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Expedicar et LuckyLoc laissent place à Hiflow

Publié le 20 juin 2019

Par Gredy Raffin
5 min de lecture
Ce 20 juin 2019, les marques commerciales Expedicar et LuckyLoc disparaissent au profit d'une nouvelle entité baptisée Hiflow. Elle fédère les activités et part à la conquête de l'Europe grâce à une nouvelle levée de fonds de 4 millions d'euros.
L'équipe Hiflow autour des co-fondateurs, Claire Cano-Houllier et Idriss Hassim.

 

Wayzup est devenu Klaxit. Chauffeur Privé est devenu Kapten. Les marques commerciales Expedicar et LuckyLoc vont connaitre le même sort en laissant le champ libre à Hiflow, la nouvelle dénomination de la start-up co-fondée par Claire Cano-Houllier et Idris Hassim. Une évolution effective depuis ce 20 juin 2019 qui se double de l'annonce d'une levée de fonds de 4 millions d'euros, réalisées auprès des investisseurs historiques. Une somme significative qui va financer des développements techniques et géographiques.

 

En devenant Hiflow, cela marque la volonté de l'entreprise de devenir un des acteurs majeurs du marché de la logistique automobile et ce, à l'échelle européenne. Une vision qui se concrétisera par l'ouverture d'une filiale en Belgique, dans les tout prochains mois. "Nous effectuons déjà des convois transfrontaliers dans les deux sens, mais nous avons identifié des opportunités réelles, dans un pays ou les véhicules en LLD pèsent pour plus de la moitié des immatriculations", explique Claire Cano-Houllier. Un directeur de filiale et des équipes locales vont être recrutés dans les six mois suivant le démarrage.

 

Parmi les premiers clients, Hiflow comptera des loueurs, qui ont des besoins pour assurer les livraisons, les déplacements et les restitutions. Il y a aura aussi des concessionnaires. Des discussions ont avancé avec des constructeurs, notamment français, pour y établir des contrats nationaux. "Le marché est peu développé en Belgique, nous allons pouvoir émerger, en commençant par la partie francophone", se montre convaincue la co-fondatrice. Outre Quiévrain, la start-up composera avec un territoire à couvrir certes plus petit, mais avec des véhicules plus haut de gamme à prendre en charge. Voilà pour l'essor géographique.

 

Un portail de gestion individuel

 

Sur le plan technique, la plateforme et les services intégrés sont appelés à s'enrichir aussi bien pour Hiflow Rent (ex-LuckyLoc) et Hiflow Partners (ex-Expedicar). "Nos points forts résident dans notre réseau de 1 200 chauffeurs et dans notre connaissance des besoins, résume Claire Cano-Houllier, nous avons donc pu imaginer des fonctions inédites à valeur ajoutée". Des approfondissements de l'expérience utilisateurs qui concerneront tout particulièrement les distributeurs automobiles, à partir de septembre 2019.

 

En effet, Hiflow va s'ouvrir à un nouveau modèle économique, le SaaS, en lançant une plateforme qui donnera la possibilité aux professionnels de piloter l'intégralité de leur logistique depuis une interface unique. Exit donc les appels téléphoniques aux transporteurs pour passer des commandes, un guichet unique virtuel individualisé suffira. Cet outil fera à la fois la connexion avec Hiflow mais également avec la liste de prestataires habituels du client. "On ne fait que digitaliser l'existant pour leur permettre de gagner en efficacité, intervient Claire Cano-Houllier. Ce qui n'a jamais été fait auparavant, puisque la demande vient du terrain". Le pilote sera organisé avec un loueur et un concessionnaire.

 

A la fin de l'exercice 2019, ladite plateforme aura traité 50 000 véhicules sur l'ensemble de l'année, selon les prévisions des deux co-fondateurs. 80 % de ce trafic étant généré par des clients professionnels. Il y a quelques mois, Hiflow a introduit une offre de transport par camion. L'étape suivante se révèle plus complexe à mettre en œuvre. Le défi de Claire Cano-Houllier consiste à créer une solution de logistique combinée. Celle-ci  mixera alors les solutions existantes dans le catalogue. "On peut imaginer que le premier et le dernier kilomètre soient assuré par un individu, tandis que la traversée du pays se passe en camion", décrit-elle son idée. Ce qui va nécessiter des accords avec des parcs d'entreposage, mais pourrait encore participer à réduire la facture… et le bilan carbone, nouveau cheval de bataille des équipes. 

 

Après Cardiff… Planète VO

 

Depuis que la société Autotrain a affiché son intention de fermer certaines lignes non rentables, Hiflow a pu draguer des clients habitués à charger leur véhicule sur le train en direction des villes du sud de la France. Il est encore trop tôt pour évaluer le bénéfice alors que la profitabilité reste un sujet critique dans ce métier de logisticien. Tentant d'éluder le sujet, Claire Cano-Houllier se cantonne à dire que la société est "en phase de rentabilité, en France". Il faut souligner que les frais liés à la dimension technique – la plateforme et 9 salariés sur un total de 50 employés – ont un impact sur le bilan. En s'invitant sur d'autres marchés, Hiflow pourra amortir les coûts.

 

Reste un territoire qui peine à s'ouvrir à la jeune pousse : les infomédiaires. Les appels du pied au groupe Le Bon Coin demeurent sans réponse. Pour l'heure, seul le groupe Argus y a vu un intérêt. Les passerelles créées avec Cardiff pour accéder à des services de transport ont inspiré Planet VO. D'après la co-fondatrice de Hiflow, les connecteurs seront bientôt actifs. Gageons que cela provoquera une réaction dans les autres camps. Après tout, le particulier en bout de chaine, de plus en plus disposé à payer pour de la livraison de véhicule, y gagnera forcément et les commissions prises au passage sont un bonus appétissant.

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