Gemy va doubler la mise avec Autoprepar

Le groupe Gemy persiste dans sa stratégie de recours à des usines de reconditionnement de voitures d'occasion. Pour preuve, il vient de déposer la demande de permis de construire d'un second site, auprès de la mairie de Plumelin, dans le département du Morbihan.

Cette nouvelle structure sera placée dans le giron d'Autoprepar, la filiale du groupe de distribution en charge de l'exploitation commerciale du service de reconditionnement. Imaginé en partant d'une feuille blanche, le futur bâtiment reprendra les principaux codes et mécanismes de la première implantation de Villevêque, près d'Angers (49).

Autoprepar reconditionne environ 10 000 voitures par an. (©Gemy/Autoprepar)

Le terrain à occuper s'étend sur une superficie de 23 500 m2. L'usine à proprement parlé couvrira 2 500 m2. En termes de capacité de stockage, Autoprepar disposera de plus de 600 places pour des voitures d'occasion en attente de préparation ou de livraison. Des chiffres assez similaires à ceux du site angevin. A fin 2024, quelque 30 personnes devraient déjà y travailler, confie Reynald Castel, le directeur d'Autoprepar. A terme, la structure compte employer 60 techniciens.

Ce deuxième site doit permettre au groupe de distribution de s'ouvrir à plus de clients, sans faire exploser les coûts. "Nous voyons les frais de transport s'envoler. Cela devient de moins en moins viable économiquement de déplacer des véhicules sur de longues distances pour profiter de la mutualisation des infrastructures de reconditionnement", synthétise le directeur d'Autoprepar.

Une appétence croissante

Une annonce qui tombe à point nommé, puisque la filiale Autoprepar célèbre cette année ses 20 ans d'existence. Connue d'abord sous la dénomination de Gemy VO, elle avait jeté à l'époque les bases d'une activité de reconditionnement qui attend encore son âge d'or.

"Notre service de reconditionnement est rentable aujourd'hui, confie Reynald Castel, encore faut-il respecter le bon dimensionnement". Avant d'acter la création du site de Plumelin, les potentiels clients ont été sondés. Leur réaction à cette proposition a conforté le groupe Gemy dans son choix de dupliquer le modèle.

Là aussi donc, Autoprepar traitera les véhicules d'occasion des concessions du groupe, mais aussi ceux de clients extérieurs. Les loueurs, les gestionnaires de flotte et des groupes de distribution tiers ont pris l'habitude de faire appel au prestataire. "Il y a maintenant une population qui accepte de confier ses véhicules à reconditionner pour optimiser les flux à l'après-vente et pour avoir une garantie de qualité dans un délai contenu", observe Priam Puca, directeur commercial de la filiale de Gemy. Il rapporte que certains comptent parmi les clients d'Autoprepar depuis une décennie, à l'instar d'Arval.

"De l'épicerie industrielle"

A Villevêque, l'expérience montre que la moitié de l'activité provient du groupe Gemy. En termes de catégories de clients, les concessions (du groupe et extérieures) y acheminent 60 % du trafic, contre 40 % de VO arrivant de loueurs et de flottes. "Les concessionnaires sont volatiles, nous nous appuyons sur la régularité des loueurs pour provisionner la charge", explique Reynald Castel.

Dans l'usine angevine, les équipes se relaient. Les portes du bâtiment de 2 200 m2 ne se ferment jamais. En fonctionnant en 3 rotations de 8 heures, Autoprepar peut reconditionner 10 000 voitures d'occasion par an. Le délai moyen de traitement entre l'arrivée sur site et le retour à l'expéditeur avoisine les 6 jours.

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La communication est primordiale, insiste Reynald Castel. En homme d'industrie plus que d'automobile, il a collaboré avec une autre filiale du groupe Gemy, Progicar. Spécialisée dans l'édition de logiciels métier pour les professionnels de l'automobile, cette branche a créé Progicar Remarket pour superviser toutes les étapes de reconditionnement de l'usine.

Un logiciel qui sert également d'interface avec les clients d'Autoprepar, dont les responsables VO du groupe Gemy. Dès réception et expertise du véhicule, le devis de reconditionnement transite par ce canal. En retour, les donneurs d'ordre formulent leurs demandes spécifiques et ajustent les travaux en fonction du coût ou des besoins. "Nous pouvons ainsi faire de l'épicerie industrielle", apprécie Reynald Castel.

Amélioration continue

Le directeur de la filiale tient un discours identique à celui de son homologue du CRVO de Lens (62), propriété du groupe Emil Frey France. A savoir que la polyvalence des collaborateurs est un paramètre clé. Sous le toit d'Autoprepar, le personnel est issu du groupe Gemy et de recrutements extérieurs. Chacun ayant la possibilité d'intervenir sur plusieurs postes de la chaîne.

Les chargés d'expertises savent aussi passer à l'étape de la mécanique. Les carrossiers alternent avec le rôle de préparateurs. Les convoyeurs ont été formés à la prise de photographies en bout de chaîne. Les exemples sont nombreux. En plus de préserver des effets néfastes d'une absence fortuite, "cela aide à contrer les effets de pénibilité, car les muscles sont sollicités différemment", constate Reynald Castel.

Reynald Castel, directeur d'Autoprepar. (©Gemy/Autoprepar)

Ancien du groupe Manitou, spécialiste en matériels de manutention, arrivé à la tête d'Autoprepar en 2019, ce dernier a amené quelques process issus de l'usine de fabrication qu'il dirigeait auparavant. Parmi les idées concrétisées, il y a celle du prélèvement statistique. De manière aléatoire, Reynald Castel et son directeur des opérations interceptent un véhicule en bout de chaîne et, avec toutes les personnes impliquées dans son reconditionnement, font une analyse critique.

"Nous croyons à la méthode d'amélioration continue, explique le directeur. Par ce moyen, nous permettons aux collaborateurs de partager et de trouver des axes de progression. Ils peuvent aussi mettre en avant un point faible et demander une formation".

D'amélioration, il en est question aussi dans l'usine. Une responsable de veille et méthode a été nommée. En lien avec les fournisseurs de matériel et au fait des dernières actualités, il projette Autoprepar vers les prochaines étapes. C'est ainsi que le studio photo va adopter un éclairage plus en phase avec les tendances. Dans un avenir proche, il sera aussi question de peintures UV. "Tout comme l'humain, l'outil doit évoluer pour que les deux s'accordent au maximum", défend-il.