Quand Backliz livre les secrets de fabrication de ses VEO à louer

L'aventure a démarré à l'été 2023 avec une dizaine de véhicules. Pour son premier exercice plein, Backliz a ensuite livré quelque 150 voitures à une clientèle constituée à 85 % d'entreprises installées en France (pour 15 % de particuliers). Au cours des deux années suivantes, la société lyonnaise qui propose des voitures d'occasion 100 % électriques en location longue durée espère à chaque fois doubler ses scores.
Pour remplir cet objectif, Backliz mise sur la tendance de marché. Celle-là même qui amène les flottes à opter pour des véhicules électriques dans une démarche de verdissement. La société fondée et dirigée par Giovanni Apuzzo s'est d'ailleurs rapprochée de D-Carbonize, une plateforme d'édition de bilans carbone certifiée par l'Ademe, pour produire des documents utilisables fiscalement.
"Après 32 500 km en moyenne, une voiture électrique a remboursé sa dette CO2 par rapport aux voitures thermiques. Nous privilégions donc ce type de produit dans notre offre, explique Giovanni Apuzzo. Nous sommes le premier loueur à remettre un rapport de bilan carbone car notre système accélère la décarbonation".
Main tendue à toutes les marques
L'atteinte de ses objectifs à moyen terme passera par deux éléments. D'une part, la constitution d'un stock et, d'autre part, la mainmise sur la logistique de reconditionnement. Grâce à la force du groupe Yooliz auquel il est rattaché capitalistiquement, Giovanni Apuzzo affirme "avoir les capacités financières d'acheter beaucoup de véhicules électriques sur les plateformes de remarketing BtoB pour approvisionner Backliz".
Toutes les marques l'intéressent. La diversité permettra de convaincre des clients de VN thermiques de basculer vers des VO électriques d'occasion à prix sensiblement équivalent. "Nous aimerions avoir des Renault Megane ou des BMW, mais elles ne sortent pas du circuit des constructeurs. Par ailleurs, nous sommes ouverts aux marques chinoises, mais il faut savoir comment la VR se tiendra dans le temps", explique le directeur général de Backliz.
En matière de gestion de la VR, la Caisse d'Épargne fournit des données aux équipes de Giovanni Apuzzo. Elles résultent d'un croisement d'informations livrées par Prevar, Indicata et Autobiz entre autres. "Sur cette base, nous posons notre prise de risque et nous pouvons faire nos arbitrages", résume le fondateur.
Assumer des FRE plus élevés
Pour ce qui touche à la logistique. Elle est complexe. Tous les véhicules électriques acquis par l'entreprise lyonnaise partent dans un circuit de reconditionnement. Ne disposant d'aucun foncier adapté, Giovanni Apuzzo a donc passé des accords stratégiques avec des partenaires dont les équipes se chargent au quotidien de traiter les voitures.
Ainsi, Backliz s'appuie sur Stimcar à Lyon, Toulouse, Nantes et Lille, mais aussi sur Appro Automobiles à Dagneux (01), CAT à Lyon, et pourrait bientôt confier des flux à Net&Co à Seclin (59). Des prestataires qui ont accepté de prendre en considération les demandes spécifiques de Backliz, comme le boîtier Moba pour la mesure de l'état de santé de la batterie.
En moyenne, à l'entrée des usines et ateliers de reconditionnement, ses voitures ont 28 mois et 22 177 km. À la sortie, elles ont pourtant des frais de remise en état de l'ordre de 2 000 euros, soit trois fois plus haut qu'en concession. "Nous souhaitons un reconditionnement sans compromis. Après les 168 points de contrôle et un entretien complet, les pièces d'usure sont vérifiées avec plus d'exigence qu'ailleurs", reconnaît le directeur général.
Chez Appro Automobiles, un membre de l'encadrement confirme les mesures prises pour Backliz. Quelques heures avant d'accueillir un camion de Peugeot e-208, il décrit le procédé de son donneur d'ordre dans lequel, par exemple, les pneus sont remplacés à partir de 40 % d'usure, alors qu'en temps normal, une voiture d'occasion peut se revendre avec une détérioration de 50 %.
Backliz utilise aussi ses partenaires comme des nœuds logistiques. ©Le Journal de l'Automobile
Le reconditionnement tient un rôle important car Backliz imagine au moins quatre cycles de location. Dans un schéma idéal, la voiture électrique d'occasion rejoindra une flotte, puis sera louée par un particulier, elle servira dans un troisième temps pour de l'autopartage et enfin deviendra accessible à un jeune conducteur.
Des VP à convertir en VU
Depuis peu, Backliz s'est rapproché du groupe Gruau. Ce mouvement a pour but d'orienter une partie des voitures vers l'usine de transformation en véhicules commerciaux. L'autre idée portée par Giovanni Apuzzo concerne les batteries. Il aimerait pouvoir leur redonner de la puissance au moment du reconditionnement.
À plus courte échéance, la plateforme Backliz va concrétiser des ajouts découlant de partenariats. À titre d'exemple concret, avec l'aide d'Opteven, les clients pourront profiter d'un contrat d'assistance et d'un prêt de véhicule de remplacement. "En revanche, ce sera toujours de l'auto-garantie, confie le dicteur général, car nous préférons traiter nos litiges."
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