Le rééquilibrage capitalistique de l'Alliance se poursuit
Le rééquilibrage capitalistique de l'Alliance se poursuit. En effet, Renault vient de céder au nippon, pour 765 millions euros, 5 % des actions qu'il détient encore. Le français possédait jusqu'ici 28,4 % du capital de Nissan.
La rétrocession sera effective le 13 décembre 2023 et devrait entraîner une moins-value (soit la différence entre la valeur enregistrée dans les comptes et la valeur sur le marché des actions Nissan) estimée à 1,5 milliard d'euros maximum, a précisé Renault dans un communiqué.
Cette charge risque de plomber fortement le résultat net du groupe Renault, qui avait confirmé son retour en piste au premier semestre 2023 avec une marge record et deux milliards d'euros de bénéfice net.
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Les 765 millions d'euros versés par Nissan, calculés selon le cours de l'action à la clôture de la Bourse de Tokyo mardi, viendront cependant "améliorer la position nette de liquidité de la branche automobile de Renault", a souligné le constructeur.
De son côté, Nissan va annuler ces actions pour améliorer le rendement des actions restantes, a indiqué le groupe japonais dans un communiqué. Le constructeur japonais indique profiter de "solides liquidités", et visait un bénéfice net de 390 milliards de yens (2,4 milliards d'euros) sur l'ensemble de son exercice 2023-2024.
Dans le cadre du rééquilibrage de leur Alliance, annoncé début 2023, le groupe Renault et Nissan continueront à détenir une participation croisée de 15 %. Renault avait transféré le solde des actions Nissan qu'il possédait dans une fiducie française, réservant à Nissan un droit de première offre.
Les quatre patrons de l'Alliance se sont réunis le 6 décembre 2023 au siège de Renault, à Boulogne-Billancourt (92), pour afficher leur unité malgré le détricotage de leurs liens capitalistiques et industriels. Mais d'autres liens sont en train de naître puisque Nissan et Mitsubishi vont investir dans Ampere.
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"Nous sommes revenus de loin ces quatre dernières années", avait lancé le président de l'Alliance et de Renault, Jean-Dominique Senard. "Face à la crise, je n'ai pas mâché mes efforts pour m'assurer que la confiance et la transparence étaient revenues parmi nous, sans quoi nous n'aurions rien pu faire de grand (...) Maintenant on peut se concentrer sur l'opérationnel", a souligné Jean-Dominique Senard.
"Le monde évolue très vite, on ne pouvait plus continuer comme avant. L'Alliance avait besoin de partir d'un nouveau pas", avait confirmé Makoto Uchida, le patron de Nissan.
La méthode a changé : alors que les partenaires partageaient leurs brevets, chacun travaille désormais sur ses propres projets, partageant des technologies comme des châssis ou fabriquant des véhicules pour un autre, au cas par cas.
Ces projets sont "bien plus importants que ceux de ces dernières années", "d'une bonne taille" et bien sûr "rentables", avait assuré le directeur général de Renault Luca de Meo, sans partager de chiffres. "Avec un peu de chance peut-être que les marchés le reconnaîtront un jour", avait lancé le patron italien. (avec AFP)
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