S'abonner
Distribution

PLD Automobile : la transmission, un moteur familial

Publié le 14 juin 2025

Par Christophe Bourgeois
7 min de lecture
Des premiers transports hippomobiles dans les années 1870 à l’un des plus anciens réseaux Volkswagen de France, PLD Automobile incarne une saga entrepreneuriale à la fois enracinée en Provence et tournée vers l’avenir.
Le groupe PLD Automobile, dont le fief est à Aix-en-Provence (13), vient d’inaugurer un nouveau site à Marseille. ©

La transmission n’est pas un vain mot au sein de la famille Leydet. L’histoire commence bien avant l’inven­tion de l’automobile, dans les an­nées 1870.

 

Dans le bureau de Phi­lippe Leydet, président du conseil de surveillance du groupe PLD Automobile, trône fièrement une photo prise à cette époque. "Mon arrière‑grand‑père, sur une re­morque à chevaux", présente Phi­lippe Leydet. Les transports Ley­det étaient nés. Une aventure qui durera trois générations, jusqu’à la fin des années 1950.

 

"Mon père, Pierre, s’est ensuite développé dans le camion d’occa­sion", raconte Philippe Leydet. C’était à une époque où les grands chantiers en Provence se multi­pliaient – comme celui du canal de la Durance ou, plus au nord, du barrage de Serre‑Ponçon dans les Hautes‑Alpes.

 

Au cours des années 1960, Pierre Leydet décide de se lancer dans la commerciali­sation de voitures neuves. Ayant le panneau Fiat camion, il souhaite tout naturellement se tourner vers le constructeur italien. Mais cela ne se fera pas, le concessionnaire Simca d’Aix‑en‑Provence prendra le panneau à sa place.

 

En feuil­letant L’Argus, il découvre que Volkswagen est peu distribué en France. Il décide alors de prendre le panneau en 1966. La première année, il signe un contrat pour 66 véhicules. Près de soixante ans plus tard, le groupe de distribution PLD Automo­bile est l’un des plus importants – et anciens – distributeurs de la marque allemande en France.

 

©PLD Automobile

 

Une des plus anciennes concessions Volkswagen de France

 

Philippe Leydet, qui a transmis les commandes opérationnelles à ses deux enfants – Clément, aujourd’hui président, et Char­lotte, directrice générale, arrivés respectivement en 2009 et 2019 –, a rejoint son propre père en 1981, à l’âge de 23 ans.

 

"J’avais ma propre entreprise, j’étais agent Volkswagen à Gar­danne (13) et je dépendais de la concession d’Aix‑en‑Provence", se souvient‑il. Au fil des années, le concessionnaire accompagne le développement du groupe Volkswagen en France en prenant au début des années 1990 les pan­neaux Skoda et Seat, Audi ayant intégré le portefeuille du groupe dans les premières années de son arrivée en France.

 

Mais c’est en 1997, au décès de Pierre Leydet, que le groupe prend un nouvel élan. Philippe en reprend les rênes. Pendant trente ans, il n’aura de cesse de construire un groupe reposant sur des bases solides, bien im­planté localement.

 

Il se déve­loppe dans le département des Bouches‑du‑Rhône et intègre de nouvelles marques, comme Toyota (1997) et Suzuki (1998), puis deux décennies plus tard, Cupra et Lexus (2018).

 

Une croissance raisonnée, maîtrisée et qui est toujours d’actualité, "en fonction des opportuni­tés", glisse‑t‑il, peut‑être avec de nouvelles marques, "mais toujours en restant sur notre terri­toire", complète Charlotte Leydet Pouget, également responsable de l’immobilier au sein de la holding familiale. "Nous voulons rester compacts, proches de nos collabo­rateurs et accessibles."

 

Clément Leydet, Philippe Leydet (au centre) et Charlotte Leydet Pouget. ©PLD Automobile

 

Focus sur l’immobilier

 

Un sujet fondamental pour le groupe qui s’appuie sur une maî­trise de son immobilier, surtout dans une région où la pression foncière est très forte. "Au‑delà de la marque et aussi performantes soient les équipes, l’emplacement fait 40 % de l’activité d’une conces­sion d’une marque généraliste", ajoute Philippe Leydet.

 

C’est pourquoi, PLD Automobile regroupe ses concessions dans des villages automobiles qui dis­posent d’une belle visibilité. Der­nier en date, le showroom de Marseille (13) qui, sur 2 ha, re­groupe Volkswagen, Toyota et Lexus, dans la zone commerciale de la Valentine.

