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Industrie

Luc Chatel inquiet pour l'industrie automobile européenne

Publié le 4 juin 2025

Par Christophe Jaussaud
2 min de lecture
Le président de la PFA juge l'avenir de l'industrie automobile européenne très préoccupant. Luc Chatel pointe une transition vers l'électrique déconnectée des consommateurs et milite pour des assouplissements à l'occasion de la clause de revoyure.
Luc Chatel industrie européenne
Luc Chatel, le président de la PFA, est inquiet de l'évolution de l'industrie automobile européenne. ©G Gree-SG Bercy

Alors que le marché français vient d'enregistrer en mai 2025 son cinquième mois consécutif de baisse, le président de la Plateforme automobile (PFA), Luc Chatel, a fait part de son inquiétude.

 

"Je suis très inquiet de l'évolution de notre industrie (automobile) en Europe parce qu'elle n'est pas éternelle" et "pas à l'abri" face aux industriels "chinois qui font des voitures de grande qualité, qui sont à bas coûts, qui vont nous envahir", a estimé Luc Chatel, au micro de RMC.

 

"On s'enfonce un peu dans une crise structurelle", décrit le président de PFA, "parce que les consommateurs sont dans l'incertitude (et) reportent leur décision d'achat."

 

Une situation selon lui "très préoccupante", que le secteur doit conjuguer avec la "difficulté de la transition" vers le tout électrique. L'échéance de 2035 pour l'interdiction de la vente dans l'Union européenne de voitures neuves à moteur thermique, "aujourd'hui nous ne la tenons pas" au regard des ventes de véhicules électriques, assure-t-il.

 

Pour y arriver, "il faut remettre de la souplesse" et "faire confiance à l'innovation, à la technologie", préconise Luc Chatel.

 

 

L'Europe "a pris une décision réglementaire qu'elle a imposée à l'ensemble des industriels de la filière, alors qu'eux-mêmes avaient engagé de gros efforts en matière de réduction des émissions de CO2" mais a "juste oublié qu'à la fin, si on voulait y arriver, il fallait qu'il y ait des consommateurs qui achètent des voitures. On n'a pas pensé à eux et on s'est aperçu que, finalement, les consommateurs, il leur fallait du temps pour changer leurs habitudes", abonde-t-il.

 

"On va avoir, au cours du deuxième semestre 2025 et 2026, ce qu'on appelle une clause de révision" à l'occasion de laquelle "on va faire un point sur le règlement voté en 2022 : est-ce qu'on le maintient en l'état ? Est-ce qu'on l'assouplit ? On va tout mettre sur la table", assure le représentant.

 

Au Parlement européen, certains élus ont fait savoir qu'ils préconiseraient également une révision de cette obligation. Fin mai, le Conseil européen a validé un assouplissement des règles imposées aux constructeurs automobiles en matière d'émissions de CO2, afin de leur éviter des amendes en 2025. (avec AFP)

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