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Imaweb déclenche un PSE qui frappe I'Car Systems

Publié le 21 juin 2021

Par Gredy Raffin
5 min de lecture
Le groupe spécialisé dans l'édition de DMS a présenté un projet de plan de sauvegarde de l'emploi (PSE). 30 salariés français sont concernés. La direction d'Imaweb défend un projet de transformation induit par le marché.
Le groupe Imaweb remplace le support de niveau 1 par une plateforme Zendesk pour renforcer les conseillers plus techniques.

 

Imaweb coupe dans ses effectifs français. Le groupe né du rapprochement entre I'Car Systems Datafirst et Imaweb a présenté un projet de plan de sauvegarde de l'emploi (PSE) aux salariés, lundi 14 juin 2021, a-t-on appris de source syndicale. Au terme de trois semaines d'attente, 30 personnes, soit près de 11 % des ressources humaines du périmètre combinant I'Car Systems et Datafirst dans l'Hexagone (274 personnes), ont été averties par la direction que leur poste était condamné à disparaître de l'organisation de l'éditeur de DMS.

 

Les équipes de Saint-Pierre-des-Corps, près de Tours (37), soit celles issues de la branche I'Car Systems, sont les plus impactées par le projet. Selon un élu syndicaliste, 22 postes vont être supprimés, dont 12 travaillent en tant que conseillers front office, autrement dit en qualité d'interface avec les clients concessionnaires, et 10 animent le centre de contact. La plateforme de traitement des appels fermera alors ses portes. le solde des départs volontaires concernent le site de Lyon (69), berceau de Datafirst. En revanche ni dans les filiales récemment reprises que sont Stampyt et TMS-Soft.

 

Les infrastructures tourangelles sont d'ores et déjà en chantier. Imaweb procède à une réduction des espaces. De près de 1 500 m2, les locaux vont être ramenés au tiers de cette superficie. Les 100 salariés encore actifs seront invités à pratiquer le télétravail, tandis que 33 bureaux seront conservés dans une logique de flexibilité. "La direction a ciblé l'assistance d'I'Car Systems, explique notre source syndicale. Cela marque l'abandon du canal téléphonique pour un extranet. Les clients en ont été informés et vont devoir s'organiser". Un extranet qui prend la forme d'une plateforme de communication fournie par Zendesk.

 

Des besoins de conseillers de niveau 2

 

En effet, la future disposition prévoit que les concessionnaires désignent un référent au sein de leur organigramme. Lui seul sera autorisé à prendre contact avec le service de support. Une procédure qui tend à réduire les sollicitations pour optimiser le traitement des tickets. "Les concessionnaires peuvent craindre une augmentation des frais", avertit le représentant syndical. Un scénario que conteste un cadre de Midrange, société de service numérique partenaire du groupe Imaweb : "cette organisation fait suite au lancement de la plateforme NextLane qui modernise Imaweb et son environnement, dit-il. Des entreprises comme la nôtre deviendront les interlocuteurs pour fluidifier les échanges afin que les éditeurs concentrent leurs efforts sur le développement d'applicatifs".

 

Contactée par nos soins, la direction du groupe Imaweb confirme le projet, mais nuance l'analyse des syndicats. "La crise sanitaire a eu pour conséquence de provoquer des fusions chez nos clients et l'augmentation du nombre d'utilisateurs a révélé des instabilités dans nos solutions DMS, entame Patrick Prajs, le président d'Imaweb. Nous avons besoin de capacités de traitement des demandes plus techniques car les problématiques touchent désormais davantage le codage que les interfaces des utilisateurs". Or chez I'Car Systems, Imaweb a hérité d'un support client de niveau 1 et non de niveaux 1 et 2 comme chez Datafirst. Une répartition de 90/10 qui doit s'inverser pour mieux satisfaire les clients, explique le président.

 

Les négociations se poursuivent. "4 ou 5 offres de montée en compétences ont été formulées, rapporte Patrick Prajs, 2 personnes ont décidé de suivre la formation. Les autres ont refusé car l'exigence sera plus forte. La pression sera mise sur la fermeture des tickets et non plus simplement sur l'ouverture. Ce n'est plus le même métier et nous comprenons leur refus". A fin juillet 2021, le nombre de départs volontaires devra être maximal. Sinon l'entreprise procédera à des licenciements pour clore le dossier à la fin du mois de septembre au plus tard. "Notre objectif est de réduire à zéro les départs contraints. Nous avons donc pris les dispositions pour nous montrer plus généreux que ce qui se pratique dans le secteur habituellement", soutient le président d'Imaweb.

 

Se préparer la forte concentration des distributeurs

 

Pour les représentants syndicaux qui se disent "choqués de l'inflexibilité de la direction dans les discussions", le tempo et les arguments avancés par la direction du groupe hispano-français ne tiennent pas la route. Ce PSE intervient dans un contexte de bonne santé de l'entreprise et ne saurait être justifié. Patrick Prajs ne conteste pas l'état de santé. "Ce n'est pas un sujet économique, mais de transformation profonde de l'entreprise pour l'adapter aux nouvelles conditions de marché. Ce projet de PSE est une nouvelle étape d'un plan entamé à l'été 2020", rétorque-t-il. Imaweb doit affirmer son statut d'entreprise digitale et comme dans bien des cas, une telle mutation ne se fait pas sans ajustement pour disposer de profils en ligne avec cette stature.

 

Les défis se massent aux grilles. Imaweb doit faire face à des clients de moins en moins disposés à payer pour les solutions et les services qui ont migré d'un modèle économique de serveur chez le concessionnaire à une plateforme SaaS (logiciel en ligne). Les mouvements de concentration des distributeurs réduisent aussi le nombre d'utilisateurs, après rationalisation des équipes de back-office. Les politiques de redéfinition des réseaux comme l'instaure Stellantis conduira enfin à une réduction du nombre de points de vente et donc de clients potentiels. "Nous savons que le constructeur va privilégier notre concurrent direct et que nous devons nous attendre à accuser des pertes sur ce front", se prépare Patrick Prajs à la bataille avec Reynolds&Reynolds, éditeur de DCS Net, DMS très bien implanté dans les réseaux de marques françaises, quand Imaweb défend une position de leader sur les marques importées.

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