 

"Plus de 40 000 véhicules passent quoti­diennement devant la concession, poursuit‑il. L’emplacement per­met aux clients de mémoriser le lieu, ce qui nous donne une chance supplémentaire, lorsqu’ils sont en phase d’achat, de penser à nos points de vente."

 

Ce nouveau site a également été l’occasion pour le groupe de diversifier son activité, un sujet qui lui est cher. Mais contrairement à ce que font certains de leurs confrères qui se lancent dans le deux‑roues ou le véhicule de loisirs, les trois ac­tionnaires familiaux ont créé, au début des années 2020, PLD Éner­gie, une entité dédiée à l’équipe­ment des concessions en pan­neaux solaires.

 

"L’objectif n’est pas de vendre de l’électricité au réseau, mais d’être autosuffisant", explique Char­lotte Leydet Pouget. La conces­sion marseillaise va ainsi recevoir 2 000 m² de panneaux solaires, qui seront dans un avenir proche raccordés à la concession Audi, si­tuée à 3 km.

 

Un autre projet, d’une superficie de 1 000 m², verra pro­chainement le jour à Marignane (13). Ce modèle pourrait‑il être commercialisé auprès d’autres concessionnaires, voire d’autres acteurs du retail ? "Pourquoi pas ?, présente Charlotte Leydet Pouget. Mais notre approche est d’avancer pas à pas en observant les résul­tats avant de nous lancer tous azimuts."

 

Le groupe a également ins­tallé 77 bornes électriques dans sa concession d’Aix‑en‑Provence, dont une partie est accessible en permanence. "Aix‑en‑Provence est un carrefour de nombreuses autoroutes, nous anticipons les fu­turs besoins en recharge", indique Charlotte Leydet Pouget.

 

Pour le groupe PLD Automobile, l’emplacement d’une concession contribue à 40 % à l’activité (ici, la concession d’Aix en Provence). ©PLD Automobile

 

Investir dans les start-up

 

Le groupe est également très impli­qué dans les start‑up liées à la mo­bilité. "Ces investissements nous permettent de leur transmettre notre savoir‑faire commercial, tout en apprenant de leur agilité", ex­plique Charlotte Leydet Pouget.

 

Le groupe a notamment investi dans Convoicar, une entreprise spécialisée dans le jockeyage, mais également dans HSL, une autre start‑up locale, qui travaille sur l’encapsulage de l’hydrogène sous forme liquide, "un projet qui nous parle en tant que distributeur de Toyota qui est très actif dans cette énergie", avance la dirigeante.

 

Le groupe s’est également lancé dans un nouveau métier en repre­nant, il y a deux ans, sept agences Europcar dans le Var. "Il s’agit d’une activité complémentaire à celle de distributeur et qui offre beaucoup de synergies, notamment sur la partie commerciale, indique Philippe Leydet. Nous touchons aussi bien des entreprises avec la location moyenne durée, nous tra­vaillons notamment avec l’Arsenal de Toulon, que la courte durée dans une région très touristique."

 

Transmettre, partager et être un acteur actif dans la vie locale ; PLD Automobile accompagne des clubs sportifs (Provence Rug­by, OM), des événements cultu­rels (Mécènes du Sud, Musiques en Jardins) ou d’intérêt général (les Bacchantes, La Marseillaise des Femmes), sans oublier les associations économiques régio­nales (UPE13, Vignerons de la Sainte‑Victoire).

 

"Nous semons en permanence pour pouvoir ré­colter plus tard, résume Philippe Leydet. J’ai eu de la chance que l’on me mette le pied à l’étrier, il me paraissait important de faire de même pour mes enfants."

 

Si c’était naturel pour Clément, Charlotte a connu d’autres expé­riences professionnelles avant de rejoindre son père et son frère. Elle a, en effet, travaillé pendant dix ans dans une banque privée. "Mon père avait un projet sous le coude, se rappelle‑t‑elle. Il m’a dit à l’époque qu’il était pour moi, une phrase qui voulait dire : «Si tu l’acceptes, tu embarques avec nous !»"

 

A‑t‑elle ressen­ti de la pression ? "La pression, c’est de gérer des actifs qui ont été construits par deux générations au‑dessus de moi, répond‑elle. Et toutes les décisions que nous pre­nons, nous le faisons pour les deux générations qui viendront après nous. Mais nous disposons d’une grande liberté dans nos choix, car nous sommes avant tout une af­faire familiale, avec seulement trois actionnaires."

 

Vous devez activer le javacript et la gestion des cookies pour bénéficier de toutes les fonctionnalités.
Partager :

Sur le même sujet

Laisser un commentaire

cross-circle