’aide publique reste un soutien essentiel au marché de la voiture électrique.

 

Un contexte macroéconomique défavorable

 

D’autant que les consommateurs sont de plus en plus exigeants, notamment en matière d’autonomie, et de moins en moins prêts à des compromis sur les équipements. "On a du mal à se départir de la voiture qui peut faire beaucoup plus que ce dont j'ai besoin, et le sujet n'évolue pas au fil des années", souligne Guillaume Crunelle.

 

Pour les constructeurs automobiles, comme pour les pouvoirs publics, l’équation commerciale de la voiture électrique s’est largement détériorée sous l’effet d’une forte inflation, mais également de taux d’intérêt élevés.

 

En 2023, la part de marché du 100 % électrique avait grimpé de trois points pour atteindre 17 % du marché en France avec environ 300 000 voitures vendues.

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