A batteries ou à hydrogène, l'électrique s'imposera en Europe... en 2050 (KPMG)
Pas de surprises. D'après une étude KPMG, Les véhicules électriques domineront l’automobile d'ici 2050, qu'ils soient à batteries ou à pile à combustible (hydrogène). Le cabinet d’audit a confronté plusieurs acteurs de l'industrie automobile à six solutions énergétiques réputées propres sur un horizon relativement long, 2050, soit quinze ans après la fin des véhicules thermiques en Europe.
Dans le détail, 48 % des sondés sont convaincus que les batteries électriques contribueront à la mobilité faible émission. Pour 16 % des sondés, les piles à combustible auront aussi leur mot à dire. "Concernant les véhicules hydrogènes, les avis restent assez tranchés, avec ceux qui voient en eux un avenir prometteur et des acteurs qui n’y croient pas du tout, explique Nicolas Leonetti, associé conseil en management chez KPMG.
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"C’est vrai qu’elle a de nombreux avantages avec la pile à combustible, à commencer par l’autonomie et le temps de charge, les matières premières, mais aussi quelques défis à relever notamment sur les infrastructures et la disponibilité, sur la quantité d’énergie verte et la question de prix. La technologie évolue très vite et nous ne sommes pas à l'abri de surprises dans les années à venir", ajoute-t-il.
Une part restera thermique
Dans le sondage, la solution hybride arrive troisième dans le classement des acteurs de l’étude avec 12 % d'avis favorables, ce qui souligne l’importance des solutions électriques dans le mix européen. Mais les carburants de synthèse ne sont pas à négliger puisque, cumulés, ils recueillent 14% des faveurs des sondés (7 % respectivement pour les carburants synthétiques et les biocarburants). Ces derniers sont présentés par le cabinet d'audit comme des "carburants de transition".
Mais il ne faut pas perdre de vue les énergies fossiles qui devraient, selon les acteurs de l’étude, contribuer à hauteur de 10 % dans le mix européen en 2050. "Cela souligne la nécessité d’optimiser les flottes de véhicules existants et la compensation du CO2 résiduel", soulignent les superviseurs de l’étude.
Des acteurs industriels préoccupés
L’automobile s'engouffre plus que jamais sur la voie de l’électrification. Cependant, cela ne rime pas forcément avec la neutralité carbone . L’étude révèle ainsi que les acteurs sont pessimistes dans la réalisation des objectifs de neutralité CO2 dans le secteur automobile, de l’énergie et de l’aéronautique.
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"Plusieurs éléments expliquent ce pessimisme. Déjà, outre la crise sanitaire, il y a eu aussi la crise des semi-conducteurs et des matières premières ainsi que la guerre en Ukraine ont jeté un froid. Ensuite, les entreprises sont passées au concret et ont commencé à établir des plans d’actions. Ainsi, elles se sont rendu compte que le passage vers le tout électrique ne serait pas aussi simple et identifie de nouvelles problématiques", explique Tetiana Salivon, responsable conseil en stratégie chez KPMG
En comparant avec l’étude précédente réalisée en 2020, 60 % des interrogés estimaient que les objectifs de neutralité carbone resteraient inchangés d'ici à 2050. Ils ne sont plus que 3 % à le penser en 2023.
Méthodologie
Le document se concentre en priorité sur le secteur automobile, mais des experts du secteur de l’aéronautique, des transports et de l’énergie ont apporté leur contribution pour cerner "les interactions entre l’automobile et les différents domaines." KPMG a donc réalisé divers entretiens auprès de trois constructeurs automobiles, quatre fournisseurs de sous-systèmes, deux fabricants aéronautiques, trois fournisseurs de solutions énergétiques, des start-ups, des logisticiens ou encore des associations.
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