PLD Automobile : la transmission, un moteur familial

La transmission n’est pas un vain mot au sein de la famille Leydet. L’histoire commence bien avant l’invention de l’automobile, dans les années 1870.
Dans le bureau de Philippe Leydet, président du conseil de surveillance du groupe PLD Automobile, trône fièrement une photo prise à cette époque. "Mon arrière‑grand‑père, sur une remorque à chevaux", présente Philippe Leydet. Les transports Leydet étaient nés. Une aventure qui durera trois générations, jusqu’à la fin des années 1950.
"Mon père, Pierre, s’est ensuite développé dans le camion d’occasion", raconte Philippe Leydet. C’était à une époque où les grands chantiers en Provence se multipliaient – comme celui du canal de la Durance ou, plus au nord, du barrage de Serre‑Ponçon dans les Hautes‑Alpes.
Au cours des années 1960, Pierre Leydet décide de se lancer dans la commercialisation de voitures neuves. Ayant le panneau Fiat camion, il souhaite tout naturellement se tourner vers le constructeur italien. Mais cela ne se fera pas, le concessionnaire Simca d’Aix‑en‑Provence prendra le panneau à sa place.
En feuilletant L’Argus, il découvre que Volkswagen est peu distribué en France. Il décide alors de prendre le panneau en 1966. La première année, il signe un contrat pour 66 véhicules. Près de soixante ans plus tard, le groupe de distribution PLD Automobile est l’un des plus importants – et anciens – distributeurs de la marque allemande en France.
©PLD Automobile
Une des plus anciennes concessions Volkswagen de France
Philippe Leydet, qui a transmis les commandes opérationnelles à ses deux enfants – Clément, aujourd’hui président, et Charlotte, directrice générale, arrivés respectivement en 2009 et 2019 –, a rejoint son propre père en 1981, à l’âge de 23 ans.
"J’avais ma propre entreprise, j’étais agent Volkswagen à Gardanne (13) et je dépendais de la concession d’Aix‑en‑Provence", se souvient‑il. Au fil des années, le concessionnaire accompagne le développement du groupe Volkswagen en France en prenant au début des années 1990 les panneaux Skoda et Seat, Audi ayant intégré le portefeuille du groupe dans les premières années de son arrivée en France.
Mais c’est en 1997, au décès de Pierre Leydet, que le groupe prend un nouvel élan. Philippe en reprend les rênes. Pendant trente ans, il n’aura de cesse de construire un groupe reposant sur des bases solides, bien implanté localement.
Il se développe dans le département des Bouches‑du‑Rhône et intègre de nouvelles marques, comme Toyota (1997) et Suzuki (1998), puis deux décennies plus tard, Cupra et Lexus (2018).
Une croissance raisonnée, maîtrisée et qui est toujours d’actualité, "en fonction des opportunités", glisse‑t‑il, peut‑être avec de nouvelles marques, "mais toujours en restant sur notre territoire", complète Charlotte Leydet Pouget, également responsable de l’immobilier au sein de la holding familiale. "Nous voulons rester compacts, proches de nos collaborateurs et accessibles."
Clément Leydet, Philippe Leydet (au centre) et Charlotte Leydet Pouget. ©PLD Automobile
Focus sur l’immobilier
Un sujet fondamental pour le groupe qui s’appuie sur une maîtrise de son immobilier, surtout dans une région où la pression foncière est très forte. "Au‑delà de la marque et aussi performantes soient les équipes, l’emplacement fait 40 % de l’activité d’une concession d’une marque généraliste", ajoute Philippe Leydet.
C’est pourquoi, PLD Automobile regroupe ses concessions dans des villages automobiles qui disposent d’une belle visibilité. Dernier en date, le showroom de Marseille (13) qui, sur 2 ha, regroupe Volkswagen, Toyota et Lexus, dans la zone commerciale de la Valentine.
"Plus de 40 000 véhicules passent quotidiennement devant la concession, poursuit‑il. L’emplacement permet aux clients de mémoriser le lieu, ce qui nous donne une chance supplémentaire, lorsqu’ils sont en phase d’achat, de penser à nos points de vente."
