Rétrofit : Lormauto veut installer sa Twingo à bas coût dans le paysage
A quelques mètres à peine, il y avait Distinxion et Autosphere. Si Lormauto voulait s'introduire, auprès du public lors du Mondial de l'Automobile, comme un acteur du marché des voitures d'occasion, la société normande n'aurait pas pu trouver meilleur emplacement.
Sébastien Rolo, le fondateur n'est pourtant pas un marchand. Il se positionne sur l'activité rétrofit électrique avec une spécialité pour les Renault Twingo de première génération. "Lormauto a été pensé tel un fabricant de mobilité durable", pose sans détour l'entrepreneur venu de Lisieux (14). Le choix de la citadine de Renault résulte d'une analyse des critères entre la disponibilité du produit, son coût d'acquisition et ses caractéristiques techniques.
A lire aussi : Le gouvernement débloque 20 millions d'euros pour la filière du rétrofit
Les équipes de Lormauto scrutent le net et plus précisément les pages des annonces sur Leboncoin. L'entreprise finance l'achat des Twingo aux particuliers. Elle fait ensuite entrer les voitures dans le cycle industriel qui consiste à démonter chaque exemplaire pour remettre les éléments à neuf et ajouter une chaîne de traction électrique.
De l'avis du fondateur, "l'habitacle est la seule chose qui n'est pas une commodité". Lormauto s'est donc rapproché de Forvia, l'entité issue de la fusion entre Faurecia et Hella, pour concevoir un kit standard de transformation complète de l'intérieur de la voiture. Les sièges, le tableau de bord, l'habillage des portes ou encore le système d'information, tous les éléments font l'objet d'une évolution. "Nous créons aussi une bulle de chauffage par surfaces grâce à Forvia", souligne Sébastien Rolo.
Les conducteurs pendulaires dans le viseur
Inévitablement, pour le moment, les cellules proviennent de Chine, mais la fabrication des batteries se déroule en France. En revanche, l'aluminium de la boîte de vitesses à 1 rapport vient de fonderies locales. Dans les plans de ce spécialiste du rétrofit, une usine d'assemblage des composants s'inscrit au programme. A ce jour, 20 heures sont nécessaires à la conversion.
Lormauto ne vend rien. Cela irait à l'encontre de la démarche environnementale défendue par l'entreprise. Le fondateur tient à rester propriétaire pour assumer le recyclage quand l'heure viendra. "Ne pas les vendre pour ne pas les voir être jetées", explique le dirigeant. Chaque Twingo est donc mise en location au prix unique de 200 euros par mois (sans considérer les aides disponibles).
A lire aussi : Première homologation pour Tolv
Avec une citadine dotée d'une batterie de 16 kWh, proposant 100 km d'autonomie, Lormauto veut s'adresser à une typologie de clients constituée de conducteurs pendulaires. Cela pourrait représenter une centaine de commandes en 2023. "Nous discutons avec des gens du métier pour trouver des relais de distribution, tandis que les enseignes d'entretien automobile pourraient se positionner sur les enjeux d'après-vente", explique Sébastien Rolo. L'histoire ne dit pas si les représentants de Distinxion et d'Autosphere sont venus prendre des informations.
Sur le même sujet
Laisser un commentaire
Vous devez vous connecter pour publier un commentaire.