Lumière sur le coût explosif des optiques automobiles
Contrairement à d'autres pièces de carrosserie dont les prix ont crû de 8,5 % entre 2022 et 2023, les optiques automobiles ont enregistré une hausse impressionnante de 15,6 %. Les feux avant ont vu leurs tarifs augmenter de 15 %, tandis que ceux des feux arrière ont progressé de 12,1 %.
Pour les spécialistes de l'association d'assureurs SRA (dont toutes les assurances auto sont adhérentes), cette flambée des prix est attribuée, en dehors de l'inflation, aux avancées technologiques récentes. Il s'agit notamment de l'intégration des feux de jour, de l'adoption des LED, et de l'utilisation de composants lumineux pour les signatures visuelles des différentes marques de véhicules. Ces innovations, bien que bénéfiques pour la sécurité et l'esthétique, ont un impact non négligeable sur les coûts de réparation.
Des écarts de prix significatifs entre les marques
L'étude de SRA a analysé les coûts des optiques sur une sélection de modèles représentatifs du parc roulant, sans prétendre à l'exhaustivité. Elle s’est focalisée sur les éléments participant à la signature lumineuse du véhicule. Ses spécialistes ont donc laissé de côté feux antibrouillards, troisième feu de stop, feux de recul et catadioptres. Leurs résultats montrent des variations de prix importantes selon les marques et les modèles.
Les optiques des véhicules généralistes et de certains modèles haut de gamme oscillent entre 3 500 et 5 500 euros, représentant en moyenne 5 à 10 % du prix du véhicule neuf.
Mais certaines marques parviennent à maintenir le coût de l'ensemble de leurs optiques plus bas. C'est le cas de Citroën, Dacia, Ford et Tesla qui les facturent tout de même autour de 2 000 euros.
À l'inverse, d'autres constructeurs affichent des tarifs beaucoup plus élevés. Les coûts d'optiques des Kia Niro II et Kia EV6, par exemple, varient de 7 900 à 13 000 euros. Le record est détenu par le Hyundai Kona restylé. En effet, le coût total de ses optiques s'élève à 14 635 euros, soit 40 % du prix du véhicule neuf. Son bandeau lumineux central avant est facturé 9 200 euros.
Réductions et enjeux de réparabilité
Après des échanges avec SRA, Hyundai a abaissé le prix du bandeau central du Kona deuxième génération. Celui-ci a été abaissé à 5 941 euros, soit une réduction de 36 %. Bien que notable, cette diminution atténue un tarif maintenu à un niveau élevé comparé à des optiques similaires d'autres marques.
De plus, les coûts de main-d'œuvre pour le remplacement, le réglage et le recalibrage de ces composants ne sont pas inclus dans ces chiffres. La facture finale pour la réparation de tous ces modèles est donc encore plus salée.
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Enfin, le taux de réparabilité des optiques demeure inférieur à 10 %. Leur remplacement place donc les automobilistes et leurs assurances dans une situation peu prometteuse. Cela, d’autant plus que les constructeurs continuent de développer des signatures lumineuses de plus en plus complexes, visibles sur leurs concepts et prototypes. Ces derniers incluent notamment des logos lumineux et des écrans LED.
SRA prévoit donc de surveiller de près ces évolutions. L’observatoire publiera ainsi une étude annuelle sur les coûts des optiques basée sur les dossiers de sinistralité de 2023. Celle-ci apportera un éclairage plus précis sur les écarts entre les différents modèles de véhicules de moins de six ans. D'autres constructeurs suivront-ils alors l’exemple de Hyundai pour limiter l’explosion des coûts de réparation ?
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