Ce nouveau site a également été l’occasion pour le groupe de diversifier son activité, un sujet qui lui est cher. Mais contrairement à ce que font certains de leurs confrères qui se lancent dans le deux‑roues ou le véhicule de loisirs, les trois actionnaires familiaux ont créé, au début des années 2020, PLD Énergie, une entité dédiée à l’équipement des concessions en panneaux solaires.
"L’objectif n’est pas de vendre de l’électricité au réseau, mais d’être autosuffisant", explique Charlotte Leydet Pouget. La concession marseillaise va ainsi recevoir 2 000 m² de panneaux solaires, qui seront dans un avenir proche raccordés à la concession Audi, située à 3 km.
Un autre projet, d’une superficie de 1 000 m², verra prochainement le jour à Marignane (13). Ce modèle pourrait‑il être commercialisé auprès d’autres concessionnaires, voire d’autres acteurs du retail ? "Pourquoi pas ?, présente Charlotte Leydet Pouget. Mais notre approche est d’avancer pas à pas en observant les résultats avant de nous lancer tous azimuts."
Le groupe a également installé 77 bornes électriques dans sa concession d’Aix‑en‑Provence, dont une partie est accessible en permanence. "Aix‑en‑Provence est un carrefour de nombreuses autoroutes, nous anticipons les futurs besoins en recharge", indique Charlotte Leydet Pouget.
Pour le groupe PLD Automobile, l’emplacement d’une concession contribue à 40 % à l’activité (ici, la concession d’Aix en Provence). ©PLD Automobile
Investir dans les start-up
Le groupe est également très impliqué dans les start‑up liées à la mobilité. "Ces investissements nous permettent de leur transmettre notre savoir‑faire commercial, tout en apprenant de leur agilité", explique Charlotte Leydet Pouget.
Le groupe a notamment investi dans Convoicar, une entreprise spécialisée dans le jockeyage, mais également dans HSL, une autre start‑up locale, qui travaille sur l’encapsulage de l’hydrogène sous forme liquide, "un projet qui nous parle en tant que distributeur de Toyota qui est très actif dans cette énergie", avance la dirigeante.
Le groupe s’est également lancé dans un nouveau métier en reprenant, il y a deux ans, sept agences Europcar dans le Var. "Il s’agit d’une activité complémentaire à celle de distributeur et qui offre beaucoup de synergies, notamment sur la partie commerciale, indique Philippe Leydet. Nous touchons aussi bien des entreprises avec la location moyenne durée, nous travaillons notamment avec l’Arsenal de Toulon, que la courte durée dans une région très touristique."
Transmettre, partager et être un acteur actif dans la vie locale ; PLD Automobile accompagne des clubs sportifs (Provence Rugby, OM), des événements culturels (Mécènes du Sud, Musiques en Jardins) ou d’intérêt général (les Bacchantes, La Marseillaise des Femmes), sans oublier les associations économiques régionales (UPE13, Vignerons de la Sainte‑Victoire).
"Nous semons en permanence pour pouvoir récolter plus tard, résume Philippe Leydet. J’ai eu de la chance que l’on me mette le pied à l’étrier, il me paraissait important de faire de même pour mes enfants."
Si c’était naturel pour Clément, Charlotte a connu d’autres expériences professionnelles avant de rejoindre son père et son frère. Elle a, en effet, travaillé pendant dix ans dans une banque privée. "Mon père avait un projet sous le coude, se rappelle‑t‑elle. Il m’a dit à l’époque qu’il était pour moi, une phrase qui voulait dire : «Si tu l’acceptes, tu embarques avec nous !»"
A‑t‑elle ressenti de la pression ? "La pression, c’est de gérer des actifs qui ont été construits par deux générations au‑dessus de moi, répond‑elle. Et toutes les décisions que nous prenons, nous le faisons pour les deux générations qui viendront après nous. Mais nous disposons d’une grande liberté dans nos choix, car nous sommes avant tout une affaire familiale, avec seulement trois actionnaires."
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