La dynamique est cassée

...de 5,1 tonnes) accuse au premier trimestre 2009 une baisse de 21,8 % par rapport à la même période l'an passé, avec 94 082 immatriculations. Hormis Fiat qui limite les dégâts avec une baisse de 2,5 % sur trois mois, grâce au développement du réseau Fiat Professional et aux contrats récents passés avec les grands comptes, et dans une moindre mesure Citroën (- 8,9 %), la chute est sévère pour les autres principaux constructeurs. "Nous tirons notre épingle du jeu car, malgré une baisse de nos ventes de 18,7 %, nous avons augmenté notre part de marché (18,85 % contre 18,12 % en 2008). Notre objectif en 2009 sera de tenir cette pénétration, voire de l'améliorer", nuance Francis Harnie, responsable de Peugeot ParcAlliance. "Nous sommes peut-être plus touchés que certains constructeurs généralistes du fait de notre positionnement sur les utilitaires de 3,5 t à 6 t, souligne de son côté Thierry Kilidjean, directeur commercial Iveco France. En termes d'immatriculations, les mois de janvier et février ont été catastrophiques. Nous avons senti une légère reprise en mars sur les prises de commandes mais nous sommes encore à 60 % d'un mois normal".

Des effets limités pour la prime à la casse

Plus encore que les véhicules particuliers, les utilitaires sont impactés directement par la conjoncture économique et les difficultés rencontrées par certains secteurs. Manquant de visibilité, les artisans, au même titre que les particuliers, ont repoussé l'échéance du renouvellement de leur véhicule. "Nous travaillons beaucoup avec les professionnels du second œuvre. Il y a actuellement moins de chantiers, moins de constructions neuves et, de fait, cela pénalise les secteurs du bâtiment et de l'artisanat", souligne Thierry Kilidjean. Par ailleurs, Iveco, qui réalisait une pénétration significative auprès des loueurs courte durée (5 000 Daily sur 17 000 immats en 2008), a vu ses ventes plonger de 35 % sur ce marché.

La prime à la casse, si efficace pour relancer les ventes de véhicules particuliers, n'a pas rencontré le même succès sur le marché des utilitaires. "Elle a représenté une part entre 5 et 10 % dans nos ventes de véhicules utilitaires contre plus de 50 % sur les ventes de VP. Seulement, s'il n'y avait pas eu cette aide, nous serions peut-être à - 30 % au premier trimestre", souligne Francis Harnie. "Une prime de 1 000 euros sur un Daily qui vaut 27 000 euros n'a pas un impact significatif. Il ne s'agit pas, pour nous, d'un argument commercial", illustre Thierry Kilidjean. Et Francis Harnie de proposer : "Pourquoi pas, par exemple, appliquer une aide au financement pour les PME/PMI sur l'achat d'un véhicule utilitaire ?".

Même si des doutes persistent encore quant à l'évolution du marché des VUL, une reprise économique pouvant relancer la machine aussi vite qu'elle l'a stoppée, le premier trimestre devrait néanmoins être assez représentatif de l'exercice 2009. "Le marché devrait afficher cette année une baisse de l'ordre de 20 %, c'est-à-dire environ 370 000 immatriculations contre 450 000 l'an passé, soit 90 000 immatriculations de moins. Ce qui est énorme", conclut Francis Harnie.

Photo : FRANCIS HARNIE, responsable de Peugeot ParcAlliance.