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Constructeurs

Mitsubishi reste en Europe grâce à la production de deux modèles par Renault

Publié le 10 mars 2021

Par Catherine Leroy
4 min de lecture
Renault annonce la production de deux de ses modèles phares pour le compte de Mitsubishi. Cet accord permet au constructeur japonais d'étoffer sa gamme en Europe tout en gardant sa stratégie centrée sur l'Asie. Renault, de son côté, va améliorer son chiffre d'affaires "partenaires".
Aux côtés de l'Eclipse Cross, deux "best sellers européens Renault" viendront compléter la gamme de Mitsubishi en Europe en 2023. La Clio et le Captur revisités ?

 

Juillet 2020 : Mitsubishi Europe annonce le gel de ses modèles pour le marché européen. Mars 2021 : Renault révèle que le constructeur va produire deux modèles pour son partenaire de l’Alliance.

 

Huit mois d’attente et de tractations, qui finalement amènent un revirement assez inattendu. Mitsubishi va continuer de commercialiser des modèles en Europe, grâce à Renault, en complétant sa gamme actuelle composée de la citadine Space Star, du SUV Eclipse Cross PHEV et du pick-up L200.

 

Des Clio et Captur version Mitsubishi

 

Trois modèles au catalogue mais qui devaient se réduire à un seul avec l’Eclipse Cross. Celui-ci se verra donc épauler par deux véhicules que l’Alliance ne nomme pas dans son communiqué mais qu’il qualifie de best-sellers européens. Des versions relookées de Clio et Captur devraient donc en toute logique venir agrandir l’offre commerciale de Mitsubishi.

 

Sans doute le moyen le plus sûr et économique pour le constructeur japonais de garder une présence en Europe sans pour autant renier sa stratégie affirmée au printemps 2020 de se recentrer sur les marchés asiatiques.

 

Pas de nouvelle production française

 

En revanche, si ces deux modèles sont confirmés, la production s’effectuera en Turquie, où est produite la Clio et en Espagne à Valladolid, où les chaînes d’assemblage du Captur sont implantées. Une nuance de taille par rapport aux premières informations qui avaient filtré par le biais du Financial Times selon lesquelles, la production de modèles pour Mitsubishi pourrait se faire dans des usines françaises.

 

Lire également : Quels changements pour l’Alliance Renault-Nissan-Mitsubishi ?

 

En revanche, cette décision se positionne dans la ligne du plan stratégique de l’Alliance dévoilé en mai 2020 sur la base du principe de leader-follower pour les plateformes, les énergies et les régions. L’objectif du plan est de baisser les coûts en recherche et développement de 8 % et de contracter l’investissement pour chaque modèle de 40 %. Pour parvenir à cette baisse, la mutualisation des plateformes doit être plus grande et passer à 50 % des modèles. En parallèle, Renault doit également augmenter la vente à partenaires qui a coûté 2,5 milliards d’euros au groupe selon son bilan financier 2020.

 

Ce nouvel accord vient épauler les stratégies des deux partenaires de l'Alliance. En Europe, Mitsubishi a réalisé en 2020 un volume d'immatriculations de 86 521 unités en baisse de 28,7 %. La France se classant au 5e rang de ses marchés européens avec 5 012 véhicules, en chute de 30 %.  

 

Un réseau soulagé

 

Le maintien de Mitsubishi en France est une bonne nouvelle pour le réseau. "Nous savions depuis quelques jours qu’il y avait d’intenses discussions avec le groupe Emil Frey, l’importateur de Mitsubishi en France, et l’Alliance pour le maintien de la marque sur le marché", note Jean-Paul Gonguet, président du groupe Mont-Blanc Automobile, plus important distributeur de la marque japonaise, et président du groupement des concessionnaires.

 

Les distributeurs se montrent rassurés d’avoir dans leur portefeuille, deux nouveaux modèles qui sont dans le cœur du marché, à savoir une citadine du segment B et un SUV du même segment, "même s’il faudra encore patienter encore pendant deux ans avant de les voir dans la concession", observe-t-il. "Avoir de la visibilité nous permet de nous projeter, annonce de son côté Camille Guyot, directeur général du groupe éponyme à Dijon. Avec une telle annonce, l’Alliance Renault-Nissan-Mitsubishi prend tout son sens sur le chapitre de la distribution, ce qui n’a pas toujours été le cas."

 

Concernant la gamme actuelle composée de seulement trois modèles, la citadine Space Star du segment A, le tout nouveau Eclipse Cross qui dispose de la technologie PHEV et le pick up L200, Jean-Paul Gonguet observe des fortunes diverses. "La Space Star souffre d’un manque de notoriété. Lorsqu’il y a de la publicité, elle se vend bien. Une fois la campagne passée, les ventes retombent. Pour l’Eclipse Cross, nous sommes assez confiants, car nous connaissons bien la technologie qui était disponible sur l’Outlander et nous avons une clientèle assez fidèle. Enfin pour le L200, cela dépend beaucoup des régions. "

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