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Industrie

Michelin accélère ses recherches sur les particules des pneumatiques

Publié le 17 janvier 2024

Par Romain Baly
3 min de lecture
Associé au CNRS et à l'Université Clermont Auvergne, Michelin crée le BioDLab. Ce laboratoire de recherche, qui mobilisera une trentaine de personnes, porte deux ambitions : mieux comprendre le processus de dégradation des pneus et mettre sur pied des solutions techniques répondant aux enjeux environnementaux.
Michelin BioDLab usure des pneumatiques
En s'associant au travers du BioDLab, les trois entités se sont engagées dans un processus de recherche qui durera quatre ans. ©Michelin

Si l'Union européenne a renoncé à durcir les seuils d’émissions sur les gaz d'échappement avec la future norme Euro 7, celle-ci va tout de même prendre en compte de nouveaux paramètres.

 

Et l'industrie du pneumatique s'en trouvera impactée. La prochaine norme européenne introduira ainsi des limites aux émissions de particules engendrées par l'usure des freins et des pneus.

 

Ce travail n'est pas nouveau, mais voir Michelin accélérer ses recherches sur le sujet prend ainsi beaucoup de sens. Eu égard à cette actualité mais aussi aux défis de demain. Début décembre 2023, le fabricant tricolore, le CNRS et l'Université Clermont Auvergne (UCA) ont officialisé leur rapprochement.

 

En se rassemblant, les trois entités entendent à la fois parfaire leurs connaissances du sujet, mais aussi trouver des solutions.

 

Quatre ans pour trouver des solutions

 

Leur laboratoire commun, dénommé BioDLab, va se consacrer à l’étude de la dégradation et de la biodégradation des gommes. Michelin, le CNRS et l'UCA se sont donnés quatre ans pour travailler sur ces enjeux. Une vingtaine de membres de l’Institut de chimie de Clermont-Ferrand (rattaché au CNRS et à l'UCA) et une dizaine de salariés issus de la R&D de Michelin vont être mobilisés sur ce projet.

 

Aux confins de l'étude des matériaux, de la chimie et de la microbiologie, cette collaboration va ainsi explorer un champ encore quasi inconnu. "Pour garantir la sécurité de l’automobiliste, le pneu doit d’abord adhérer à la route avec pour conséquence, une érosion générant des particules d’usure, est-il développé dans un communiqué. Elles forment un mélange complexe pour lequel de nombreux phénomènes chimiques restent à découvrir, notamment sur leur évolution dans le temps lorsqu’elles [les particules d'usure, ndlr] se mélangent au sol et à l’eau".

 

Un "nouveau champ de recherche ambitieux" pour Michelin

 

Ces recherches ont plusieurs buts précis. Premièrement, réussir à mettre au point des méthodes d'évaluation de la dégradation de l'élastomère, composant essentiel du pneumatique. Deuxièmement, produire une analyse fine permettant de bien assimiler les mécanismes.

 

Troisièmement, trouver des solutions concrètes pour rendre les particules d’usure bio-assimilables par l’environnement.

 

Mettant en exergue ce "nouveau champ de recherche ambitieux", Eric-Philippe Vinesse, directeur recherche et développement de Michelin, juge que la création de ce laboratoire illustre un engagement fort de son groupe.

 

"La prise en compte de l’impact environnemental de ses activités fait partie intégrante de la stratégie de Michelin." En travaillant à la fois sur les matériaux et sur la conception des pneumatiques, le fabricant tricolore a réduit de 5 % les émissions d'usure de ses enveloppes entre 2015 et 2020.

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