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Constructeurs

Le chancelier Friedrich Merz au soutien de l'automobile allemande

Publié le 10 septembre 2025

Par Christophe Jaussaud
5 min de lecture
Lors de l'inauguration du salon de Munich, le chancelier allemand Friedrich Merz a rappelé qu'il voulait "une réglementation européenne intelligente, fiable et souple." Un appui de poids avant l'ouverture des discussions avec la Commission européenne.
Le chancelier Friedrich Merz lors de sa visite du salon de Munich. ©IAA Mobility

La pression monte. En effet, à l'approche des discussions qui débuteront le 12 septembre 2025 à Bruxelles, les constructeurs ont fait passer des messages durant le salon de Munich.

 

Tous ont reçu un appui de poids avec la visite inaugurale du salon par le chancelier allemand Friedrich Merz. "Nous tenons bien sûr fondamentalement à la transition vers la mobilité électrique", mais "il nous faut une réglementation européenne intelligente, fiable et souple", a déclaré le chancelier.

 

 

Lors de son tour du salon le faisant passer par le stand de l'équipementier allemand Mahle, il a insisté : "Ce que nous devons fixer comme objectif, c'est la neutralité climatique. Mais c'est à vos ingénieurs et ingénieures de trouver le moyen d'y parvenir".

 

Le message résonne auprès des géants allemands BMW, Mercedes-Benz et Volkswagen, qui remettent ouvertement en cause l'objectif de 2035 fixé par Bruxelles. Devant le chancelier, Arnd Franz, PDG de Mahle, a exhorté Bruxelles à "laisser de la liberté aux idées et à la concurrence des technologies".

 

Le chancelier allemand Friedrich Merz entouré, notamment, d'Oliver Blume, le patron du groupe VW, ou encore d'Ola Källenius, celui de Mercedes. ©IAA Mobility

 

Friedrich Merz a confirmé ses réserves sur le choix d'une seule technologie pour mener à bien la transition climatique. Celle-ci doit se produire, selon lui, de la manière la plus rentable possible en restant flexible sur les technologies.

 

 

Le secteur de l'auto mise sur l'électrique, mais estime que le virage, en termes de ventes de modèles neufs en Europe, est trop lent pour atteindre pleinement le cap fixé d'ici dix ans.

 

Reculer ou pas ?

 

Plus de 150 entreprises – constructeurs de véhicules électriques, fabricants de batteries ou opérateurs de recharge – voient les choses différemment, exhortant lundi 8 septembre 2025 la présidente de la Commission européenne à "ne pas reculer".

 

Au sein de la coalition au pouvoir à Berlin, le parti social-démocrate (SPD) a mis en garde le 9 septembre contre un recul sur les objectifs climatiques. "Remettre en question la sortie des moteurs thermiques met en danger la compétitivité à long terme et déstabilise notre économie", a déclaré Armand Zorn, vice-président du groupe SPD au Bundestag.

 

Jan Vlasak, 35 ans, qui travaille chez un constructeur allemand dont il ne veut pas dire le nom, déclare espérer que l'UE cèdera. "Je pense que (la date de 2035) devrait être revue, repoussée de cinq ou dix ans, ce serait bien", confie-t-il à l'AFP, dans les couloirs du salon.

 

Le chancelier Friedrich Merz a visité de nombreux stands, comme ici celui de BMW avec Oliver Zipse, le patron du constructeur munichois. ©IAA Mobility

 

L'économie européenne est "dans une impasse", contrairement à la Chine, maîtresse dans l'art du véhicule électrique à coût raisonnable, abonde Markus Sigmund, employé chez un grand fournisseur.

 

Le salon de Munich accueille une centaine d'exposants chinois sur environ 700, soit 40 % de plus qu'en 2023. Mais Friedrich Merz n'en a visité aucun pendant son passage.

 

Menace sur l'emploi

 

Alors que le géant chinois BYD a présenté sa compacte Dolphin Surf à 20 000 euros, produite dès 2025 en Hongrie pour contourner les droits de douane, Volkswagen a répliqué avec trois marques (VW, Cupra, Skoda) et des modèles d'entrée de gamme à 25 000 euros, qui seront lancés en 2026.

 

Le groupe Volkswagen a dévoilé trois petits modèles électriques (VW, Skoda, Cupra) qui devraient débuter à 25 000 euros durant l'année 2026. ©IAA Mobility

 

L'objectif ? Capter environ 20 % du segment des petites voitures électriques en Europe, soit plusieurs centaines de milliers de véhicules par an.

 

Friedrich Merz a rappelé la tenue d'une prochaine "concertation" sur l'avenir de l'industrie automobile allemande, impliquant régions et syndicats, alors que le secteur a perdu plus de 50 000 emplois en un an, sur un total d'environ 800 000, selon EY.

 

"La situation est misérable pour l'économie allemande", résume Ferdinand Dudenhöffer, expert du secteur. (avec AFP)

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