Une journée à haut risque pour la rémunération de Carlos Tavares
Il va y avoir de l'ambiance cet après-midi pendant l'assemblée générale des actionnaires du groupe Stellantis. Les années se suivent et parfois se ressemblent. Comme en 2022, les salaires de Carlos Tavares et de John Elkann seront sous les feux de la rampe.
Trois agences de conseil aux investisseurs appellent les actionnaires de Stellantis à voter contre cette rémunération qui pourrait s'élever à 36,5 millions d'euros au titre de 2023. Dans le détail, Carlos Tavares ne va pas toucher l'intégralité de cette somme cette année. Il bénéficiera, dans un premier temps, de 23,5 millions d'euros.
La hausse de sa rémunération est liée au versement d'une prime de dix millions d'euros pour la transformation du groupe créé en 2021 avec la fusion de PSA et de Fiat-Chrysler. Celle-ci intègre également des pensions de retraite qui seront versées sur le long terme.
Elle comprend mais aussi des bonus attribués seulement s'il est au rendez-vous d'objectifs fixés pour 2025, dernière année de son mandat actuel à la tête du constructeur.
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Avec ses 14 marques dont Peugeot, Citroën, Fiat, Dodge ou Opel, Stellantis a publié le 15 février 2024 un nouveau bénéfice record de 18,6 milliards d'euros pour 2023, en hausse de 11 % sur un an. Son chiffre d'affaires s'approche des 190 milliards d'euros.
"Un contrat, comme un joueur de foot"
Interrogé lors d'une visite à l'usine de Tremery, qui produit notamment des moteurs électriques pour les marques du groupe, Carlos Tavares s'est justifié de ce salaire comparable à celui de dirigeants de multinationales américaines.
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"C'est une dimension contractuelle entre l'entreprise et moi, comme pour un joueur de foot ou un pilote de Formule 1. 90 % de mon salaire est fait par les résultats de l'entreprise, donc cela prouve que les résultats de l'entreprise ne sont apparemment pas trop mauvais", a-t-il précisé. "Si vous estimez que ce n'est pas acceptable, faites une loi ou modifiez la loi et je la respecterai".
Le siège social de Stellantis étant situé aux Pays-Bas, l'assemblée générale se déroulera à Amsterdam à partir de 14 heures. En France, le vote des actionnaires sera purement consultatif.
Le débat sur la rémunération de Carlos Tavares se répète
Déjà en 2022, l'assemblée générale de actionnaires avait voté contre la rémunération de Carlos Tavares et John Elkann. A cette époque, le directeur général du constructeur s'était vu attribuer, au titre de l'exercice 2021, une somme de 19 millions d'euros environ. Celle-ci se composait de deux millions de salaire fixe et 1,7 million de prime exceptionnelle. Le solde étant constitué surtout d'éléments de rémunération variable liés à la performance.
Les actionnaires avaient rejeté cette rémunération. Avant de la valider pour 2022 à près de 80 %, après un changement des règles.
Cette année, les actionnaires du groupe recevront autour de 7,7 milliards d'euros pour l'exercice 2023. Le premier actionnaire de Stellantis est la holding Exor de la famille Agnelli (14,2 %). La famille Peugeot détient 7 % des actions et l’État français, via Bpifrance, 6 %.
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