Economie circulaire : Stellantis dévoile sa feuille de route
Stellantis a détaillé, le 11 octobre 2022, la nouvelle stratégie dédiée à l'économie circulaire. Faisant partie des sept business units présentées dans le plan Dare Forward 2030, dévoilé en début d'année par Carlos Tavares, le directeur général du groupe, cette division a pour ambition de générer un chiffre d'affaires supérieur à 2 milliards d'euros. Le constructeur entend, tout particulièrement, quadrupler ses revenus liés à une durée de vie prolongée des pièces et des services, et multiplier par 10 le chiffre d’affaires lié au recyclage en 2030 par rapport à 2021. Ce n'est pas tout : cette feuille de route doit aussi accompagner le groupe dans son engagement à atteindre le net zéro en matière d'émissions carbone d'ici à 2038.
Pour parvenir à ses ambitions, la business unit Economie Circulaire entend adopter une approche à "360°", fondée sur la stratégie des 4R : "reman, repair, reuse, et recycle" (remanufacturing, réparation, réemploi et recyclage, en français).
Stellantis mise sur les 4R
Pour son offre "reman", le constructeur s'appuie sur un process répondant à ses propres spécifications pour démonter, nettoyer et remettre à neuf les pièces concernées. Au total, quelque 12 000 pièces, couvrant 40 gammes de produits (dont les batteries des VE), composent aujourd'hui ce portefeuille.
Le catalogue de pièces de réemploi (PRE) est, quant à lui, constitué de 4,5 millions de références multimarques, issues du traitement de véhicules hors d'usage (VHU). Cette activité repose essentiellement sur B-Parts, spécialiste de la PRE racheté par Stellantis en 2020.
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En parallèle à ces deux offres, le groupe français veut également développer un service de reconditionnement de pièces. "Les pièces usées seront réparées puis réinstallées dans les véhicules des clients", précise le constructeur. Au total, 1000 pièces seront concernées par ce nouveau service. Cette activité se concentrera notamment sur le traitement des batteries de véhicules électriques grâce au réseau de centres e-repairs de Stellantis. Le groupe en compte aujourd'hui 21 dans le monde.
Dernière étape dans la feuille de route du constructeur, le recyclage devient également un axe de développement prioritaire. L'objectif étant de favoriser l'intégration des rebuts de production et des véhicules en fin de vie dans le processus de fabrication. En six mois, la division Economie circulaire se targue d'avoir ainsi collecté 1 millions de pièces recyclées.
Un hub économie circulaire à Mirafiori
Mais ce n'est qu'un début pour Stellantis. Pour parvenir aux objectifs fixés par sa feuille de route, le constructeur entend en effet augmenter ses volumes et s'attaquer à de nouveaux marchés, tout en s'inscrivant dans une démarche d'"innovation constante".
Ces ambitions reposeront notamment sur un nouveau hub dédié à l'économie circulaire, qui verra le jour en 2023, dans l'usine historique de Fiat à Mirafiori (Italie). Ce site accueillera notamment une unité de démontage ainsi qu'un centre de reconditionnement de voitures et de pièces. Ce complexe s'intègrera ainsi dans le plan de développement d'Aramisauto, filiale du groupe, qui souhaite disposer de sept centres de rénovation automobile en Europe d'ici à la fin de l'année.
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Outre ces hubs, Stellantis a annoncé sa volonté de privilégier des "circuits locaux", dans chacun de ses marchés, pour ses activités de remanufacturing et de rénovation de pièces. Ainsi, au Brésil, les démarreurs et les alternateurs des véhicules du groupe sont remis à neuf localement avant d'être distribués et vendus par le biais du réseau domestique comptant quelque 1 000 concessionnaires.
Enfin, le constructeur a également annoncé le lancement d'un nouveau label, baptisé SUSTAINera. Il permettra de distinguer les pièces et accessoires répondant aux exigences de décarbonation du groupe (une baisse de l'utilisation de matériaux pouvant atteindre jusqu'à 80 % et de consommation d'énergie allant jusqu'à 50 % par rapport à leurs équivalents en neuf).
"Un écosystème intelligent et intégré"
Grâce à cette nouvelle feuille de route, Stellantis souhaite prolonger, selon la méthode de conception dite du "berceau au berceau" (en anglais, "cradle to cradle"), la durée de vie de ses véhicules et de ses pièces, tout en favorisant leur intégration en fin de vie dans le circuit de production des véhicules et produits neufs.
Cette organisation complète les principes du "design pour l'économie circulaire", qui sont au cœur de la fabrication de la Citroën Oli [all-ë]. Ce concept car, dévoilé en septembre dernier, favorise une meilleure maîtrise du cycle de vie en réduisant le poids du véhicule et la complexité de son assemblage tout en intégrant des matériaux recyclés et recyclables.
"Stellantis s'est engagé dans une course pour bâtir une entreprise durable et rentable basée sur les principes de l'économie circulaire dans les marchés où nous opérons", a déclaré Alison Jones, vice-présidente business unit Economie Circulaire. Et celle-ci de poursuivre : "avec notre approche 4R, nous évoluons maintenant avec une réelle rigueur, développant nos ressources, nos équipes et nos installations, tout en créant un écosystème intelligent et intégré pour mieux gérer la rareté des matériaux et notre objectif de zéro carbone net."
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