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Constructeurs

A Sochaux, Peugeot se réorganise pour améliorer sa performance

Publié le 5 septembre 2022

Par Catherine Leroy
3 min de lecture
Le handicap de performance des usines historiques de Stellantis n'est pas une fatalité. Sochaux (25), berceau de Peugeot, modifie son organisation et investit pour être parmi les sites les plus productifs du groupe.
La modernisation de l'usine Peugeot de Sochaux (25) doit lui permettre d'être dans le top 20 des sites Stellantis dans le monde.

Baisser les coûts de production de 40 %, comme l'a fixé Carlos Tavares, directeur général de Stellantis, dans son plan stratégique Dare forward 2030 n'est pas une mince affaire. Surtout dans un contexte d'inflation généralisée, de hausses des matières premières et de flambée des prix de l'énergie.

 

"Les usines d'assemblage de véhicules se retrouvent face à une pression comme elles ne l'ont jamais vécue", reconnaît Arnaud Deboeuf, chief manufacturing officer de Stellantis, le tout dans un contexte de baisse des volumes. Nous en avons fini avec le temps de la productivité par la quantité. Nous sommes clairement dans une baisse des volumes et il nous faut donc trouver une meilleure productivité pour absorber les coûts de l'électrique."

 

 

Arnaud Deboeuf, chief manufacturing officer de Stellantis.

Terminée la folie des grandeurs avec des sites de production qui s'étalent sur des centaines d'hectares, l'heure est à la rationalisation, au compactage, comme par exemple à Sochaux, dans le Doubs, le berceau de Peugeot.

 

L'usine, qui fête cette année ses 110 ans, s'est d'ailleurs fixée comme objectif de devenir le site le plus performant d'Europe pour la fabrication de SUV multi-énergies. A Sochaux, on assemble les 3008 et 5008 sur une seule ligne de production désormais contre deux auparavant, avec un volume global de plus de 200 000 unités pour une capacité globale de 400 000 véhicules. Mais la pénurie des semi-conducteurs va freiner de moitié cette possibilité. Le point mort du site se trouvant à 190 000 véhicules.

 

Une logistique des pièces empruntée à l'industrie du chocolat !

 

L'amélioration de la performance pour Sochaux passe bien sûr par un compactage des surfaces utilisées et d'ailleurs le site a récemment cédé 44 hectares au Pays de Montbéliard. Christophe Montavon, directeur général du site, dès 2019, a complètement réorganisé le bâtiment dédié à l'emboutissage avec des presses capables de frapper quatre pièces différentes en même temps.

 

Mais aussi et surtout, l'usine devient pilote pour le groupe Stellantis grâce à une toute nouvelle organisation du stockage des pièces pour les véhicules à assembler, gérée grâce à un transtockeur. "C'est une innovation spécifique à Sochaux", explique-t-il "qui permet d'obtenir un magasin complètement automatisé des petites pièces avant assemblage des véhicules et qui peut gérer 35 000 palettes. D'une hauteur de 25 mètres, ce dernier stocke et répond de manière automatique aux besoins des lignes d'assemblage à une cadence de 1 500 boîtes à l'heure."

 

Le coût de ce "robot", digne des sites logistiques d'Amazon, s'élève à 8 millions d'euros et a finalement été empruntée à l'industrie du chocolat ! Mais en dix-huit mois, selon la direction, cet investissement sera rentabilisé grâce aux flux logistiques beaucoup plus fluides et qui se traduira par une baisse de 20 % des effectifs sur cet atelier.

 

"En juin 2022, l'usine se positionnait dans le premier quart des usines du groupe en terme de qualité et dans le premier tiers au niveau des coûts de production. Cela montre le bon positionnement du site et la confiance dans sa pérennité", précise Arnaud Deboeuf.

 

L'usine, qui emploie à ce jour 6 200 salariés et près de 850 intérimaires,  doit accueillir dès 2024 l'assemblage du nouveau 3008, dans toutes ses motorisations, dont la version 100 % électrique.

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