Renault veut prendre le contrôle d’Indra Automobile Recycling
L’économie circulaire apparaît, plus que jamais, comme une priorité pour le groupe Renault. Le constructeur souhaite, en effet, mettre la main sur Indra Automobile Recycling, coentreprise qu’il détient depuis 2008 aux côtés du groupe Suez.
Cette prise de contrôle a été notifiée auprès de l’Autorité de la concurrence qui précise, dans une notification, que l’acquisition "franchit les seuils de contrôle des concentrations prévus par les dispositions des articles […] du Code de commerce relatifs à la concentration économique".
Si l'opération reste donc soumise à l'approbation de l'autorité administrative, elle témoigne malgré tout des velléités du groupe Renault sur le marché de l’économie circulaire.
Pour mémoire, le constructeur s’est illustré en 2022 avec la création de sa filiale The Future is Neutral, dédiée à cette activité. À l’époque, le Losange avait d’ailleurs indiqué que l’entité disposerait d’une enveloppe de 500 millions d’euros pour investir dans de nouveaux développements.
Renault resserre ses liens avec le réseau Indra
En prenant la main sur Indra Automobile Recycling, Renault resserrerait son emprise sur le réseau qui fédère aujourd’hui quelque 330 centres VHU. Un atout stratégique alors que les constructeurs automobiles doivent répondre aux exigences de la filière à responsabilité élargie des producteurs (REP), dans le cadre de la loi Agec.
Cette nouvelle réglementation oblige les "metteurs en marché" à s’organiser pour recycler leurs produits, en les dirigeant vers les filières adéquates.
Alors que la majeure partie des marques ont fait le choix du système individuel, Renault a confié à Indra le soin de mettre en œuvre son propre dispositif. Et donc de l’accompagner afin d’atteindre les objectifs (taux de collecte, de recyclage, de réutilisation, récupération des fluides frigorigènes…) édictés par le dispositif réglementaire actuel.
A lire aussi : Florence Bailleul, Indra Automobile Recycling : "Mieux recycler devient un enjeu national"
Rappelons que la mise en place de cette filière REP pour le traitement des VHU suscite l’inquiétude chez certains démolisseurs. La Fédération des entreprises de recyclage (Federec) a notamment contesté ce dispositif, estimant qu’il offre aux constructeurs un "terrain propice à un abus de position dominante ou à une entrave à la liberté d'entreprendre".
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