Voitures électriques, bornes de recharge et Gafa au menu de l'étude KPMG
L'étude annuelle publiée par KPMG révèle que les dirigeants du monde de l'automobile s'attendent à de profondes évolutions dans leurs activités d'ici 5 à 10 ans. "Les constructeurs automobiles ont rarement été confrontés à un tel éventail de changements technologiques et commerciaux depuis l'aube de l'industrie automobile il y a 130 ans, peut-on lire en introduction de cette 22e édition. Taxis volants, voitures par abonnement, bornes de recharge VE omniprésentes et rapides, nouveaux acteurs venant des sociétés de technologie américaine ou chinoise, ce sont quelques-uns des développements auxquels nous pouvons nous attendre au cours des 10 prochaines années."
Une confiance relative
Selon l'étude, 53 % des cadres dirigeants d’entreprises dans l’industrie automobile sont confiants en l’avenir ; ils estiment que cette activité sera source de profits dans les cinq ans à venir. Mais derrière cette donnée, se cachent des différences régionales importantes. Les Américains sont plus confiants, tandis que les Européens le sont beaucoup moins, les Asiatiques étant entre les deux. Dans le détail, 66 % des Américains ont exprimé leur confiance dans l’avenir de l’automobile, contre seulement 55 % en Chine et 49 % en Allemagne. A l'extrême opposé, 70 % des cadres français sont quelque peu ou extrêmement préoccupés par les perspectives de croissance rentable dans l'automobile.
"En Europe, la pression politique des enjeux liés à l’environnement et à la course à une économie bas carbone met à rude épreuve les business models, mais elle offre également de formidables opportunités pour tester de nouvelles offres de mobilité, analyse Laurent des Places, associé et responsable du secteur automobile chez KPMG France. Les équipementiers semblent avoir perdu contrôle de leurs agendas technologiques et ils doivent reconstruire leurs avantages concurrentiels. Pourtant, l'Europe est un laboratoire fascinant des nouvelles mobilités, et réussir ici, c'est assurer l'avenir de ces innovations."
Un VE sur deux d'ici 2030
Les sondés estiment que la part des véhicules électriques (VE) va augmenter de façon exponentielle d’ici 2030. Sur les marchés matures plus la Chine, ils prévoient qu'ils représenteront une vente sur deux contre 40 % au Brésil et en Inde. Ils considèrent que le coût des VE sera similaire à celui des véhicules thermiques ; selon eux, le marché de l'électrique pourra même se développer sans les aides gouvernementales, même s'ils sont dans leur grande majorité favorables à ces aides. Surtout, l’étude montre que le VE ne pourra vraiment se développer que si les bornes à recharge augmentent rapidement. 77 % des sondés estiment que la durée de charge acceptable par les automobilistes ne doit pas dépasser les 30 minutes.
GAFA comme nouveaux entrants
Concernant la distribution, les dirigeants observent que les habitudes de consommation évoluent. Ils s’attendent à ce que la majorité des automobilistes achètent leur voiture en ligne ; 75 % d’entre eux estiment d’ailleurs que plus de 40 % des voitures seront vendues directement par le constructeur d’ici 2030. Surtout, ils pensent que l’expérience client dans l’acte d’achat et dans l’usage du véhicule sera plus importante que le modèle lui-même et ses performances. Derrière cette évolution de distribution, se cache la course à la donnée. 43 % des sondés projettent de vendre cette donnée à d’autres acteurs, comme les compagnies d’assurance.
Cette étude porte également sur les profondes évolutions que pourraient connaître l’industrie automobile avec l’arrivée de nouveaux entrants, de la voiture autonome, voire des voitures volantes. A la question "Pensez-vous que les plus importantes sociétés technologiques pourraient intégrer le marché avec leurs propres modèles ?", Google, Apple, Amazon et le chinois Huawei sont cités positivement par respectivement, 62, 60, 58 et 56 % des sondés. Sur les voitures autonomes, 65 % des américains estiment qu’elles pourraient se développer d’ici 2030, suivis de près par les Chinois (64 %), tandis que les Européens ne sont que 55 % à le penser. Enfin, sur les véhicules volants (eVTOLs – electrical vertical takeoff and landing vehicles), 40 % des sondés s’attendent à ce que ce marché décolle entre 2030 et 2035.
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