Normes CO2 : les syndicats de Stellantis s’inquiètent

Les organisations syndicales alertent. Dans un communiqué commun, la CFE-CGC, FO et la CFTC de Stellantis s’inquiètent des objectifs imposés par l’Union européenne pour 2035. "Une approche dogmatique de la transition écologique ferait peser un risque considérable sur l’emploi, les sites industriels et les territoires", soutiennent-elles. Les syndicats réitèrent toutefois à plusieurs reprises leur soutien à la volonté de décarboner l’automobile.
Pour la CFE-CGC, FO et la CFTC, la transformation du secteur doit s’appuyer sur une "programmation réaliste, maîtrisée et socialement responsable" afin de protéger les emplois de la filière en France et en Europe. C’est cet enjeu qui motive leur prise de position. Les trois organisations s’appuient sur l’étude paritaire Xerfi encadrée par l’Edec, qui estime que 75 000 emplois sont menacés sur le Vieux Continent, en plus des 40 000 déjà perdus. "Les 37 000 salariés français du groupe Stellantis Auto-SAS risquent d’être les victimes d’une transition énergétique irréaliste, et nous le refusons", s’alarment-elles.
Dans leur communiqué, les organisations syndicales jugent "peu réaliste" la trajectoire réglementaire européenne. Elles estiment qu’un arrêt des ventes de véhicules thermiques à l’horizon 2035, sans accompagnement, paraît intenable. "Le consommateur n’est pas au rendez-vous du «tout électrique», avec une part de marché des véhicules 100 % électriques limitée à environ 16 % pour les VP", ajoutent-elles.
Les propositions de la CFE-CGC, FO et la CFTC
Alors que la Commission européenne doit rendre ses décisions le 10 décembre 2025, les syndicats de Stellantis souhaitent que certaines politiques industrielles soient adoptées, des mesures déjà soutenues pour la plupart par la filière. "L’examen anticipé de la clause de révision de la réglementation pour 2035 constitue une fenêtre d’opportunité urgente pour réaligner l’ambition climatique, la compétitivité industrielle et les réalités du marché", soulignent-ils.
Les organisations demandent, dans un premier temps, une réelle flexibilité et diversité technologique dans la réglementation afin d’éviter le "tout-électrique". Elles souhaitent une approche basée sur une analyse du cycle de vie plutôt que sur les seules émissions à l’échappement.
Cela implique d’inclure, au-delà des véhicules à batterie, les modèles hybrides rechargeables, les e-fuels ou encore les véhicules dotés de prolongateurs d’autonomie. "Il est également nécessaire de définir une trajectoire réglementaire spécifique pour les véhicules utilitaires légers (VUL) et d’introduire des mécanismes de lissage pour les objectifs 2030 (2028-2032) sur les véhicules particuliers (VP)", ajoutent les organisations syndicales.
Pour la CFE-CGC, FO et la CFTC, il est également essentiel que l’Union européenne adopte des mesures de contenu local ou européen minimum. Elles y voient un "enjeu de souveraineté majeur", censé défendre la compétitivité face à la Chine. Les trois organisations soutiennent aussi, à l’image de la proposition du rapport Draghi, un renforcement de la compétitivité européenne à l’aide d’un plan de sauvegarde et de reconversion des emplois.
Sur le même sujet
Laisser un commentaire
Vous devez vous connecter pour publier un commentaire.
