Électrique d’occasion : croissance confirmée, vigilance sur la rotation

Le segment des voitures électriques d'occasion vient de boucler un trimestre satisfaisant. Tant sur le plan quantitatif que qualitatif, selon l'étude des statistiques compilées par Mobilians et l'Avere auprès de AAA Data. Elles démontrent que plusieurs indicateurs clés ont évolué dans le bon sens vis-à-vis du troisième trimestre 2024 comme du deuxième trimestre 2025.
D'abord, les volumes de revente sont repartis à la hausse. Après le tassement du deuxième trimestre (à près de 39 900 unités), la France a sérieusement approché la barre des 44 000 remises en circulation de voitures électriques au cours du troisième trimestre 2025. Factuellement, le marché tricolore a ainsi bondi de 10 % entre les deux périodes. En comparaison à l'an passé, la croissance est bien plus nette, de l'ordre de 20,8 %.
Les pros gardent la main
Cette progression découle du comportement d'achat des particuliers. Entre le deuxième et le troisième trimestre 2025, ce canal est passé de quelque 33 600 à 38 000 acquisitions, soit 13,2 % supplémentaires. Alors que dans le même temps, les clients BtoB, qu'il s'agisse des flottes ou des professionnels de l'automobile, ont réduit leur consommation.
Chez les particuliers, l'été 2025 a marqué le franchissement d'un palier. Désormais, plus d'un client sur trois (34 % contre 31 % au T2 2025) a choisi de financer sa voiture électrique d'occasion avec une formule de financement. Exprimé autrement, 12 909 exemplaires ont repris la route en restant en quelque sorte attachés au point de vente.
Il faut dire que les voitures électriques de moins de cinq ans sont encore très largement commercialisées au travers des enseignes. Selon l'étude de Mobilians-Avere, cette part reste à 84 %, contre 76 % pour les voitures thermiques (essence et diesel) de la même tranche d’âge.
À titre de comparaison, le canal du CtoC n’a permis que 6 276 transactions au cours du troisième trimestre 2025. Un volume en gain de 52 % sur un an, mais toujours douze fois inférieur à ce que AAA Data constate pour les modèles thermiques.
Une rotation qui s'abîme
Pour garder la main sur le marché des voitures électriques d'occasion, les professionnels font jouer un stock conséquent. Celui-ci a d'ailleurs encore gonflé au cours du trimestre tout juste écoulé. AAA Data estime que la réserve a dépassé les 58 900 unités, soit 2 % de plus que lors de la photographie du deuxième trimestre.
Ce qui importe, c'est la rotation. Cet indicateur s'est dégradé au troisième trimestre. En se fondant sur la première déclaration d'achat par un garage et l'édition du certificat d'immatriculation pour un client final, AAA Data calcule qu'il faut en moyenne 160 jours pour écouler une électrique d'occasion tous âges confondus (139 jours pour une thermique). Au T2 2025, cette durée avait été abaissée à 151 jours. Mais elle grimpait encore à 166 jours au T3 2024.
Des disparités importantes subsistent entre les segments de véhicules. En électrique, il vaut mieux avoir des SUV du segment D (135 jours de rotation moyenne) que des voitures du segment A (158 jours en moyenne) ou du segment B (160 jours). Autant de catégories de produits qui ont tout de même vu leur rotation s'abîmer d'un trimestre à l'autre.
Cette méthode de calcul de AAA Data prend, de fait, en considération toutes les étapes de remarketing et d'échanges BtoB, incluant des effets de délais logistiques. L'exposition dans le dernier point de vente avant remise à la route se veut plus courte. Au troisième trimestre, il fallait 140 jours en moyenne à une force commerciale pour écouler un VE d'occasion. Il n'y a pas matière à se réjouir, car neuf jours de moins étaient nécessaires au T2 2025.
Mini au top, DS3 Crossback en flop
Certains modèles de voitures électriques sont de véritables bonbons. Dans leur étude, les trois partenaires listent les dix véhicules qui se revendent le plus vite en théorie. La championne toutes catégories n'est autre que la Mini électrique de 3e génération. Il faut en moyenne 45 jours pour trouver un client. Surtout 53 % des exemplaires atteignent ce niveau de rapidité, alors que seuls 17 % des Tesla Model 3 tiennent la moyenne des 43 jours de rotation constatée.
S'il y a des tops, il y a des flops aussi. Il s'agit des voitures dont la rotation est non seulement lente, mais concerne aussi un grand nombre d'exemplaires. La DS3 Crossback demande un travail de 252 jours en moyenne (73 % des VO ne partent pas avant). Derrière, les Nissan Leaf II 40 ressortent en 238 jours (64 % des VO ne partent pas avant) et les Hyundai Kona campent 211 jours en moyenne dans les stocks (64 % des VO ne partent pas avant).
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