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Constructeurs

Le futur moteur électrique de Renault sera produit dans l’usine de Cléon

Publié le 10 février 2022

Par Catherine Leroy
4 min de lecture
Renault et Valeo se sont associés afin de développer un nouveau moteur électrique de 200 kW. Il complétera la gamme actuelle du constructeur français. Sa production débutera en 2027 dans l’usine de Cléon (76).
La production du nouveau moteur codéveloppé par Renault et Valeo sera confiée à l’usine de Cléon. (© Olivier Martin-Gambier)

"Plus d’efficience, plus de rendement et plus d’autonomie" : pour Philippe Brunet, directeur de l’ingénierie mécanique de Renault, l’accord qui vient d’être signé entre le constructeur et Valeo, pour le développement et la production d’un nouveau moteur électrique, va répondre à une partie des défis posés par l’électrification des véhicules.

 

Les deux partenaires ont effet signé un accord pour concevoir ensemble un moteur électrique de 200 kW sans terres rares dont la production est prévue dès 2027. Quelques heures avant cette annonce, Valeo avait également bouclé le rachat de l’intégralité des parts de sa coentreprise avec Siemens. Cette coopération va permettre à Renault de gagner près d’une année de développement et de partager les frais. A terme, les deux partenaires pourront commercialiser ce nouveau moteur à d’autres constructeurs.

 

A lire aussi : Philippe Brunet, Renault : "L'électrique est aujourd'hui devenu notre cœur de métier

 

"Nous préparons ensemble la future génération du moteur électrique qui sera dédiée à la plateforme CMF-EV tout en gardant une technologie que nous maîtrisons et qui est déjà utilisée sur la Zoé", explique Philippe Brunet. Si Renault va continuer de produire le rotor, qui est le cœur de métier du constructeur, la coopération porte sur un savoir-faire de Valeo en ce qui concerne le stator en intégrant une plus grande densité de fils de cuivre. Cette technologie permet de s’émanciper des terres rares.

 

Renault n’a jamais utilisé de terres rares (NDLR qui sont des métaux différents du lithium et du cobalt évoqués fréquemment). "Nous n’avons donc pas cette préoccupation. Mais il est vrai que la demande dans ces terres rares explose et nous pensons que leur coût va exploser de la même manière que celui du cobalt actuellement, sans compter les conditions de leur exploitation. Même si le cuivre reste un matériau à risque, ses réserves sont sans commune mesure. La croissance de la demande en cuivre n’est pas un problème par rapport à celle des terres rares", observe Philippe Brunet.

 

Une architecture "all-in-one"

 

Au-delà de cette technologie, c’est toute l’architecture du moteur qui va évoluer vers un système "all-in-one", c’est-à-dire un système unique où les composants sont mieux intégrés permettant ainsi une réduction de coût de 30 % par rapport à un système powertrain électrique actuel. Conçu pour la plateforme CMF-EV, ce moteur comportera une déclinaison pour la version CMF-B EV qui servira à la future Renault 5, la remplaçante de la Zoé, et pourra également "aider dans la gamme Alpine : tout est possible", selon Philippe Brunet.

 

La gamme de moteurs électriques de Renault se compose aujourd'hui d’une version 40 kW, acheté en Chine et monté sur la Dacia Spring, d’un autre de 100 kW  pour la Zoé et le Kangoo et d'un de 160 kW inauguré sur la nouvelle Megane E-tech.

L’avenir de l’usine Cléon s’éclaircit

 

La production du nouveau moteur de 200 kW sera confiée à l’usine de Cléon (76), qui voit ainsi son avenir conforté. Cette usine produit d’ores et déjà les moteurs de la nouvelle Megane E-Tech, de la Zoé mais aussi les machines électriques qui équipent les modèles hybrides du constructeur. Le site industriel poursuit la production des moteurs diesel 2l et 2.3l dédiés aux véhicules utilitaires.

 

A lire aussi : Le cœur électrique de Renault battra en France

 

"Nous allons poursuivre la production de moteurs diesels sauf si la nouvelle norme Euro VII ne nous le permet plus. Mais le nouveau partenariat avec Valeo doit nous aider à compenser la baisse d’activité dans les moteurs thermiques", ajoute Philippe Brunet. L'objectif reste de réutiliser les actifs industriels existants et d'y ajouter des investissements pour reconvertir progressivement l'usine basée en Seine-Maritime.

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