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Industrie

Le véhicule électrique va bouleverser le marché de la rechange

Publié le 9 septembre 2022

Par Christophe Jaussaud
3 min de lecture
Les ventes de pièces détachées devraient baisser de 30 % avec la montée en puissance des véhicules électriques. Les équipementiers devraient ainsi perdre de 13 % à 17 % de leur chiffre d'affaires rechange.
La vente de pièces détachées pour l'entretien des VE devrait baisser de 30 %.

L'impact du véhicule électrique sur le business de l'entretien sera réel dans les ateliers et donc pour ceux qui les fournissent en pièces. Ainsi, le cabinet Roland Berger estime que les VE feront baisser les ventes de pièces, par les équipementiers, de 30 %.

 

Le chiffre d'affaires des pièces de rechange devrait ainsi baisser de 13 à 17 % d'ici 2040 par rapport à 2019, en fonction de la rapidité avec laquelle se multiplieront les voitures électriques sur le marché européen, selon cette étude réalisée pour l'Association européenne des équipementiers.

 

Les électriques représentaient près de 10 % des ventes au deuxième trimestre dans l'UE, et la Commission européenne a prévu d'interdire la vente de voitures neuves à moteur essence ou diesel en 2035.

 

Les pièces liées à la complexité du moteur thermique mais aussi à la boîte de vitesse, à l'échappement, à l'admission d'essence, évidemment, connaîtront une forte baisse de leur chiffre d'affaires avec l'électrification du parc automobile. Au contraire, la demande pour les pièces liées à la suspension et les pneus pourraient augmenter, la lourdeur des véhicules électriques accélérant leur usure.

 

A lire aussi : Quel avenir pour le business de la pièce de rechange dans les réseaux de distribution ?

 

Parmi les pièces spécifiques aux électriques, l'élément le plus cher à changer sera la batterie, avec sa durée de vie de 8 à 12 ans et un prix qui pourrait rester élevé, de 3 000 à 15 000 euros. Ce marché pourrait atteindre 4 milliards d'euros en 2040 sur les électriques et les hybrides rechargeables, selon Roland Berger.

 

L'électronique de puissance, qui convertit la puissance électrique en force motrice, pourrait représenter un marché de 2 milliards d'euros. Le moteur électrique, réputé très fiable, ne représentera qu'un marché de moins d'un milliard.

 

Les constructeurs pourraient récupérer une part du marché de l'après-vente, dont ils avaient progressivement laissé 60 % à leurs sous-traitants. Certains de ces équipementiers qui n'auraient pas commencé à se diversifier dans l'électrique pourraient être menacés, selon les experts.

 

Les distributeurs de pièces détachées risquent également d'être mis en difficulté par cette baisse globale du marché, mais ils pourraient jouer un rôle important dans la récupération et le recyclage de pièces usagées.

 

Les garagistes, de leur côté, devront s'adapter et investir en matériel et en formation, jusqu'à 200 000 euros pour les garagistes de marques. Selon Roland Berger, des garages spécialisés dans les voitures électriques devraient se développer aux côtés des garages traditionnels, qui n'offriront que des réparations basiques à ces nouveaux véhicules. (avec AFP)

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