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Mathieu Blondeau, Hexagone Automotive : "Nous assistons à la fragmentation du marché de l'occasion"

Publié le 17 septembre 2025

Par Gredy Raffin
5 min de lecture
Hexagone Automotive comptera parmi les exposants d'Equip Auto, dans l'espace Univers VO. Mathieu Blondeau, le fondateur du groupe, partage sa vision stratégique, imaginée en réponse à la nouvelle segmentation du monde de la revente de voitures d'occasion.
Hexagone Automotive Entretien
Mathieu Blondeau, président d'Hexagone Automotive. ©Hexagone Automotive

Le Journal de l'Automobile : Dans quelques semaines va s'ouvrir Equip Auto, pourquoi avoir choisi d'assister à cet événement ?

Mathieu Blondeau : En quelque sorte, nous adoptons progressivement une nouvelle démarche, celle de nous dévoiler pour créer des relations commerciales. L'afflux des professionnels lors de cet évènement est une aubaine pour Hexagone Automotive. Equip Auto doit nous permettre d'aller à la rencontre de garagistes.

 

J.A. : Impliqué dans les véhicules d'occasion avec BH Car jusqu'à fin 2024 et toujours Vroomiz, quelle perception avez-vous du marché français actuellement ?

M.B. : Je pense que nous assistons globalement à la fragmentation du marché des voitures d'occasion. Ce qui ouvre une ère nouvelle. La France comptera des indépendants avec 10 à 80 VO en stock, ceux-là même que nous souhaitons accompagner au travers de Vroomiz. Il y aura par ailleurs des franchises, à l'instar de BH Car, construites davantage sur un environnement digital que sur une compétence automobile. Le paysage comptera toujours les mandataires et évidemment les concessionnaires de marques.

 

 

J.A. : Quel rôle pourraient jouer les garagistes et autres enseignes indépendantes sur ce marché des occasions ?

M.B. : Il leur faut anticiper le monde de demain. Les indépendants auront tout intérêt à rejoindre un réseau. Cela peut être effrayant car ils devront alors faire évoluer leurs habitudes, comme les moyens de diffuser les annonces, de gérer les clients entrants et de vendre. À mon avis, les professionnels l'entendent dès lors que le message est porté par une enseigne reconnue.

 

J.A. : Et comment faut-il alors les accompagner ?

M.B. : Dans un secteur de la distribution automobile où les grands concessionnaires imposeront leur puissance marketing, les indépendants, à commencer par les garagistes, capteront le marché de proximité. Certains consommateurs attacheront de l'importance à la qualité de la relation humaine et à ce savoir-faire des garagistes. Hexagone Automotive s'emploie à les aider à communiquer sur leur légitimité. De notre côté, il nous faut poursuivre nos investissements dans la connaissance réglementaire, les outils informatiques et les centres de formation.

 

80 % du temps d'un revendeur de voitures d'occasion est consacré à la gestion administrative et à la recherche d'informations

 

J.A. : Quelle orientation entendez-vous donner à vos activités en France ?

M.B. : Cette décision appartient désormais davantage à Jérémy Zimmerman, mon associé et président-directeur général du groupe Hexagone Automotive. Il a accompli un travail remarquable depuis des années pour installer notre offre. Je ne peux que lui souffler des idées. Nous savons que 80 % du temps d'un revendeur de voitures d'occasion est consacré à de la gestion administrative et de la recherche d'informations. Nous orientons une partie de nos efforts vers des solutions qui les libéreront.

 

J.A. : L'intelligence artificielle s'invite dans tous les business, qu'allez-vous en faire à moyen terme ?

M.B. : L'intelligence artificielle est un sujet du quotidien dans nos réflexions avec Jérémy Zimmerman. Nous avons décidé de refondre tous nos outils pour s'approprier cette technologie. Nos utilisateurs gagneront alors en confort, en instantanéité de diffusion des annonces et en transparence. L'IA, c'est 90 % du travail de demain.

 

 

J.A. : Jérémy Zimmerman tient les rênes en France car votre regard se tourne vers les

États-Unis…

M.B. : Nous allons à la rencontre d'un nouveau défi en commençant par la Floride. Nous repartons de zéro sur un marché bien différent dans sa structure et sa culture. Le pays le plus digitalisé du monde compte encore un très grand nombre de "vendeurs du coin de la rue" aux méthodes archaïques par certains côtés.

 

J.A. : Que voulez-vous accomplir concrètement ?

M.B. : En Floride, les revendeurs de voitures d'occasion savent tout analyser pour déterminer un prix au centime près. Mais dans le même temps, ils ne proposent rien en termes de garantie, car la loi ne leur impose pas. Grâce à Vroomiz, à nos outils et à notre science de la garantie, nous allons leur inculquer une méthode de travail qui accentuera la transparence et donc la réassurance. Nous avons l'ambition de convaincre 50 % des points de vente indépendants, soit environ 2 500 affaires.

 

J.A. : Cette diversification oblige-t-elle à convoquer de nouvelles ressources financières ou humaines ?

M.B. : Concrètement, nous avons investi près de 375 000 euros ces derniers mois pour nous réadapter au marché automobile et aux technologies qui en découlent au service de nos utilisateurs français. Aujourd’hui, je consacre tout mon temps et quelques nuits blanches avec le soutien de notre partenaire local à l’adaptation de nos outils au marché américain. Et, dès le deuxième trimestre 2026, nous passerons à la vitesse supérieure avec le déploiement de nos forces de vente, marquant l’entrée dans une phase active de recrutement.

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