Mercedes-Benz n’oublie pas l’électrique

Même si Mercedes-Benz continue d’investir dans ses motorisations thermiques dédiées aux offres hybrides et a mis en pause le développement d'une plateforme consacrée pour ses plus grands modèles, l’électrification de sa gamme n’est aucunement remise en cause.

Ola Källenius, patron du constructeur allemand, a même réaffirmé l’objectif fixé : "D’ici la fin de la décennie, la gamme 100 % électrique Mercedes-Benz sera pleinement déployée partout où les conditions du marché le permettront."

La dernière partie de la phrase, sur les conditions de marché, est très importante et rappelle que Mercedes-Benz est un acteur mondial. S’il ne fait aucun doute que l’étoile sera électrique assez vite en Europe, certaines régions du monde ne seront pas aussi promptes à la conversion et le constructeur ne veut pas se priver d’y jouer un rôle.

Plus largement, le groupe vise la neutralité carbone en 2039 et multiplie les investissements dans ses sites de production, dans les process de fabrication ou encore dans le recyclage des batteries avec l’ouverture, le 21 octobre 2024, d’une usine à Kuppenheim, en Allemagne. En juillet dernier, le groupe a aussi inauguré son "e-campus" dédié à la recherche sur les batteries.

Les promesses de la plateforme MMA

Cela étant, cette vision à moyen terme ne doit pas faire oublier l’engagement actuel de Mercedes-Benz dans l’électrification de sa gamme. Sans même compter les hybrides et hybrides rechargeables, la gamme électrique compte pas moins de sept modèles VP.

La gamme 100 % électrique de Mercedes-Benz compte sept modèles aujourd’hui. L’EQA est le best-seller. ©Mercedes-Benz

Sur les 35 932 immatriculations enregistrées (+7,4 %) par Mercedes en France à la fin septembre 2024, 3 869 étaient des véhicules à batteries (+44,3 %). Soit une part de 10,8 %. La marque à l’étoile est au coude à coude avec Audi qui totalise 3 400 immatriculations d’électriques (+8,6 %), soit 9,6 % de ses ventes.

En revanche, dans cet univers premium allemand, BMW est loin devant avec 12 428 modèles à batteries (+174,8 %), soit 26,2 % de ses immatriculations. Mais Mercedes se rattrape et domine le segment des PHEV qui représente 46,5 % de ses ventes avec 16 701 unités (+26,2 %).

Les EQA et EQB demeurent les best-sellers électriques de Mercedes avec 1 859 et 1 203 unités. C’est en revanche plus difficile pour les EQE et EQS berlines qui totalisent respectivement 263 et 61 unités. Les variantes SUV de ces modèles ajoutent 288 et 49 unités.

L’arrivée prochaine du futur CLA, au printemps 2025, témoigne encore de cette volonté de donner une plus large part à l’électrique. Ce modèle, ainsi que trois autres ensuite, reposeront sur la nouvelle plateforme MMA (Mercedes Modular Architecture) qui permettra une réduction de 40 % des émissions de CO2 par rapport aux actuelles bases. Notons qu’à l’image des STLA de Stellantis, des modèles hybrides seront aussi produits sur cette plateforme MMA.

Quatre modèles vont reposer sur la nouvelle plateforme électrique MMA de Mercedes-Benz, dont le CLA, ici en concept, qui sera dévoilé au printemps 2025. ©Mercedes-Benz

Pour la variante électrique, l’architecture sera en 800 V, la puissance de charge sera voisine de 300 kW et Mercedes annonce au moins 700 km d’autonomie.

Des autonomies en hausse  

Mais revenons à la gamme actuelle. Les EQA et EQB ont évolué pour offrir maintenant jusqu’à 561 et 535 km d’autonomie alors qu’elles se limitaient à 430 et 423 km à leur lancement. Le plug & charge a aussi pris place dans la dotation comme un nouveau planificateur d’itinéraire connecté.

La gamme des berlines EQE et EQS, offrant entre 545 et 798 km d’autonomie, a également été ajustée. Ainsi, l’EQS peut s’offrir une face avant plus inspirée de la Classe S. Les tarifs ont également été revus avec une entrée de gamme à 69 900 euros pour l’EQE et 105 950 euros pour l’EQS.

Mercedes-Benz a ajusté les gammes EQE et EQS. ©Mercedes-Benz

Leurs équivalents SUV suivent logiquement la même trajectoire. L’EQE SUV, avec l’arrivée du 300, s’affiche désormais à 84 900 euros. Quant à l’EQS SUV, il va encore plus loin dans le luxe avec une déclinaison Maybach.

Le Classe G passe aussi à l’électrique

Enfin, même le légendaire Classe G s’est converti à l’électricité. Et aussi étonnant que cela puisse paraître, cette conversion ne dénature en rien le modèle. Toujours bâti sur un châssis échelle, le G 580 reste un franchiseur, avec une fonction boîte courte. Il faut toutefois faire attention à son poids : 3 085 kg !

Mais avec ses quatre moteurs électriques de 147 ch, offrant une puissance cumulée de 587 chevaux et 1 164 Nm de couple, le G offre des performances étonnantes et propose même des fonctionnalités atypiques.

À l’aube de son cinquantième anniversaire, le mythique Classe G passe lui aussi à l’électrique. ©Mercedes-Benz

Ainsi, avec le G-Turn, le Classe G peut faire un demi-tour sur place grâce à l’action inversée des moteurs sur chaque essieu. Avec le G-Steering, le 4X4 devient joueur grâce à ce système qui freine la roue arrière intérieure et accélère l’extérieure. De quoi déclencher des glisses comme si l’on tirait le frein à main.

Le Classe G cache une batterie de 116 kWh (727 kg) placée dans le châssis échelle et entourée de protections en carbone. Un accu qui a aussi fait l’objet de tests très rigoureux d’étanchéité et de torsion.

Le modèle affiche une autonomie comprise entre 434 et 473 km selon le cycle WLTP. Pas mal pour une armoire normande. Selon le cycle urbain, naturellement moins pénalisant avec cette silhouette de déménageur, le rayon d’action peut varier de 601 à 660 km.

Quant à la recharge, l’EQ 580 passe de 10 à 80 % en 32 minutes, selon Mercedes. Mais la démesure a un prix. Le G 580 débute à 174 950 euros dans la finition AMG Line et il faudra débourser 196 350 euros pour l’Edition One. Mais gageons que la liste d'attente sera longue.