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Industrie

Leasing social : le gouvernement se libère du carcan à 100 euros par mois

Publié le 24 octobre 2023

Par Catherine Leroy
4 min de lecture
Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, a confirmé l'ouverture des réservations pour le leasing social à 100 euros par mois pour l'achat d'un véhicule électrique. Réservées à la moitié des ménages les plus modestes, les offres pourraient dépasser ce plafond financier à condition que chaque constructeur en ait au moins une à 100 euros mensuels. Explications.
Leasing social
Bruno Le Maire promet 1,5 milliard d'euros pour le soutien de la demande automobile pour 2024, lors de la journée de la filière automobile à Paris. ©Le Journal de l'Automobile

Le gouvernement tente une sortie par le haut pour résoudre l'équation impossible de la promesse du leasing social à 100 euros par mois.

 

"Ce leasing sera réservé aux 50 % des ménages français les plus modestes, mais rien n'interdit aux constructeurs de descendre en dessous tout comme ils peuvent faire des offres à 120 ou 130 euros ou à 90 euros, ce sera possible aussi et elles seront les bienvenues. Mais les constructeurs doivent avoir une offre à 100 euros par mois hors assurance" a confirmé Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, lors de la journée de la filière automobile qui se déroulait le 24 octobre 2023 au Carrousel du Louvre, à Paris.

 

Annoncée lors de la campagne présidentielle de 2022 par Emmanuel Macron, alors candidat, le leasing social interroge toujours autant dix-huit mois après cette promesse. Bloqué par un manque d'offre de véhicules électriques à faibles prix, ce dispositif doit cependant être complètement dévoilé d'ici quelques jours.

 

A lire aussi : Leasing social, une promesse intenable à 100 euros par mois

 

"Dès le mois de novembre, les Français pourront réaliser une demande de réservation sur un site internet dédié pour que les premières livraisons interviennent dès le début de 2024" a confirmé le ministre. "Dans ce leasing, il n'y aura pas d'apport initial et le premier loyer sera entièrement à la charge de l’État. Le leasing sera réservé évidemment aux véhicules dont l'empreinte carbone est la plus faible possible."

 

De la même manière, seuls les ménages les plus modestes (50 % des Français) pourraient bénéficier de cette offre. La limite des revenus retenue est un revenu fiscal de référence qui ne dépasse pas les 14 000 euros.

 

Leasing social et bonus : deux offres liées

 

L'attribution du leasing social sera donc réservé aux véhicules éligibles au nouveau bonus automobile lié au score environnemental. Lors de son allocution, Bruno Le Maire a clairement évoqué la Fiat 500 électrique, la nouvelle Citroën ë-C3, mais aussi la Twingo électrique, dont l'arrêt de la production a été annoncée en 2024. D'autres véhicules pourraient intégrer le dispositif.

 

"Ces bonus électriques seront réservés désormais aux seuls véhicules qui ont une faible empreinte carbone. Cela devait aller de soi, mais il était temps qu’une nation européenne, au moins, précise, en espérant que d’autres s’inspireront de nous. Les bonus électriques doivent être réservés aux pays à faible émission carbone. Le contribuable français n’a pas vocation à financer des véhicules électriques qui ont une émission carbone dans leur production qui n’est pas satisfaisante" a insisté Bruno Le Maire.

Avec ou sans option d'achat

 

Comme prévu, ce leasing concerne aussi bien les financements avec ou sans option d'achat, ce qui confirme l'intégration de loueurs longue durée et de financeurs dans le process.

 

Des acteurs qui restent très sceptiques face à la rentabilité économique de l'offre. Pour faciliter leur adhésion, le ministre de l’Économie a annoncé la prise en charge intégrale du premier loyer. Selon nos confères des Echos, l'État travaille sur l'hypothèse d'une subvention maximale de 13 000 euros dont les 7 000 euros de bonus actuels dédiés aux ménages modestes.

 

Reste cependant d'autres coûts qui pour l'instant n'ont pas été évoqués par le gouvernement et qui pourraient freiner largement l'adhésion au dispositif. Même si le leasing s'entend hors assurance dommages liés à la voiture, la mensualité doit également inclure l'assurance emprunteur, l'entretien mais aussi le paiement des frais de restitution à la fin du contrat. Loueurs comme financeurs aimeraient constituer un fonds dédié à la remise en état éventuelle du véhicule à l'issue du contrat. Fonds qui serait alimenter par une mensualité de 10 euros par mois pendant le contrat.

 

De plus, le leasing social ne considère que les véhicules électriques qui nécessitent l'installation de bornes de recharge. Un nouvel ajout à la facture ! Une borne classique, de 7,4 kW, coûte entre 750 et 1 500 euros et son installation nécessite un autre chèque qui peut varier entre 600 et 900 euros.

 

Un budget de 1,5 milliard d'euros en 2024

 

Difficile de dire aujourd'hui le nombre de dossiers de leasing social qui pourraient être signés. Le ministre de l’Économie a confirmé un budget total de 1,5 milliard d'euros en 2024 pour soutenir la demande des Français en véhicules électriques, contre 1,3 milliard versés en 2023. Ce montant comprend aussi bien le versement des bonus automobiles, que la prime à la conversion et le leasing social.

 

Des arbitrages devront être faits notamment sur l'attribution de ces aides. Déjà, une notion de critère géographique apparaît. Barbara Pompili qui vient de transmettre au ministre de la Transition écologique, Christophe Béchu, son rapport sur les ZFE évoque le fait de réserver certaines aides à l'achat de véhicules électriques aux habitants des ZFE.

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