L’Italie est prête à accueillir la prochaine usine européenne de BYD
La guerre entre Stellantis et l’Italie est déclarée. Depuis le début de l’année 2024, le directeur général de Stellantis, Carlos Tavares, et le gouvernement de Giorgia Meloni sont en plein bras de fer. La Première ministre italienne accuse le groupe automobile de favoriser les intérêts de la France et des usines françaises, et ce au détriment de l’Italie.
Si les tensions ne cessent de monter d’un cran, le constructeur chinois BYD vient de mettre le feu aux poudres. Le géant de l’automobile a en effet indiqué avoir été contacté par le gouvernement italien, qui cherche à accueillir la prochaine usine européenne du fabricant chinois de voitures électriques. Si un tel projet était amené à se concrétiser, il permettrait à l’Italie d’augmenter considérablement sa production nationale de véhicules, mettant ainsi fin au monopole de Stellantis.
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"Nous avons quelques contacts pour en discuter", a déclaré Michael Shu, directeur de BYD Europe, en marge du salon de l'automobile de Genève, lors d'une interview avec l'agence Bloomberg publiée le 26 février 2024. Interrogé le lendemain par l'AFP, le ministère italien des Entreprises n'a pas souhaité commenter. La nécessité d'une autre usine en Europe "dépend de nos ventes – pour l'instant, nous progressons très bien", a expliqué Michael Shu. Mais "il est trop tôt" pour se prononcer sur une décision concernant une seconde usine, a-t-il ajouté.
L’Italie se fixe l’objectif de produire un million de véhicules par an
En pleine polémique avec Stellantis sur les subventions de l'État pour les véhicules électriques, le ministre italien des Entreprises, Adolfo Urso, avait lancé l'idée de faire appel à un second constructeur, afin d'atteindre son objectif de porter la production italienne à un million d'unités par an.
"Des négociations importantes sur un plan international sont en cours depuis des mois pour faire venir un second constructeur automobile en Italie", a-t-il assuré à la mi-février 2024, sans dévoiler les noms des groupes contactés.
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L’an dernier, Stellantis a augmenté sa production en Italie de 9,6 %, à près de 752 000 véhicules. Si le groupe arrivait à maintenir ce rythme, l'objectif d'un million de voitures pourrait être atteint "très, très rapidement", a affirmé son directeur général Carlos Tavares. Cependant, il pourrait toutefois être compromis, selon lui, si un autre constructeur commençait à produire en Italie.
Une première usine BYD en Hongrie prévue pour 2027
BYD compte ouvrir dans trois ans en Hongrie sa première usine européenne de fabrication de voitures de tourisme, dans le but de stimuler les ventes dans le Vieux Continent. Le groupe chinois suit ainsi l'exemple de Toyota, qui a ouvert sa première usine européenne en Angleterre en 1992, même si le constructeur japonais a mis près de dix ans avant d'en ouvrir une autre, en France.
Selon un porte-parole de BYD en France, le gouvernement français avait aussi approché le groupe pour attirer son usine, tout comme l'Allemagne ou la Pologne. Mais BYD avait déjà une usine de bus et des fournisseurs en Hongrie, ce qui a facilité son choix.
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Pour rappel, le constructeur chinois a dépassé Tesla fin 2023, devenant ainsi le principal producteur de voitures électriques dans le monde. Pour garder ce statut, le groupe aurait d’ores et déjà d'autres projets d'usines en dehors de l'Europe, de l'Asie du Sud-Est au Brésil.
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