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L'Europe cherche toujours une réponse à l'Inflation Reduction Act américain

Publié le 11 janvier 2023

Par Christophe Jaussaud
3 min de lecture
L'Europe continue de s'irriter du plan de l'administration Biden, qui favorise notamment les véhicules électriques produits aux Etats-Unis avec une aide de 7 500 dollars. La Commission réfléchit toujours à une riposte, six mois après son adoption.
Europe
Le président américain Joe Biden et Mary Barra, président de GM, lors de l'édition 2022 du salon de Détroit. ©John F. Martin pour Chevrolet.

L'Europe en a-t-elle fini avec sa naïveté économique ? Pas sûr, mais l'Union semble se soigner. "Nous devons réagir, nous ne pouvons pas rester inactifs", a déclaré Thierry Breton, commissaire européen au marché intérieur, lors d'une rencontre économique à Madrid. "Il n'est pas trop tard. Nous devons envoyer un message fort à notre industrie", a-t-il ajouté. Le commissaire a précisé "travailler dur pour proposer quelque chose qui puisse être comparable" au plan américain. Ces propositions seront présentées "très rapidement", a-t-il insisté.

 

Bruxelles s'inquiète depuis plusieurs mois des effets de l'Inflation Reduction Act (IRA), un plan de 420 milliards de dollars du président américain Joe Biden largement consacré au climat et adopté l'été dernier. Ce plan prévoit entre autres des réformes et des subventions favorisant les entreprises implantées aux Etats-Unis, notamment dans les secteurs des véhicules électriques ou des énergies renouvelables.

 

L'Union européenne réclame plus de "coordination" et craint une fuite de ses entreprises outre-Atlantique. "Chaque jour, on me rapporte des exemples" d'entreprises ayant renoncé à "investir en Europe", a reconnu Thierry Breton.

 

Une réponse en trois volets

 

L'un des principaux points de crispation porte, selon lui, sur la subvention allant jusqu'à 7 500 dollars accordée pour l'achat d'un véhicule électrique fabriqué aux Etats-Unis, au Canada ou au Mexique. "Cela va créer une barrière" commerciale "inacceptable" et contraire aux "règles de l'OMC", a jugé Thierry Breton, en rappelant que des discussions étaient en cours avec Washington sur ce sujet.

 

Dans le détail, la réponse de l'UE à l'IRA comportera "trois volets", a précisé le commissaire. Un volet réglementaire, destiné à accélérer l'essor de la "green tech" (économie verte) en Europe ; un volet financier, afin que l'ensemble des Etats membres aient accès aux ressources nécessaires pour soutenir ce secteur ; et la création d'un "fonds souverain" capable d'investir dans des projets industriels européens.

 

A lire aussi : L'Europe juge "inacceptable" le protectionnisme américain sur le véhicule électrique

 

Les deux premiers volets seront présentés lors du Conseil européen du 9 février 2023 et le troisième "pourrait être défini plutôt au cours du second semestre", selon Thierry Breton.

 

La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, avait estimé début décembre que l'Europe devait prendre des mesures de "rééquilibrage" pour aplanir les "distorsions" de concurrence causées par le plan américain. Les Européens demeurent cependant divisés sur la réponse à apporter à l'IRA, Paris plaidant par exemple pour un financement commun européen tandis que Berlin prône davantage de dialogue avec Washington. (avec AFP)

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