Moteur EA7 : Renault pourrait évincer Valeo au profit d'un équipementier chinois

À moins que le contenu local vienne profondément bouleverser les choses, il semble illusoire de vouloir s'approcher du niveau de compétitivité des chinois, sans faire appel à eux.
Par "eux", il faut comprendre les équipementiers chinois. Car leur offensive est réelle, au-delà des batteries. Les allées du salon de Munich, en septembre dernier, pouvaient en témoigner.
Dans sa volonté de soigner sa compétitivité, notamment face aux constructeurs chinois, il semble que Renault ait décidé d'aller plus avant dans cette éventualité. Le but affiché par le français étant de réduire de 40 %, grâce à plusieurs leviers, les coûts des prochains véhicules électriques.
Il faut dire que le français a pu "goûter" à l'efficacité chinoise lors du développement de la Twingo dans son centre de R&D de Shanghai, l'ACDC.
Un stator à épingle chinois ?
Faut-il y voir un lien, mais toujours est-il que Renault réfléchirait, selon des sources interrogées par Reuters, à remplacer Valeo par un fournisseur chinois pour la fourniture du stator à fil de cuivre en épingle de son prochain moteur électrique, l'E7A.

Une illustration du moteur EA7 qui devrait être sur le marché en 2028. ©Renault
"Le projet de moteur E7A ne se faisant plus avec Valeo, celui-ci va être totalement fait en interne sur l'ensemble de la chaîne de valeur, hormis le stator qui pourrait être acheté à un chinois", a expliqué l'une des deux sources à l'agence.
Selon elles, ce choix s'explique par une question de coût, la Chine étant parvenue à proposer une offre très compétitive sur ce type de composant aussi.
"Un partenaire chinois est une possibilité", a indiqué une porte-parole d'Ampere, avant d'ajouter que le choix du prestataire n'est pas encore arrêté. "Le processus est encore en cours", a-t-elle ajouté en précisant que même dans le cas d'un fournisseur chinois, "on étudie la possibilité d'une localisation en France" du stator.
Toujours fabriqué à Cléon
Cette troisième génération de machine électrique, sans aimant ni terres rares, resterait produite à Cléon (76), comme l'actuel E6A ou le moteur arrière (7DL) de l'Alpine A 390, mais serait donc un peu moins made in France.

Le site de Cléon produit aussi le moteur arrière (7DL) de l'Alpine A390. ©Alpine/Thibaud Chevalier/Planimoteur
Il faut aussi préciser que ce futur moteur sera équipé de modules en carbure de silicium venant du franco-italien STMicroelectronics pour les systèmes de puissance et de refroidissement de l'onduleur.
Ce moteur électrique devrait être une réalité commerciale en 2028 sur la prochaine génération de véhicules compacts du losange avec une puissance annoncée de 200 kW. Cette génération de modèles reposera aussi sur une architecture 800 V, bien plus performante sur les temps de recharge.
Valeo n'abandonne pas le projet
Malgré ce changement, Valeo poursuivrait les travaux sur le sujet et se serait rapproché de son confrère allemand Mahle pour développer son propre moteur sans aimant. Le projet, baptisé iBEE, pourrait lui aussi arriver sur le marché en 2028.
L'équipementier français irait encore plus loin que dans le projet avec Renault, puisque son moteur afficherait des puissances comprises entre 220 et 350 kW mais embarquerait surtout un rotor faisant appel à une alimentation par induction.
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