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Industrie

L'hémorragie se poursuit chez les équipementiers allemands

Publié le 26 août 2025

Par Christophe Jaussaud
3 min de lecture
Bosch, Continental, ZF, Schaeffler... La liste des équipementiers allemands qui suppriment des emplois et ferment des sites commence à faire réfléchir. En un an, l'industrie automobile germanique a détruit 51 500 postes. Depuis 2019, ce chiffre atteint même 112 000. La France n'échappe pas au marasme.
Schaefller
L'allemand Schaeffler va fermer une usine en Allemagne, mais la production de cette dernière reste dans le pays. ©Schaefller

Comme annoncé dans le plan social dévoilé fin 2024, devant conduire à la suppression de 4 700 postes en Europe et à la fermeture de deux sites d'ici 2027, Schaeffler passe à l'exécution.

 

En effet, d'ici 2026, son usine allemande de Steinhagen, qui emploie environ 200 salariés en Rhénanie-du-Nord-Westphalie, fermera ses portes.

 

La production de composants, essentiellement destinés à la transmission des automobiles ainsi qu'aux machines agricoles et de construction, sera transférée sur un site plus important à Schweinfurt, en Bavière. Au final, "plus de 100 postes" seront maintenus, explique le groupe.

 

 

Le site de Steinhagen souffrait depuis des années d'une évolution négative du chiffre d'affaires, aggravée par une baisse structurelle des volumes et par la pression sur les prix.

 

Divers scénarios alternatifs avaient été étudiés avec les représentants des salariés – nouveaux contrats, renégociations avec les fournisseurs, rationalisation de la gestion du site – mais se sont révélés insuffisants pour assurer sa pérennité.

 

Des discussions doivent désormais s'ouvrir entre la direction et les représentants du personnel afin de définir les modalités de la fermeture et ce de la manière "la plus socialement acceptable possible", selon le communiqué.

 

112 000 emplois supprimés depuis 2019 dans l'automobile allemande

 

Dans une industrie allemande en crise où aucun secteur n'est épargné, l'automobile affiche le pire bilan en termes d'emplois : environ 51 500 postes ont été supprimés sur un an, à fin juin 2025, soit une baisse de près de 7 %, et plus de 112 000 depuis juin 2019, selon une étude du cabinet EY.

 

Il faut dire que la liste des suppressions de postes commence à être longue en Allemagne. En plus des constructeurs, tels que Volkswagen, Audi ou Porsche, celle des équipementiers compte notamment Bosch, Continental, ZF, mais aussi Michelin qui a annoncé la fermeture de deux usines dans le pays.

 

 

N'oublions pas qu'en France il y a aussi des plans visant à réduire les effectifs. Valeo va ainsi supprimer 868 postes sur huit de ses sites français et Forvia avait annoncé, début 2024, la suppression de 10 000 emplois en Europe. Sans oublier la fermeture de deux usines françaises de Michelin.

 

Autant de plans d’équipementiers de rang 1 qui font souvent suite à ceux des constructeurs et qui auront aussi des conséquences sur les fournisseurs de rangs inférieurs qui ne feront pas forcément la une des journaux.

 

Dans quasiment tous les cas, en Allemagne comme en France, et plus largement en Europe, la perte de compétitivité et une concurrence sans limite sont les arguments mis en avant. Le patron de Michelin, Florent Menegaux, avait d'ailleurs lancé l'alerte devant des députés français.

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