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Constructeurs

Renault a acté la fin de son moteur F1

Publié le 1 octobre 2024

Par Christophe Jaussaud
3 min de lecture
Les moteurs de Formule 1 à Viry-Châtillon (91), c’est fini ! Renault a acté, le 30 septembre 2024, la fin de 48 ans d’histoire pour économiser 120 millions d’euros. Le constructeur souhaite transformer ce site en "centre d'excellence en ingénierie et haute technologie". Cocasse lorsque l’on quitte la F1 qui est censée représenter la pointe de la technologie dans l’automobile.
alpine fin des moteurs F1 Viry-Châtillon (91)
Renault ne fabriquera plus de moteurs de F1. Acheter un moteur à Mercedes ne lui coûtera que 17 millions d’euros. ©Alpine

Cette fois c’est officiel : Renault abandonne son moteur de Formule 1. Une page va se tourner à Viry-Châtillon (91). Ce site va devenir "centre d'excellence en ingénierie et haute technologie" dès fin 2024. Il sera rebaptisé l'Hypertech Alpine.

 

"Les activités F1 de Viry, hors développement d'un nouveau moteur, sont maintenues jusqu'à la fin de la saison 2025", ajoute le groupe dans un communiqué.

 

Les salariés de Viry avaient pourtant fait des propositions. Ils souhaitaient notamment participer à la saison 2026 afin de pouvoir prouver que le moteur en cours de développement était bon. La proposition contenait aussi une voie de sortie pour la direction si les résultats n’étaient pas au rendez-vous une fois la voiture éprouvée au cours de la saison 2026.

 

48 ans d’histoire rayés de la carte

 

Avec cette décision, Renault, qui ne motorise actuellement qu'Alpine en F1, va tourner la page de 48 ans d'histoire quasi ininterrompue avec le championnat. Détenant un des plus beaux palmarès de la F1 depuis son arrivée en 1977, le groupe français a décroché, en tant que motoriste, douze titres de champion du monde des constructeurs et onze couronnes mondiales chez les pilotes.

 

Certes, les résultats ne sont pas vraiment au rendez-vous depuis son retour en 2016 en tant qu’écurie à part entière, mais la décision apparaît radicale à l’heure où Alpine compte sur la F1 pour son déploiement mondial. Les plus cyniques y verront simplement que le marketing a définitivement pris le pouvoir en F1, comme ailleurs.

 

120 millions d’euros d’économie

 

La décision de Renault actée, Alpine, dont les châssis continueront d'être fabriqués à Enstone (Angleterre), pourrait signer un accord pour 2026 avec Mercedes, à l'aube d'une nouvelle réglementation moteur qui entrera en vigueur à cette date.

 

Le coût d'achat d'un moteur auprès d'un motoriste extérieur étant limité à 17 millions d'euros, la direction de Renault table sur une économie de l'ordre de 120 millions d'euros par an.

 

A lire aussi : Renault ne sera plus motoriste de F1

 

La direction du groupe avait informé, fin juillet 2024, les représentants du personnel de son souhait de transformer son usine de Viry-Châtillon. Sa décision devrait toucher plus de 300 salariés, mais aussi de nombreux sous-traitants d'Alpine. Les choses vont d'ailleurs aller vite : "au 1er janvier 2025, le nombre de personnes sur le site va passer de 500 à 334, avec la fin de contrats de nombreux prestataires" fait savoir le CSE d'Alpine Racing.

 

Le porte-parole des salariés a d'ailleurs indiqué à l'AFP que leurs représentants avaient voté à l'unanimité contre la décision, un avis défavorable qui ne bloquera pas le projet. Tous les salariés concernés devraient se voir proposer un poste dans d'autres secteurs d'activités du groupe, avait indiqué la direction de la marque début septembre à l'AFP.

 

Dans sa branche sports mécaniques, outre la F1, le groupe est aussi engagé en championnat du monde d'endurance (WEC) avec Alpine et participera à l'édition 2025 du Dakar avec Dacia. Ces activités resteront à Viry qui se verra confier d’autres missions. Les salariés travailleront sur la future supercar Alpine ou feront de la R&D sur les batteries, notamment sur les batteries solides.

 

Fuite des talents

 

Renault souhaite aussi créer une "veille technologique F1" mais pas sûr que cela retienne grand monde. "Sans F1, il n'y a plus d'excellence technologique dans les compétences et on risque une fuite de nos talents", déplorait fin août Olivier Loret, secrétaire du Comité social et économique (CSE) du site de Viry-Châtillon, interrogé par l'AFP.

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